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propos ; la longueur de la planche A de ce rable ne pouvant varier comme la largeur des tables de plomb dont on a besoin, on est obligé pour cela d’en avoir un pour chaque largeur différente.

La fig. 13. est un instrument appellé plane, qui sert à planer le sable C du moule, fig. 11. pour le rendre uni après y avoir passé le rable, fig. 12. Cette plane est une planche de cuivre A d’environ six à huit lignes d’épaisseur, bien unie par-dessous, portant une poignée B aussi de cuivre, & arrêtée à demeure sur la planche A, par laquelle on la tient pour planer. On a soin, avant que de s’en servir, de la faire chauffer un peu, afin que le sable humide ne puisse s’y attacher.

La fig. 14. est un instrument appellé poële à verser. C’est une espece d’auget de cuivre rouge A, contenu pour le soutenir dans un chassis de fer B à plusieurs branches, réunies à une seule C qu’on appelle queue de la poële. Cet instrument est. sait pour contenir la quantité de plomb dont on a besoin pour faire la table dans le moule, fig. 11. au sommet duquel il est toujours placé sur un fort treteau de bois, solidement assemblé, & capable de soutenir sa pesanteur.

Les fig. 16. 17. 18. 19. 20 & 21. sont tout ce qui dépend des moules propres à faire les tuyaux moulés, dont nous avons déja vû ci-devant l’explication.

La fig. 22. est la table sur laquelle on fait les tuyaux moulés, dont nous avons aussi vû l’explication.

La fig. 23. est une cuillere percée, ou, pour la mieux nommer, poële à marrons. C’est vraiment d’une telle poële qu’on se sert pour écumer le plomb lorsqu’il est fondu. Pour s’en servir, on la tient par la queue A, on prend une quantité d’ordure ou de crasse qui nâge sur le plomb, on secoue la poële, le plomb coule par ses trous & l’écume reste, que l’on met à part pour les Potiers-de-terre ; la queue A de la poële se termine par en-haut d’une douille creuse B, dans laquelle on peut enfoncer un bâton pour alonger le manche en cas de nécessité.

La fig. 24. est un rouleau de plomb en table, que l’on roule ainsi lorsqu’il a été coulé pour être plus portatif & moins embarrassant. Lorsque l’on veut transporter ces sortes de rouleaux, on passe de chaque côté A le bout d’un levier, fig. 51. que plusieurs hommes transportent à bras[1], ou sur leurs épaules.

La fig. 25. est une table de toile posée sur deux treteaux, sur laquelle on coule le plomb, dit plomb coulé sur toile, dont nous avons déja parlé.

La fig. 26. sont deux fragmens de table de plomb A soudés à côte B.

La fig. 27. est une table de plomb, recourbée sur elle-même en forme de tuyau, aussi soudé à côte B.

La fig. 28. sont deux fragmens de tuyaux amincis par le bout A & B, & préparés à être soudés à nœuds.

La fig. 29. sont les deux bouts de tuyaux précédens soudés à nœuds en B.

La fig. 30. est aussi un nœud de soudure B, qui joint un bout de tuyau indéfini A avec une calotte de cuivre C à l’usage des pompes.

Nous avons déja vû l’explication de ces dernieres figures, ainsi il est inutile de s’y étendre davantage.

La fig. 32. & 34. sont deux fers à souder, dont le premier est plus camus selon les différens endroits où l’on s’en sert : chacun d’eux se font chauffer alternativement dans le polastre, fig. 6. & 7. rempli de feu par les échancrures A ; leur degré de chaleur propre à souder est toujours lorsqu’ils commencent à rougir ; si on les laisse davantage au feu, ils se brûlent, c’est-à-dire, que les pores du fer s’ouvrent, & qu’il se forme dessus des écailles. On peut à-la-vérité les réparer en les frottant avec du grès, mais c’est un tems perdu que les soudures ne peuvent permettre, parce que, dit-on, lorsque le fer est chaud, il faut le battre.

Aussi lorsque le tuyau que l’on soude & la soudure qui est déja dessus sont échauffés, il faut finir sans perdre de tems ; néanmoins, comme on a toujours soin d’en mettre cinq, six, ou huit à-la-fois au feu, s’il s’en brûle quelques-uns, on a le tems de les réparer pendant le service des autres.

Les fig. 31. & 33. sont deux demi-manches de bois, arrondis en-dehors & en-dedans, qui ensemble font le manche entier, avec lequel on prend les fers à souder par la queue, qui ordinairement sont toujours très-chauds, & que pour cela on ne sauroit prendre à la main.

La fig. 35. est un instrument appellé grattoir ; c’est une espece de triangle equilatéral A dont le périmetre est tranchant, posé & rivé par le milieu sur une tige de fer B à pointe emmanchée dans un manche de bois par lequel on le tient pour s’en servir. Son usage est de gratter le plomb que l’on veut souder, pour le rendre clair & brillant, afin que la soudure puisse mieux s’y agraffer.

Les fig. 36. & 37. sont aussi deux autres grattoirs à deux tranchans employés aux mêmes usages.

La fig. 38. est un instrument appellé porte-soudure ; c’est un morceau de coutil bien serré, plié en six, huit ou dix, formant un quarré ou rectangle d’environ huit pouces de large, dont la superficie est frottée de graisse ou de poix-résine, de peur que la soudure ne s’y attache : il sert à manier la soudure toute chaude en forme de pâte, & à lui donner la forme que l’on juge à propos.

Les fig. 39. & 40. sont des polastres de différentes longueurs, faits de tole, remplis de feu que l’on glisse dans les tuyaux que l’on veut souder, pour les échauffer. Ils sont percés de trous d’un bout à l’autre, afin que la chaleur puisse en sortir plus facilement.

La fig. 41. est un instrument appellé tranchel, qui sert à couper le plomb par le tranchant aciéré A, en le tenant par le manche B d’une main, & frappant de l’autre sur le dos C avec la batte, (fig. 46.)

La fig. 42. est un instrument appellé serpe, qui sert à couper du bois pour différens usages par le tranchant aciéré A, en le tenant par le manche B.

Il y a encore d’autres serpes beaucoup plus petites qu’on appelle pour cela serpettes, employées aux mêmes usages.

La fig. 43. est une lime ou rape qui sert à limer ou raper toutes sortes de choses, comme cuivre, plomb, bois, &c. pour les outils dont on a besoin.

La fig. 44. est un instrument appellé gouge, dont le taillant aciéré A est circulaire, emmanché dans un manche de bois, & dont on se sert pour couper le plomb ou le bois, selon les occasions que l’on a de s’en servir, en frappant sur le manche B avec la batte, (fig. 46.)

La fig. 45. est un ciseau aussi aciéré, servant aux mêmes usages que la gouge précédente, sur la tête A duquel on frappe aussi avec la batte, fig. 46.

La fig. 46. est un instrument de bois appellé batte, à demi-arrondi & sans précaution, dont on se sert en le tenant par le manche A, pour frapper sur les outils qui coupent le plomb. Cet instrument a beaucoup plus de coup[2] & frappe beaucoup plus fort qu’un marteau, (fig. 55) qui seroit de sa grosseur, & est beaucoup moins pesant, & par conséquent plus commode : on a soin de prendre pour cela du bois noueux, & qui se fende difficilement, comme l’orme, le frêne & autres.

Les fig. 47. 48. & 49. sont trois instrumens qui servent à monter sans échelle & sans échaffaud sur les bâtimens : celui-ci est une corde ou cordage, dite corde nouée, d’environ un pouce de diametre, ou

  1. On appelle transporter à bras, lorsque les hommes emploient la force de leurs bras pour le transport des fardeaux.
  2. On dit qu’une masse ou marteau a plus de coup qu’un autre, lorsqu’étant plus léger ou de même poids, ses coups font plus d’effet.