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siege d’Olynthe, parce qu’elle avoit fait une ligue avec les Athéniens, pour mettre obstacle à ses conquêtes. Il l’investit ; elle recourut à ses nouveaux alliés. Démosthene parla pour elle, & ses trois olynthiennes roulent sur la nécessité pressante de la tirer du danger où elle se trouvoit ; malheureusement le secours qu’on lui donna ne put la sauver. Deux traitres olynthiens livrerent leur patrie à Philippe. Ce prince la ruina de fond en comble, & y exerça de grandes cruautés, dont Séneque a fait la matiere d’une de ses déclamations. Hérodote donna à Olynthe l’épithete de Sithonia que désigne le pays où elle étoit située. (D. J.)

OLYRA, (Bot.) espece de blé qui croît en Allemagne, & qui est connu des Botanistes sous le nom de zea-amylæa, ou de zeopyrum amylæum.

OLYSIPPO, (Géog. anc.) c’est ainsi que plusieurs auteurs écrivent le nom d’une ville très-ancienne, située à l’embouchure du Tage, & qui est aujourd’hui Lisbonne. Elle est si ancienne, que Solin a cru qu’elle avoit été fondée par Ulysse ; & Strabon même ne juge pas impossible qu’Ulysse ait été en Espagne.

Dans le passage de Solin on lit : Ibi oppidum Olysipone Ulyxi conditum. Solin met ici un ablatif pour un nominatif ; car, selon l’usage de son tems, les noms de ville se mettoient à l’ablatif, & étoient regardés comme indéclinables. Ainsi Vopiscus dans la vie d’Aurelien dit, Copto & Plotemaïde urbes cepit. Dans Antonin, les noms sont de même à l’ablatif, tandis que chez les Grecs ils sont au génitif.

Le passage de Solin nous apprend encore que le vrai nom de cette ville est Olysippo. De plus, il se trouve écrit ainsi dans les manuscrits de Pline, l. IV. c. xxij.

Enfin les inscriptions déterrées à Lisbonne portent la même ortographe : Felicitas Julia Olisipo. Elle eut titre de municipe, & fut peuplée de citoyens romains ; mais voyez d’autres détails au mot Lisbonne. (D. J.)

O M

OMADRUS, s. m. (Mythologie.) dieu des anciens adoré à Tenedos & à Scio. C’étoit Bacchus, à qui l’on sacrifioit un homme, que l’on mettoit en pieces. C’est de cette cruelle cérémonie qu’il étoit appellé Omadrus.

OMAGUAS, (Géog.) peuple de l’Amérique méridionale, aux deux bords de la riviere des Amazones, au-dessous de sa jonction avec la Moyobambe. Ce peuple est le même que les Homagues, les Omaguacas & les Aguas.

OMAN, (Géog.) pays & ville de l’Arabie heureuse. Abulféda la met sur la mer. Sa longitude, selon Jon-Said, est 81d. 15′. latit. 19d. 16′. (D. J.)

OMB, (Hist. nat.) petite graine fort commune dans l’île de Ceylan ; elle se mange comme du ris, mais elle enivre & cause des maux de cœur lorsqu’elle est trop nouvelle.

OMBELLE, s. f. (Botanique.) lorsque le pape Alexandre III. vint se réfugier à Venise vers l’an 1179, pour y terminer ses différends avec Frédéric Barberousse, il accorda par reconnoissance au doge Sebastien Zani & à ses successeurs de mettre à l’avenir sur leurs armes une espece de parasol, qu’on voit aussi quelquefois sur les armes de la république. Ceux qui connoissent cette espece d’armoirie, ont une idée juste de l’ombelle de botanistes. Donnons-en maintenant la définition.

C’est l’extrémité de la tige divisée en plusieurs pédicules ou rayons qui sortant du même centre, s’ouvrent de telle maniere qu’ils forment un cône renversé, & sont à-peu-près disposés comme les bâ-

tons d’un parasol, faisant un bouquet, dont la surface

est un peu connexe.

Si les pédicules de la tige se trouvent subdivisés en d’autres d’une même forme, sur lesquels les fleurs ou fruits sont disposés, le premier s’appelle rayons, & le second pédicules.

L’ombelle qui n’est formée que de pédicules, se nomme ombelle simple ; celle qui est formée de rayons & de pédicules se nomme ombelle composée. Ainsi les plantes ombelliferes sont celles dont les fleurs naissent en ombelles à l’extrémité des tiges, & y représentent en quelque maniere un parasol. Telles sont les fleurs d’anet, de carote, de cerfeuil, de fenouil, d’angélique, de persil, &c.

On a remarqué que presque toutes les plantes à ombelles ont leurs racines sujettes aux vers qui les détruisent ; si cette observation est vraie, il faudroit en rechercher la cause, & peut-être la découvriroit-on.

Nous avons un traité très-estimé des plantes ombelliferes de l’illustre Morison, qui a signalé par cet ouvrage ses talens en botanique, comme il signala dans sa jeunesse son courage pour les intérêts du roi Charles I. en les soutenant dans un combat donné sur le bord d’Aberdéen sa patrie ; c’est lui-même à qui Gaston d’Orléans, prince curieux, donna la direction du jardin de Blois ; étant retourné dans son pays après la mort de ce prince, il fut comblé de bienfaits par Charles II. & bientôt après nommé par l’université d’Oxfort pour la profession de botanique qu’il exerça le reste de ses jours avec la plus grande distinction. Son livre des plantes en ombelles parut en latin sous ce titre : Plantarum umbelliferarum distributio nova. Oxoniæ 1672, in-fol. avec fig.

Quand on examine avec un peu de soin la partie que M. Tournefort prend dans les plantes ombelliferes pour le calice de leur fleur, on est bientôt convaincu qu’elle n’est pas ainsi qu’il le pense un composé de deux semences nues, mais que c’est un composé de deux capsules monospermes couronnées d’un calice. On ne peut encore s’empêcher de dire 1° que cet illustre auteur ne devoit pas exclure l’échinophora du nombre des plantes ombelliferes, d’autant que Morison a fait voir que les ovaires ou capsules séminales des especes de ce genre contenoient chacune deux graines, dont une à la vérité avorte le plus souvent dans nos pays. 2° M. de Tournefort n’auroit pas dû ici plutôt que dans tant d’autres genres d’ombelliferes prendre pour un calice commun cette sorte de fraise ou collet à rayons, qui se trouve à la base de chaque ombelle. 3° Enfin il devoit avertir qu’entre tant de fleurs contenues dans un seul calice il n’y en avoit qu’une de fertile, puisque ce prétendu calice s’étant transformé en fruit, ne renfermoit qu’une semence unique ; mais ces légeres fautes n’ôtent rien du tout à la gloire d’un homme à qui la Botanique doit tant de découvertes intéressantes. (D. J.)

Ombelle, s. f. terme de Blason, ce mot se dit d’une espece de parasol que le doge de Venise met sur ses armes par une concession d’Alexandre III. quand il se refugia à Venise, en fuyant la persécution de Frédéric I. Elle est quelquefois sous les armes de la république.

OMBI, (Géog. anc.) ancienne ville d’Egypte, capitale du nôme, auquel elle donnoit le nom d’Ombites Nomos. Pline en fait mention, & dit, l. VIII. c. xxiv. que Teutyris & Ombi sont deux villes d’Egypte voisines, que les habitans de la derniere (Ombitæ) adorent le crocodile, & que les Teutyrites le poursuivent à la nage, le coupent par morceaux & le mangent. Cette diversité de sentimens a donné lieu à Juvenal de peindre la guerre des Ombites & des Teutyrites à ce sujet.