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étoit pourvû, de ne paroître en public qu’avec des habits ornés de fourrures.

Cet officier tenoit un registre de toutes les lettres qu’il écrivoit ou qu’il recevoit pour le dauphin ; il avoit un rôle des seigneurs, gentilshommes, & de tous les vassaux & officiers publics, pour leur adresser les ordres du dauphin.

Il faisoit aussi les expéditions de tous les actes qui pouvoient intéresser le dauphin, & les remettoit entre les mains du chancelier, qui les plaçoit dans les archives.

Ne pouvant suffire à tout, on lui donna un adjoint qu’on appella vice-protonotaire, pour le soulager & pour suppléer en son absence. Voyez l’histoire du Dauphiné par Valbonay, & le recueil des ordon. de la troisieme race, tom. VII. pag. 380. & 388. (A)

PROTOPASCHITES, s. m. pl. (Hist. ecclésiastiq.) προτοπασχίται, nom qu’on donne dans l’histoire ecclésiastique à ceux qui, comme les Juifs, célébroient la Pâque avec des pains sans levain ; on les nommoit autrement sabatiens. (D. J.)

PROTOPATHIQUE, adj. (Pathol.) ce mot est dérivé du grec, formé de πρῶτος, premier, & πάθος, maladie, affection ; il signifie dans le sens le plus juste & le plus conforme à son étymologie, une maladie premiere, qui n’est ni la suite ni l’effet d’aucune autre maladie précédente, & dans cette acception exacte il est opposé à deutéropathique, mot par lequel on désigne une maladie secondaire, qui est précédée & produite par une autre. Un exemple éclaircira ces définitions ; on appellera une apoplexie protopathique, lorsqu’elle surviendra tout-à-coup à un homme jouissant d’une bonne santé, ou même dans le cours d’une maladie, pourvû qu’elle ne puisse point être censée occasionnée par elle ; & si l’apoplexie étant dissipée elle laisse après elle des engourdissemens, des paralysies ou autres accidens semblables, toutes ces affections, qui sont manifestement l’effet de l’apoplexie précédente protopathique, seront secondaires ou deutéropathiques ; par où l’on voit que ces termes sont relatifs, & que quand on parle d’une maladie protopathique, ce n’est qu’en la comparant avec la maladie qui lui succede ; il est très-essentiel de bien connoître & de déterminer au juste la valeur & la signification de tous ces termes qui sont fort usités en Médecine ; c’est la langue de l’art, il faut la fixer invariablement pour pouvoir l’entendre ; c’est un défaut que j’ai remarqué très-souvent dans les ouvrages de médecine, que cette confusion des mots ; la plûpart des médecins regardent les mots essentiel, idiopathique, protopathique comme synonymes, & leur opposent indifferemment & sans choix ceux-ci, deutéropathique, symptomatique, sympatique, &c. cependant ils renferment des idées très-différentes ; & de cette inexactitude très-ordinaire naît une grande confusion dans les descriptions & les observations de maladies, confusion au-reste qu’il seroit très-facile d’éviter, avec un peu d’attention & d’étude, ou de justesse & de précision dans l’esprit ; la grammaire naturelle que tout le monde a plus ou moins vive & générale, suffit souvent seule pour décider les mots synonymes, ceux qui s’excluent & ceux qui sont opposés. (m)

PROTOPLASTE, (Théolog.) titre qu’on donne à Adam, parce qu’il fut le premier homme formé des mains de Dieu ; ce mot vient du grec πρωτόπλαστος, premier formé. Voyez Formation.

PROTOSPATHAIRE, s. m. (Hist. anc.) nom d’un officier des empereurs de Constantinople. Les gardes de l’empereur s’appelloient spatharii, spathaires, & le protospathaire étoit leur chef. Spathaire vient de spatha, qui signifie sabre ou épée large ; c’étoit l’armure de ces gardes.

PROTOSYNCELLE, s. m. (Hist. ecclésiast.) c’est ainsi qu’il faut écrire ce mot, parce qu’il vient du

mot grec πρωτοσύγκελλος, & non pas de πρωτοσίγκελλος, comme quelques-uns l’écrivent ; c’est le nom d’une des premieres dignités ecclésiastiques chez les Grecs. Dans la grande église de Constantinople on appelle protosyncelle, le premier domestique du palais patriarchal, qui est comme le vicaire du patriarche. Les autres églises épiscopales ont aussi leur proto-syncelle ; c’est pourquoi l’on voit souvent dans les titres des écrivains grecs, protosyncelle de la grande église : ce qui ne s’entend pas toujours de l’église de Constantinople, mais d’une église du lieu où réside celui dont il est parlé. M. Simon.

PROTOTHRONE, s. m. (Gram. Hist. ecclésiast.) évêque d’un premier siége. Bizance n’étoit originairement qu’un évêché suffragant d’Héraclée. Lorsqu’il fut devenu siége patriarchal, l’archevêque d’Héraclée conserva son droit d’ordination ; mais dans le cas où le siége d’Héraclée eût été vacant, l’ordination du patriarche de Constantinople eût appartenu au métropolitain de Césarée de Cappadoce, comme protothrone, c’est-à-dire évêque du premier siége ; car ceux qui étoient exarques avant l’érection du patriarchat de Constantinople ne furent depuis que protothrones.

PROTOTYPE, s. m. (Architect.) πρωτότυπον, original ou modele sur lequel on forme quelque chose. Voyez Type & Archetype.

On entend ordinairement par ce mot les modeles des gravures ou des ouvrages moulés. V. Modele, Moule. Prototype, πρωτότυπον, est aussi d’usage dans la Grammaire pour dire un mot primitif ou original.

PROTRYGIES, (Antiq. grecq.) προτρυγαῖα, fête en l’honneur de Neptune & de Bacchus surnommé προτρυγαῖος, du nouveau vin qu’il procuroit aux hommes. Potter, Archæol. græc. l. II. c. xx. (D. J.)

PROVESTIAIRE, s. m. (Gram. & Histoire anc.) nom d’un officier à la cour des empereurs de Constantinople ; c’étoit ce que nous appellons aujourd’hui grand maître de la garde-robe.

PROTUBÉRANCE, s. f. en terme d’Anatomie, signifie une éminence qui s’avance au-delà de quelque partie, & pour-ainsi-dire, fait saillie. Voyez Eminence, &c.

Les protubérances orbiculaires du troisieme ventricule du cerveau sont appellées natès, & les apophyses des protubérances orbiculaires sont appellées testès. Voyez Natès, Testès & Apophyse.

La protubérance annulaire de Willis est une production médullaire, qui paroît d’abord embrasser les extrémités postérieures des grosses branches de la moëlle allongée, mais la substance médullaire de cette protubérance se confond intimement avec celle des grosses branches.

Protubérance, ou Exubérance, s. f. (Conchyl.) alongement d’une partie testacée. (D. J.)

PROTUTEUR, s. m. (Jurisprud.) est celui qui n’étant pas tuteur d’un pupille ou mineur, a geré & administré ses affaires en qualité de tuteur, soit qu’il crût être chargé de tutelle, ou qu’il sût ne l’être pas.

Celui qui épouse une veuve tutrice de ses enfans devient leur protuteur.

Cette question produit les mêmes actions respectives que la tutelle. Voyez au digeste, l. XXVII. tit. 5. & l’ordonnance de 1667, tit. 29. art. 1. (A)

PROUE, s. f. (Marine.) c’est l’avant du vaisseau, c’est-à-dire la partie du vaisseau qui est soutenue par l’estrave, & qui s’avance la premiere en mer. Les anciens mettoient des becs d’oiseaux à la proue de leurs navires, ce qui les a fait appeller en latin rostra. Voyez Avant.

Voir par proue, c’est-à-dire, devant soi. Donner la proue, c’est prescrire la route que les galeres doivent tenir. On dit, le chef-d’escadre fit venir les ga-