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quarré pour qu’elle s’ajuste sur le quarré h, & son rayon est tel, qu’elle passe facilement entre le mur & le quart de cercle, sans toucher à l’un & à l’autre ; elle est dentée, pour qu’au moyen d’un ciseau qu’on met dans les dents, on la fasse tourner plus commodément.

Le poids du quart de cercle étant ainsi soutenu par les tenons ab, on en fixe le plan au mur par autant de petites pinces, qu’il y a de petites équerres autour du quart de cercle. Voyez la fig. 3.

On voit dans la fig. 7. le mur de profil ab & les pinces qui y sont attachées ; entre les mâchoires de chacune de ces pinces représentées en de, est l’extrémité d’une petite plaque de laiton, dont le plan est parallele à celui du quart de cercle ; l’autre extrémité étant plié en équerre, & rivé aux barres perpendiculaires du quart de cercle. Chacune de ces petites plaques est arrêtée par deux vis opposées rs, qui se vissent dans les mâchoires de qui sont fort larges, pour pouvoir mettre le quart de cercle parfaitement dans le plan du méridien. Le but principal de ces vis dans les mâchoires, est qu’au cas que le mur ou le quart de cercle se dilate ou se contracte, les plaques de laiton puissent glisser sans que l’instrument travaille. Ces pinces ne sont point scellées dans le mur avec du plomb qui est trop sujet à céder ; mais avec une composition faite de sciure de pierre, de gaudron & de soufre, ou de résine, telle que les marbriers l’emploient.

Quand le quart de cercle est une fois placé dans le plan du méridien, par les pinces dont nous venons de parler ; on suspend un fil à plomb de fil d’argent très-fin, de maniere qu’il passe exactement au milieu du point central o ; ensuite par le mouvement de la piece efihcbd, on éleve ou on abaisse le quart de cercle jusqu’à ce que ce fil soit parfaitement sur la division marquée zéro sur le limbe. La vraie position du quart de cercle étant une fois trouvée, afin d’examiner promptement par la suite, s’il n’a point travaillé, & si en conséquence cette position n’est point changée ; on suspend un autre fil à plomb au-delà de l’ouvrage du centre, de sorte qu’il réponde au milieu d’un point très-fin fait sur le limbe. Pour cet effet, sur la plaque quarrée du centre du quart de cercle, on fait tenir par deux vis ef une plaque de laiton ab oblongue, fig. 8. dans laquelle les trous des vis sont fendus transversalement pour qu’elle puisse avoir un mouvement latéral, qu’on communique par deux vis cd qui s’appuient contre ses extrémités. Sur cette plaque ab sont fixées une cheville g, & une petite plaque h qui déborde un peu la grande ab, & qui a une petite entaille angulaire ; on suspend par cette cheville g un fil à plomb qui passe dans l’entaille de la petite plaque h, & au moyen des vis cd, on fait avancer ou reculer la plaque ab, jusqu’à ce que le fil à plomb hi couvre parfaitement le milieu du point i sur le limbe, ensuite on serre les vis ef afin que la plaque reste ferme dans cette position. Le quart de cercle étant une fois situé parfaitement dans le plan du méridien, & le fil à plomb passant exactement par le centre & par le point e sur le limbe, sera tout prêt pour les observations.

Nous venons d’expliquer la construction de cet instrument, & la maniere dont on le place. Voici, comme nous l’avons promis plus haut, le détail des moyens qu’on employa pour exécuter certaines parties qui demandoient la plus grande précision.

Pour réduire le limbe à un plan parfait, on fixa d’abord le quart de cercle a b d o, fig. 9, d’une maniere très-solide sur un plan bien de niveau & fort stable, le limbe étant tourné en en-haut ; ensuite on le racla avec le racloir np d’acier, jusqu’à ce que sa surface fût un plan parfait. Ce racloir, comme on le voit dans la même fig. étoit attaché fermement à une barre de

fer nm égale au rayon du quart de cercle, qui étoit elle-même solidement attachée à angles droits avec une autre barre lm perpendiculaire au quart de cercle, & dont l’axe prolongé passoit par son centre. Cette barre tournoit sur les deux points o & r, dont le premier répondoit parfaitement au centre du quart de cercle ; par ce moyen le racloir décrivoit une circonférence dont toutes les parties étoient exactement dans le même plan, sur-tout par le grand soin que l’on avoit eu que son tranchant fût perpendiculaire à l’axe de son mouvement, & qu’aucune des barres ne prêtât tandis qu’on faisoit tourner toute la machine.

Le plan du limbe étant bien parfait, on divisa le limbe de cette maniere : on décrivit, comme on l’a dit plus haut, deux arcs de cercle, l’un de 96 pouces, 85 de rayon, l’autre de 85, 8. Ces deux arcs furent décrits avec un compas à verge que l’on avoit fortifié par des especes d’entraits, pour empêcher qu’il ne pliât en aucune façon en décrivant ces deux arcs. On détermina sur le plus petit un arc de 60 degrés, en plaçant une pointe du compas en a, même fig. & en marquant un trait avec l’autre en b. On divisa ensuite cet arc en deux en c, en décrivant deux traits très-légers des centres a & b, & d’un tel rayon que ces traits fussent aussi près l’un de l’autre qu’il étoit possible, sans se toucher. Alors on divisa ce petit espace en deux, également en c, la moitié en ayant été estimée par le seul secours du microscope. Ceci étant fait, on prit l’intervalle ae, ou son égal eb, que l’on transporta de b en d, & qui détermina la longueur du quart de cercle, ou les 90 degrés. Chacun de ces trois arcs étant divisés de nouveau par la moitié, le quart de cercle fut divisé en six parties égales de 15 degrés chacune, qui furent redivisées en trois autres parties égales de la maniere suivante. Pour ne point faire de faux traits sur l’arc du quart de cercle, on décrivit avec la même ouverture du compas sur un autre plan, un arc parfaitement du même rayon que celui du quart de cercle, sur lequel on marqua 15 degrés ; & en ayant déterminé le tiers par plusieurs différentes tentatives, on le marqua sur le quart de cercle, qui devint pour lors divisé en 18 parties contenant 5 degrés chacune. On refit une opération semblable sur le plan, en décrivant d’un autre centre un autre arc exprès pour trouver la cinquieme partie de cet arc ; & l’ayant trouvée, on la transporta de nouveau sur le quart de cercle ; on subdivisa de la même façon les degrés en 12 parties égales. On divisa ainsi tout le quart de cercle sans faire aucun faux trait.

L’arc extérieur fut divisé, comme on l’a dit dans le commencement, en 96 parties, par une bissection continuelle, ayant divisé les 60 degrés en 64 parties, ou les deux tiers, & le tiers restant en 32. Ainsi tout l’arc fut divisé en 96 parties, dont chaque partie fut encore redivisée en 16 parties égales.

Les divisions dont nous venons de parler n’étant que des points sur l’arc délié ab, & presque imperceptibles à la vûe simple, il étoit nécessaire comme de coutume de tirer par chacun de ces points des lignes perpendiculaires à cet arc ; mais comme la chose est fort difficile & ennuyeuse, on pensa que la méthode suivante seroit plus précise, & s’exécuteroit plus facilement.

On proposa donc de diviser un arc quelconque concentrique fht en parties semblables à celles de l’arc donné acgebd, par des traits qui le coupassent. Ayant pris un petit compas à verge, & ayant fixé ses deux pointes à une distance convenable, les centres eg, &c. étant des points donnés de l’arc divisé, on décrivit de ces centres de petits arcs fihk, &c. coupant le nouvel arc divisé dans les points fh, &c. d’où l’on voit que les arcs interceptés comme hf, &c. étoient semblables aux arcs eg, &c. c’est-à-dire qu’ils