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les Passementiers-Boutonniers, pour redresser les fleurs de leurs campanes, & autres semblables ouvrages. (D. J.)

Pince, instrument de Paveur, barre de fer ronde & presque grosse comme le bras, grande d’environ trois piés, & pointue par le bout, dont les Paveurs se servent pour arracher le pavé. (D. J.)

Pince, outil de Relieur, outil en forme de tenailles de fer. Le mors de cette petite tenaille, c’est-à-dire, l’endroit par où elle pince, est plat. On s’en sert pour pincer les nervures ; ce qui se fait en approchant avec la pince de chaque côté des nerfs, les ficelles dont le livre est fouetté. (D. J.)

Pinces, instrumens du métier des étoffes de soie. Les pinces sont un petit outil de fer à deux branches repliées l’une contre l’autre, bien limées, & qui se rencontrent juste lorsqu’on appuie les doigts pour les serrer ; elles servent à nettoyer les étoffes à mesure qu’elles se fabriquent, ou quand elles sont fabriquées.

La pince est encore un outil propre à couper le poil du velours, à mesure qu’il se fabrique.

Pinces, en terme de Tablettier-Cornetier, se dit de grosses tenailles dont les serres sont plates, qui sont attachées à un ban ou à un établi. Elles servent à tenir le galin dans la marmite où on l’a mis pour le mollifier, pour l’étendre & pour l’ouvrir. Voyez Mollifier, Étendre & Ouvrir. Ces pinces sont tenues fermées par le moyen d’une traverse percée de plusieurs trous, dans lesquels une des extrémités passe. Ces trous sont faits de distance en distance, pour que les pinces restent plus ou moins ouvertes selon l’épaisseur de la piece qu’elles tiennent. Voyez les figures & les Planches.

Pinces, s. f. pl. (terme de Chasse.) les Chasseurs nomment pinces, les deux bouts des piés des bêtes fauves. L’usure de leurs pinces prouve que la bête est vieille.

PINCEAU DE MER, (Hist. nat.) Pl. XX. fig. 15. insecte de mer mis au rang des zoophites. Il ressemble beaucoup par sa forme aux pinceaux des Peintres : il a une sorte de tuyau dur qui tient aux rochers de la mer par un ligament mou & lâche ; la substance intérieure de ce tuyau est charnue & jaune ordinairement, & quelquefois d’une autre couleur. Rondelet, hist. des Zoophites, chap. v. Voyez Insecte.

Pinceau, terme & outil de Ceinturier, qui sert à poser la colle sur leur ouvrage. Ce pinceau est de soie de cochon de la grosseur environ d’un pouce, emmanché d’un morceau de bois de la longueur de six pouces.

Pinceau à goudronner, (Marine.) c’est un pinceau de soie de cochon ; il est emmanché de côté, & sert à goudronner le vaisseau, les mâts & les vergues.

Pinceau, nom général qu’on donne à tout instrument dont les Peintres se servent pour appliquer leurs couleurs.

Ce mot vient du mot latin penicillus, peniculus ou penicillum, qui signifie la même chose. Il y a des pinceaux de différentes especes & de différente matiere. Ceux dont on se sert le plus ordinairement sont du poil de la queue d’un animal appellé petit-gris, espece d’écureuil. On en fait de queues de blereau, de putois, de poil de chien ; on en fait de soie de porc, de sanglier, qu’on appelle brosse. Les pinceaux & brosses sont renfermés par un bout dans des tuyaux de plume, & le bout des pinceaux se termine en pointe. Lorsqu’on veut de grosses brosses, on les fait, ainsi que les petites, avec de la soie de porc ; mais ne pouvant les enfermer dans un seul tuyau de plume, on en ouvre plusieurs dont on les enveloppe en les assujettissant avec une ficelle ; & quelquefois on lie la soie de porc autour de l’un des bouts d’un bâton appellé manche ou hampe. On fait encore une espece de pinceau

ou brosse plate, de poil de porc appellé tranchit, qui sert beaucoup dans l’architecture & dans les grands ouvrages. Les pinceaux pour la mignature sont faits de la même maniere que ceux pour peindre à l’huile, à cela près que leur pointe est plus aiguë. Voyez les Pl. & les fig.

Pinceau, se dit aussi en parlant des ouvrages d’un peintre. Ce peintre a un beau pinceau, un pinceau savant. Ce n’est pas là de son pinceau ; je reconnois son pinceau &c.

Pinceau indien, (Invent. chinoise.) les pinceaux indiens ne sont autre chose qu’un petit morceau de bois de bambou, aiguisé & fendu par le bout à un travers de doigt de la pointe. On y attache un petit morceau d’étoffe imbibée dans la couleur qu’on veut peindre sur de la toile, & qu’on presse avec les doigts pour l’exprimer. Celui dont on se sert pour peindre la cire est de fer, de la longueur de trois travers de doigt, ou un peu plus. Il est mince dans le haut, & par cet endroit il s’insere dans un petit bâton qui lui sert de manche ; il est fendu par le bout, & forme un cercle au milieu, autour duquel on attache un peloton de cheveux de la grosseur d’une muscade ; ces cheveux s’imbibent de la cire chaude qui coule peu-à-peu par l’extrémité de cette espece de pinceau.

Pinceau, s. m. (terme de Relieur.) sorte de brosse composée d’un manche de bois & de poil de sanglier ou de cochon. Les Relieurs s’en servent pour coller & jasper.

Pinceaux de Flandres, en terme de Vergettier, ce sont des pinceaux qui viennent de ce pays, & qui ne sont liés que par deux liens seulement. Ces pinceaux ne sont plus recherchés comme ils l’étoient autrefois ; les ouvriers de Paris en font qui les valent pour le moins, & qu’on leur préfere.

Pinceau, (outil de Vernisseur.) les Vernisseurs se servent de pinceaux fort petits & ronds, comme les peintres, pour dessiner & former des figures & des paysages sur leurs ouvrages. Ils en ont de plus particuliers avec lesquels ils vernissent ; ils sont plats, larges d’un bon pouce, épais de six lignes, dont la barbe est enchassée avec du fer blanc & un petit manche de bois rond : le poil de ces pinceaux est de poil de petit gris & de poil de bléreau.

PINCÉE, s. f. (terme de Médecine.) est la quantité de fleurs, de graine, ou autres substances semblables, qui peut tenir entre deux ou trois doigts, le pouce & le suivant ou les deux suivans.

Ce mot vient du latin pugillus, qui signifie petit poing. C’est la même chose que pincée.

Le pugille est estimé la huitieme partie de la poignée, quoique quelques-uns confondent pugille avec poignée.

PINCELIER, s. m. (Peinture.) bassin oblong ou quarré, d’environ six pouces de long, qui est de fer blanc. Il a une traverse qui excede un peu ses bords, sur laquelle les peintres nettoient leurs pinceaux avec de l’huile en les faisant passer sur cette traverse, & apuyant le doigt dessus. Voyez les Pl. & les fig.

PINCER, v. act. (Gramm.) en général c’est serrer avec le bout des doigts. Les oiseaux pincent avec leurs becs ; les écrevisses avec leurs pattes ; les ouvriers avec des tenailles. On pince les cordes d’un luth, &c. Il se prend aussi au figuré, & l’on dit d’un homme qui raille finement, qu’il pince sans qu’on s’en apperçoive.

Pincer le vent, (Marine.) c’est aller au plus près du vent, cingler à six quarts de vent près du rhumb d’où il vient. Voyez Ranger.

Pincer, Pincement, (Jardinage.) pincement, en terme de Jardinage, est l’action d’arrêter par les bouts tous les bourgeons de la pousse d’une année, lorsqu’ils sont parvenus à une certaine longueur. On appelle pincement cette opération, parce qu’on se