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la cire des meches des vieux cierges & des flambeaux recouverts. Elle est garnie d’un seau à claire voie, à travers lequel la cire passe & tombe dans un récipient placé au-dessous.

Presse d’Ebéniste, outil de menuisier en marqueterie. La presse des Ebénistes ou ouvriers en marqueterie, est presque semblable à celle des Menuisiers, à la réserve que les bois en sont plus épais, & qu’il n’y en a qu’un de mobile ; l’autre est fait en forme de chevalet, étant soutenu par deux jambes ou piliers emboîtés à tenons dans chacune de ses extrémités, qui sont fortement scellées dans le plancher. Cette presse sert à refendre & scier de bout les bois propres à ces sortes d’ouvrages ; quand les pieces sont trop longues, on leur donne de l’échapée dans un trou qui est fait au-dessous dans la terre, ou dans le plancher. (D. J.)

Presse, outils dont les facteurs d’instrumens de musique se servent pour tenir appliquées les unes contre les autres les pieces qu’ils sont obligés de coller. Ces presses, dont ils ont de différentes grandeurs pour servir au besoin, sont composées de deux pieces de bois ADBE, assemblées dans des traverses DE, de, ensorte que cette machine a la figure d’un U. L’extrémité de l’une des branches est taraudée pour recevoir la vis de bois Cm, entre l’extrémité m de laquelle & l’autre branche A on met les pieces que l’on veut serrer, que l’on comprime autant que l’on veut par le moyen de la vis C m. Voyez la fig. 11. Pl. XVII. de Lutherie.

Presse de Fondeurs, outil de Fondeurs ; cette presse, autrement dite presse à coins, est composée de forts chassis de quatre pieces de bois quarrées, bien emboitées les unes dans les autres par des tenons & des chevilles ; elles sont en diverses largeurs, suivant l’épaisseur des chassis à moule, qu’on y doit mettre. Il en faut deux pour chaque moule, aux deux bouts desquels on les place ; ensorte qu’en chassant avec des maillets des coins de bois entre le moule & les côtés de la presse, on puisse fortement unir les deux chassis, dans lesquels on doit couler le métal : quand les chassis des moules sont peu épais, on se sert de la presse commune. (D. J.)

Presse a river, outil d’Horlogerie, voyez nos Pl. de l’Horlogerie, est un instrument sur lequel on rive certaines roues, dont les pignons devant passer par les trous d’un banc à river, avant que les assiettes puissent porter dessus, les empêcheroient absolument de pouvoir y être rivées. Pour se servir de cet instrument, on met les parties AA dans l’étau ; on place la tige de la roue dans une des coches CC de la presse ; on serre l’étau de façon que cette tige se trouve prise entre les coches comme dans un trou, & que l’assiette porte sur les parties CC ; on ride ensuite la roue comme on l’a vu, art. Banc a river.

Presse des estampes, outil des Imprimeurs en taille-douce ; cette machine avec laquelle les Imprimeurs en taille-douce impriment ou tirent leurs estampes & images, elle est moins composée que celle des Imprimeurs de livres. Voyez Imprimerie en taille-douce. (D. J.)

Presse d’imprimerie, qui sert à imprimer les caracteres : c’est une machine très composée ; ses pieces principales de menuiserie sont, les deux jumelles, les deux sommiers, la tablette, le berceau, les petites poutres ou bandes, le rouleau, le coffre, la table, le chevalet, les patins, le train de derriere & les étançons : les principales pieces de serrurerie sont la vis, l’arbre de la vis, le pivot, la platine, la grenouille, le barreau, les cantonnieres ou cornieres, les pattes ou crampons, la broche du rouleau, la clé de la vis, les clavettes & les pitons. Pour connoître chaque piece dont est construite une presse, & l’usage & les proportions de chaque piece, voyez

chaque article à l’ordre alphabétique, ainsi que toutes les autres pieces qui ont rapport à la presse.

Les presses ne sont pas également construites dans toutes les imprimeries, ou de France, ou des pays étrangers ; mais les parties, quoique de configuration un peu différente, ont toutes le même objet & le même effet. Voyez nos Pl. d’Imprimerie, & l’article Imprimerie.

Presse, (Droit polit.) on demande si la liberté de la presse est avantageuse ou préjudiciable à un état. La réponse n’est pas difficile. Il est de la plus grande importance de conserver cet usage dans tous les états fondés sur la liberté : je dis plus ; les inconvéniens de cette liberté sont si peu considérables vis-à-vis de ses avantages, que ce devroit être le droit commun de l’univers, & qu’il est à-propos de l’autoriser dans tous les gouvernemens.

Nous ne devons point appréhender de la liberté de la presse, les facheuses conséquences qui suivoient les discours des harangues d’Athènes & des tribuns de Rome. Un homme dans son cabinet lit un livre ou une satyre tout seul & très-froidement. Il n’est pas à craindre qu’il contracte les passions & l’enthousiasme d’autrui, ni qu’il soit entraîné hors de lui par la véhémence d’une déclamation. Quand même il y prendroit une disposition à la révolte, il n’a jamais sous la main d’occasions de faire éclater ses sentimens La liberté de la presse ne peut donc, quelque abus qu’on en fasse, exciter des tumultes populaires. Quant aux murmures, & aux secrets mécontentemens qu’elle peut faire naître, n’est-il pas avantageux que, n’éclatant qu’en paroles, elle avertisse à tems les magistrats d’y remédier ? Il faut convenir que partout le public a une très-grande disposition à croire ce qui lui est rapporté au désavantage de ceux qui le gouvernent ; mais cette disposition est la même dans les pays de liberté & dans ceux de servitude. Un avis à l’oreille peut courir aussi vîte, & produire d’aussi grands effets qu’une brochure. Cet avis même peut être également pernicieux dans les pays où les gens ne sont pas accoutumés à penser tout haut, & à discerner le vrai du faux, & cependant on ne doit pas s’embarrasser de pareils discours.

Enfin, rien ne peut tant multiplier les séditions & les libelles dans un pays où le gouvernement subsiste dans un état d’indépendance, que de défendre cette impression non autorisée, ou de donner à quelqu’un des pouvoirs illimités de punir tout ce qui lui déplaît ; de telles concessions de pouvoirs dans un pays libre, deviendroient un attentat contre la liberté, de sorte qu’on peut assurer que cette liberté seroit perdue dans la Grande-Bretagne, par exemple, au moment que les tentatives de la gêne de la presse réussiroient ; aussi n’a-t-on garde d’établir cette espece d’inquisition. (D. J.)

Presse, (Manufact. de lainage.) dans les manufactures de lainage, c’est une grande machine de bois qui sert à presser les draps, les ratines, les serges, &c. pour les rendre plus unies, & leur donner le cati, qui est cet œil luisant que l’on remarque à la plûpart des étoffes de laine.

Cette machine est composée de plusieurs pieces, dont les principales sont les jumelles, l’écrou & la vis, accompagnée de sa barre, qui sert à la faire tourner, & descendre perpendiculairement à force de bras sur le milieu d’un épais plateau ou planche de bois quarré, sous laquelle on place les pieces d’étoffes que l’on veut presser ou catir.

Il y a une autre sorte de presse plus petite que la précédente, à laquelle l’on donne le nom de guindo, dont on se sert aussi à presser les étoffes de laine. La calandre est encore une espece de presse, qui sert à presser ou calandrer certaines étoffes & toiles.

Il y a quantité de marchands qui ont chez eux de petites presses portatives qui leur servent à presser les