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lantium, dans le Péloponnèse, & qui vinrent s’habituer en cet endroit avec Evander.

La maison des rois, qu’on a appellée de-là palatium, c’est-à-dire palais, étoit sur cette montagne. Pausanias, l. VIII. p. 525. dit que les lettres L & N. ayant été ôtées du mot pallantium, on forma le nom de cette maison.

L’empereur Héliogabale fit faire une galerie soutenue de piliers de marbre, qui joignoient le mont Palatin, avec le mont Capitolin. On y a vu dix temples magnifiques, seize autres petits, & quantité de superbes bâtimens, dont on admiroit l’architecture, entr’autres celle du palais d’Auguste ; mais ce quartier de la ville n’a plus aujourd’hui que quelques jardins, qui sont assez beaux. (D. J.)

Palatin, temple, (Antiq. rom.) Voyez Temple d’Apollon.

Palatin, electeur, Palatinat, s. m. (Gram. Hist. mod. Droit public.) on appelle en Allemagne électeur palatin, ou comte palatin du Rhin, un prince feudataire de l’empire, dont le domaine s’appelle Palatinat. Voyez Palatinat. Ce prince jouit de très-grandes prérogatives, dont la plus éminente est celle de faire les fonctions de vicaire de l’empire pendant la vacance du trône impérial dans les contrées du Rhin, de la Souabe & de la Franconie. Ce droit lui a été quelquefois disputé par l’électeur de Baviere ; mais enfin l’électeur palatin d’aujourd’hui a consenti à le partager avec lui. Dans la bulle d’or l’électeur palatin est appellé le juge de l’empereur. Il porte aussi le titre de grand-trésorier de l’empire, il a le droit d’annoblir, & il jouit d’un droit singulier, appellé wildfangiat. Voyez cet article.

Les comtes palatins étoient autrefois des officiers attachés aux palais des empereurs ; ils avoient un chef à qui ils étoient subordonnés ; & les empereurs lui avoient accordé de très-grandes prérogatives, afin de rendre sa dignité plus éminente. On comptoit plusieurs comtes palatins ; il y avoit celui du Rhin, celui de Baviere, celui de Franconie, celui de Saxe & celui de Souabe. Aujourd’hui le titre de comte palatin, en allemand pfalzgraff, ne se prend que par les princes de Sultzbach, de Deuxponts, & de Birkenfeld, qui sont de trois différentes branches d’une même maison. C’est un prince de la premiere de ces branches, qui est actuellement électeur palatin. (—)

Palatin de Hongrie, (Hist. mod.) c’est le titre qu’on donne en Hongrie à un seigneur qui possede la plus éminente dignité de l’état. Les états du pays élisent le palatin ; c’est lui qui a droit de les convoquer ; il est le tuteur des rois mineurs ; il commande les troupes en tems de guerre. En un mot, il est l’administrateur du royaume. Cette dignité n’est point héréditaire, & elle se perd par mort.

En Pologne le gouverneurs des provinces nommés par le roi, prennent aussi le titre de palatin. (—)

Palatins, jeux, (Antiq. rom.) ces jeux furent institués par l’impératrice Livie, pour être célebrés sur le mont palatin, en l’honneur d’Auguste. Les douze prêtres de Mars, ou saliens, furent aussi surnommés palatins. (D. J.)

PALATINAT. Voyez Palatin.

Palatinat, (Géog. mod.) province considérable d’Allemagne, divisée en haut & en bas Palatinat.

Le haut-Palatinat, appellé aussi le Palatinat de Baviere, est entre la Baviere, la Franconie & la Bohème, & appartient au duc de Baviere ; Amberg en est la capitale.

Le bas Palatinat, ou Palatinat du Rhin, ou l’électorat, est borné par l’archevêché de Mayence, le haut-comté de Catzenellebogen, le comté d’Erpach, le duché de Wurtemberg, l’Alsace, le Marquisat de Bade & l’archevêché de Trèves. L’électeur palatin

fait tantôt sa résidence à Manheim, tantôt à Heidelberg, & tantôt à Dusseldorp. Il possede encore les duchés de Neubourg, de Berg & de Juliers, la principauté de Sultzbach, & la seigneurie de Ravestein. Le terroir du bas-Palatinat est fertile, arrosé par le Rhin & le Necker. Il y a plusieurs petits états renfermés dans le Palatinat, qui ont leurs souverains particuliers, & indépendans de l’électeur palatin.

Scioppius (Gaspard), l’un des plus redoutables critiques du xvij. siecle, naquit dans le Palatinat, en 1576, & mourut à Padoue en 1649, à 74 ans. Il ne se contenta pas d’écrire avec passion contre des particuliers, il attaqua même le roi Jacques I. & la personne d’Henri IV. Il fit d’autres ouvrages où regne beaucoup d’esprit, de critique & de littérature, mais la bile avec laquelle il déchira tout le monde, rendit sa mémoire odieuse. (D. J.)

PALATINE, s. f. terme de Marchand de mode ; c’est un ornement qui sert aux femmes pour couvrir leur poitrine, & qu’elle mettent sur leur col. L’on en fait de blonde, de ruban & de dentelle, de chenille, de souci d’hanneton, de nompareil & de fil.

Cet ornement différe selon les modes ; aujourd’hui ce sont plusieurs blondes qui sont montées sur un ruban large d’un doigt, & qui forment plusieurs plis, cela peut avoir trois quarts de long sur quatre doigts de large.

PALATITES ou PALATINS, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à l’espece de rubis que l’on appelle rubis balais. Voyez Rubis.

PALATO-PHARYNGIEN, en Anatomie, nom de deux muscles du pharynx. Voyez Peristaphilo-pharyngien.

PALATO-STAPHYLIN, en Anatomie ; nom d’une paire de muscles qui viennent de part & d’autre du bord postérieur du plan inférieur des os du palais, & qui vont en formant un angle s’insérer à la luette.

PALATRE, s. f. (Serrur.) c’est la piece de fer qui couvre toutes les garnitures d’une serrure, & contre laquelle sont montés & attachés tous les ressorts nécessaires pour une fermeture. (D. J.)

PALATUA, (Mytol.) déesse qui présidoit au mont Palatin, & qui gardoit sous sa tutelle le palais des empereurs. Elle avoit un prêtre particulier nommé Palatinalis, & les sacrifices qu’on lui offroit s’appelloient palatualia.

PALAZZUOLO ou PALAZOLO, (Géog. mod.) petite ville de Sicile, dans le val de Noto, sur le bord de la riviere Bufaro, à 20 O. de Syracuse. Long. 32. 40. lat. 37. 3. (D. J.)

PALE. Voyez Palette.

Pale, s. f. (Hydr.) est une petite vanne qui sert à ouvrir & fermer la chaussée d’un moulin ou d’un étang pour le mettre en cours. Quand on veut donner l’eau à la roue d’un moulin, on leve une pale qui est différente du déversoir d’un moulin. (K)

Pale d’aviron ; c’est le bout plat de l’aviron qui entre dans l’eau.

Pale, s. f. carton quarré couvert d’un côté ordinairement d’une toile de lin, de l’autre de la même étoffe que le reste des ornemens, & qui est alors chargé d’une croix. Il sert à couvrir le calice. On l’appelle aussi volet. On leve la pale ou le volet pour découvrir le calice à la consécration.

Pale, adj. Paleur, s. f. (Gram.) la pâleur est une nuance de la blancheur. On l’attribue à tout ce qui est blanc, à tout ce qui tient à cette couleur, & qui ne devroit pas l’être, ou qui devroit l’être, ou en tenir moins. Des roses pâles ; un rouge pâle ; un visage pâle ; le soleil est pâle ; ce bleu est pâle. La pâleur est donc presque toujours la marque d’un défaut, excepté en amour, s’il en faut croire M. de Montgrif. On lit dans une de ses romances :