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l’origine de cette fête dans Potter. Archæol. græc. l. II. c. xx. tome I. p. 422. (D. J.)

PANDIONIDE, s. f. une des douze tribus d’Athènes, ainsi nommée du roi Pandion. La tribu pandionide étoit composée de dix peuples ou communautés.

PANDORE, s. f. (Mythol.) nom de la premiere femme, selon Hésiode. On ne lit point sans plaisir dans sa théogonie, & dans son traité des œuvres & des jours, tout ce que son imagination lui a suggéré sur les graces de cette premiere femme, & les maux qu’elle a causés dans le monde.

Jupiter, dit-il, voulant se venger du vol que Prométhée avoit fait du feu, résolut d’envoyer aux hommes un mal qu’ils aimassent, & auquel ils fussent inséparablement attachés. Tous les dieux seconderent son dessein. Vulcain forma avec de la terre & de l’eau, paitris ensemble, une femme semblable aux déesses immortelles ; Minerve la vêtit, & lui apprit les arts qui conviennent à son sexe, celui entr’autres de faire de la toile ; Vénus répandit l’agrément autour de sa tête, avec le desir inquiet & les soins fatigans. Les Graces & la déesse de la Persuasion ornerent sa gorge d’un collier d’or, les Heures lui mirent sur sa tête des couronnes de fleurs ; Mercure lui donna la parole avec l’art des mensonges, & celui d’engager les cœurs par des discours insinuans & perfides. Enfin toutes les divinités de l’Olympe lui ayant fait des dons pour le malheur des hommes, elle reçut le nom de pandore ; composé du mot παν, qui signifie tout, & de celui de δωρὸν, qui veut dire présent.

Le poëte ajoute, que Jupiter dit à Mercure d’aller présenter Pandore à Epimethée, qui la vit avec des transports d’admiration. En vain Prométhée lui avoit recommandé de ne point recevoir de présens de la part de Jupiter, de crainte qu’il n’y eût caché quelque chose de funeste aux hommes. La vue de cette beauté lui fit oublier un avis de cette importance, & quand il s’en ressouvint, il n’étoit plus tems. Jusques-là les mortels avoient vécu exempts des inquiétudes, & des maladies qui amenent la vieillesse ; mais Pandore avant levé le couvercle du vase où étoient renfermés les présens des dieux, tous les maux en sortirent en foule, & se répandirent sur la face de la terre. A la vue de ce terrible spectacle, elle se hâta de refermer le vase ; mais il étoit trop tard, & elle ne put y retenir que la seule espérance, qui elle-même étoit prête à s’envoler, & qui demeura sur les bords. C’est donc là le seul bien qui reste aux malheureux mortels ? (D. J.)

Pandore, s. f. (Luth.) instrument de musique, dont les anciens se servoient, & qui ressemble à un luth. Voyez Luth.

Isidore fait venir ce nom de son inventeur Pandore ; d’autres de Pan, à qui ils en attribuent l’invention, aussi-bien que celle de la flute.

Il a le même nombre de cordes que le luth ; avec cette différence qu’elles sont de cuivre, & que par cette raison elles donnent un son plus agréable que celles du luth. Ses touches sont de cuivre, comme celles du cistre ; son dos est plat comme celui de la guittare, & les bords de sa table, aussi-bien que les côtés, sont taillés en plusieurs figures de demi-cercle. Ducange observe que Varron, Isidore, & d’autres anciens, en parlent comme d’un instrument de musique qui ne contient que trois cordes, & qui fait qu’il est nommé quelquefois sous le nom de trichordum.

PANDOSIE, (Géog. anc.) ville grecque fondée par les Eléens dans la Cassopie. Luc d’Holstein dans ses remarques sur l’Italie ancienne de Cluvier, est de l’avis de ceux qui croient que l’ancienne Pandosie étoit au même endroit où se trouve aujour-

d’hui Mendocino auprès de Cosence. (D. J.)

PANDOURS, s. f. (Milice mod.) Les pandours sont des sclavons qui habitent les bords de la Drave & de la Save ; ils ont un habit long ; ils portent plusieurs pistolets à la ceinture, un sabre & un poignard.

PANDROSE & PANDROSIE, s. f. (Antiq. Greq.) πανδροσία, fête des Athéniens, en mémoire de Pandrosie, fille de Cécrops. Potter, Archæol. græc. liv. II. c. xx. tom. I. p. 423. On sait qu’elle étoit sœur d’Aglaure & d’Hersé. Minerve ayant confié aux trois sœurs un secret, Pandrose fut la seule qui le garda fidelement ; & les Athéniens en récompense de sa discrétion, lui éleverent un temple auprès de celui de la déesse, & instituerent en son honneur la fête nommée pandrosie.

PANDYSIE, s. f. (Antiq. Greq.) πανδύσια, réjouissance chez les Grecs, quand le froid ou l’intempérie de la saison obligeoit les marins de ne pas mettre à la voile ; on juge bien que cette réjouissance ne regardoit que quelques particuliers. Voyez Potter, tome 1. p. 423.

PANEAS, (Géog. anc.) ou Panéade, ville de Syrie, appellée autrefois Lacsem ; puis Dan, depuis la conquête qu’en firent quelques Israélites de la tribu de Dan ; ensuite Panéas à cause du mont Panius, au pié duquel elle étoit située ; puis Césarée de Philippe, en l’honneur de l’empereur Auguste, à qui Philippe, fils du grand Hérode la consacra. Hérode son pere y avoit fait bâtir, assez long-tems auparavant, un temple magnifique à l’honneur d’Auguste. Enfin le jeune Agrippa changea son nom de Césarée en celui de Hérodiane en l’honneur de Néron. Du tems de Guillaume de Tyr, on l’appelloit Belinas. Elle étoit située à l’endroit où le Jourdain commence à sortir de terre, après avoir coulé quelque espace par des canaux souterrains.

Comme Pline ne connoît point de ville nommée Panéas, mais seulement une contrée ou tétrarchie qui avoit pris son nom de la fontaine Panéas, d’où le Jourdain prend sa source, & qui l’avoit communiqué à la ville de Césarée, le P. Hardouin conclud que Panéas est le nom de la contrée dans laquelle étoit bâtie la ville appellée Césarée de Philippe. Il convient pourtant que cette ville fut nommée Césarée Panéas, du nom de la fontaine Panéas ; & il rapporte à cette occasion l’inscription d’une médaille de Marc-Aurele, où on lit :

ΚΑΙϹ. ϹΕΒ. ΙΕΡ. ΚΑΙ. ΑϹΥ. ΥΠ. ΠΑΝΕΙΩ.

Ainsi, conclut le P. Hardouin, la contrée Panéas, paroît avoir pris son nom de la fontaine & de la montagne d’où sort la fontaine ; car Eusebe appelle cette montagne Πάνειον ὅρος, c’est-à-dire, la montagne Panius ou Panium. (D. J.)

PANEGYRIARQUE, s. m. (Hist. anc.) magistrats des villes greques qui présidoient aux fêtes solemnelles & jeux panégyriques. Les panégyriarques étoient aussi des assemblées, fêtes ou especes de foires qui se tenoient à Athènes de cinq en cinq ans.

PANÉGYRIQUE. s. m. (Belles-Lettres.) discours public à la louange d’une personne illustre, d’une vertu signalée, ou d’une grande action. Voyez Discours.

Ce mot est grec, πανηγυρις, formé de παν, tout & d’αγυρις, assemblée, parce qu’autrefois chez les Grecs on prononçoit les panégyriques dans les cérémonies publiques & solemnelles, à l’occasion de quelques jeux ou de quelques fêtes qui attiroient toujours un grand concours de peuples.

Le panégyrique appartient au genre d’éloquence, qu’on nomme en Rhétorique démonstratif. Voyez Démonstratif.