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Quart bon, ou bon quart, commandement ou avis à l’équipage de faire bonne garde. On dit faire bon quart sur la hune, cela veut dire faire bonne sentinelle pour découvrir une roche & les corsaires.

Quart du jour, c’est le quart qui amene le jour, c’est-à-dire que le jour paroît quand ce quart est fini.

Quart du vent, c’est un air de vent compris entre un air de vent principal, comme nord, sud, est, & ouest, nord-est, nord-ouest, &c. & un demi-air de vent qui suit ou précede un air de vent principal ; tel que nord-nord-est ou nord-nord-ouest. Ainsi deux airs de vent principaux renferment deux quarts de vent. Entre le nord ou le nord-est, on a les quarts de vent nord nord-est, & nord-est quart de nord. Entre le nord-est & l’est, sont compris les deux quarts de vent nord-est d’est, & est de nord-est : de sorte qu’il y a seize quarts de vent ; savoir nord nord-est, nord-est de nord, nord-est d’est, est de sud-est, sud-est d’est, sud-est de sud, sud de sud-est, sud de sud-ouest, sud-ouest de sud, sud-ouest d’ouest, ouest de sud-ouest, ouest de nord-ouest, nord-ouest d’ouest, nord-ouest de nord, & nord de nord-ouest. Voyez les airs de vent de la boussole, liv. XXI. fig. 3.

Quart de soupir, est, en musique, une valeur de silence qui se figure ainsi
, & qui signifie, comme le porte son nom, la quatrieme partie d’un soupir, c’est-à-dire, l’équivalent d’une double croche. Voyez Soupir, valeur des notes. (S)

Quart de ton, intervalle de musique, introduit dans le genre enharmonique par Aristoxene, & duquel la raison est sourde. Voyez Enharmonique. Nous n’avons ni dans l’oreille, ni dans les nombres aucun principe qui nous puisse fournir l’intervalle du quart de ton ; & quand on considere quelles opérations géométriques sont nécessaires pour le déterminer sur le monocorde, on est bien tenté de soupçonner qu’on n’a peut-être jamais entonné & qu’on n’entonnera peut-être jamais un quart de ton juste ni par la voix, ni sur aucun instrument. (S)

Quart, (Charpent.) premiere soudivision de la marque de bois de charpente, mesure de Rouen ; il faut quatre quarts pour faire la marque, & 75 chevilles pour faire un quart. (D. J.)

Quart de cercle, (Architecture.) les Architectes appellent quart de cercle ou instrument sur lequel sont divisés les 90 degrés qui composent le cercle ; c’est par le moyen de cet instrument, qu’on peut rapporter sur le papier tout angle plus serré que le droit.

Quart en quart, terme de Manege. Travailler de quart en quart, c’est conduire un cheval trois fois de suite sur chaque ligne du quarré qu’on se figure autour du pilier, le changer ensuite de main, le faire partir, le conduire trois fois sur la seconde ligne, & en faire autant sur les autres angles & lignes. Voyez Quarré.

Quart de volte, ou de rond, terme de Manege. Pour apprendre un cheval à tourner & plier sur les voltes, on partage celles-ci en quatre, & l’on arrête le cheval droit & juste sur quatre parties. Lorsqu’il est instruit dans cet usage, il faut, à chaque fois, que le cavalier l’arrête, qu’il l’éleve en une place, quatre courbettes seulement sans tourner, puis continuer, tournant de pas, arrêtant & levant quatre courbettes en une place, jusqu’à ce qu’il sache parfaitement bien cette leçon. Lorsque le cheval est arrivé à ce point, au lieu de faire les quatre courbettes en une place, il faut que le cavalier tourne doucement la main, & s’il aide bien à-propos, il obligera le cheval à tourner, & faire le quart de volte sans discontinuer les courbettes. Voyez Volte, Quarré, &c.

Quarts, piece des, c’est dans une montre ou une

pendule à répétition une piece qui sert à faire sonner les quarts. Voyez Répétition.

Quart de rond, en terme d’Orfevre en grosserie ; c’est un ornement qui regne au bas du pié d’un chandelier. Il forme une espece de moulure concave, ce qui le fait appeller quart de rond.

QUARTAL, s. m. (Mesure seche.) sorte de mesure de grains en usage en quelques lieux de France, particulierement dans le pays de Bresce, & à Beaurepaire en Dauphiné. Savary.

QUARTAN, s. m. terme de Vénerie ; on dit sanglier en son quartan, pour dire qu’il a quatre ans.

QUARTARIUS, s. m. (Mesure romaine.) le quartarius étoit une des petites mesures de liquides chez les Romains, laquelle contenoit deux cyathes & demi. Il faut ici se rappeller que la plus grande des mesures de liquides s’appelloit culeus, qui contenoit vingt amphores, ou cinq cens vingt pintes. L’amphore contenoit deux urnes, ou quatre-vingt livres pesant. L’urne contenoit quatre conges, le conge six septiers, le septier deux hémines ou demi septiers, le demi-septier contenoit deux mesures nommées quartarii, chaque quartarius contenoit, comme je l’ai dit, deux cyathes & demi, enfin le cyathe contenoit la quatrieme partie d’un demi-septier, qui s’appelloit acetabulum. (D. J.)

QUARTATION, s. f. (Chimie, Métallurgie.) on nomme quartation ou inquart une opération qui consiste à unir ensemble de l’or avec de l’argent, ou de l’argent avec de l’or, afin de pouvoir ensuite séparer ces deux métaux par le moyen de l’eau régale ou de l’eau-forte.

Cette opération est fondée sur ce que l’eau régale ne dissout point l’or, quand il est allié avec une trop grande quantité d’argent, & sur ce que l’eau-forte ne dissout point l’argent lorsqu’il est allié avec trop d’or. Ainsi lorsqu’on veut séparer ou faire le départ de ces métaux, s’il se trouve dans la masse une très-petite quantité d’or unie à beaucoup d’argent, cette séparation ne pourra point se faire par l’eau régale, parce que l’argent qui se trouve en trop grande quantité dans l’alliage tenant l’or enveloppé, empêchera ce dissolvant d’agir sur lui ; alors pour qu’il agisse, il faudra joindre à l’alliage assez d’or, pour qu’il y en ait trois parties contre une partie d’argent ; on a remarqué qu’il falloit que l’argent fût dans cette proportion dans l’alliage pour ne point empêcher l’eau régale d’agir sur la masse, & de séparer l’or de l’argent.

D’un autre côté, si dans un alliage d’or & d’argent dont on veut faire le départ par l’eau-forte, l’or se trouvoit en trop grande quantité, l’eau-forte n’agiroit point sur cet alliage ; ainsi, pour qu’elle puisse dissoudre l’argent, il faut joindre avec l’or une assez grande quantité d’argent pour qu’il y ait dans l’alliage trois parties d’argent contre une partie d’or. Voyez Départ. (—)

QUARTAUT, s. m. (Commerce.) que l’on écrit quelquefois quarts. Petit vaisseau ou futaille propre à mettre les liqueurs, particulierement le vin. Le quartaut est plus ou moins grand, suivant la diversité des lieux où il est en usage. En France il y en a de deux sortes, lesquels sont du nombre des vaisseaux réguliers marqués sur la jauge ou bâton dont on se sert pour jauger les divers tonneaux à liqueurs ; l’un est le quartaut d’Orléans, & l’autre celui de Champagne. Le quartaut d’Orléans est la moitié d’une demi-queue, ou le quart d’une queue du pays ; il contient treize septiers & demi, chaque septier de huit pintes de Paris, ce qui revient à cent huit pintes. A Blois, à Nuits, à Dijon, à Mâcon, le quartaut est semblable à celui d’Orléans. Le quartaut de Champagne est aussi la moitié d’une demi-queue ou le quart d’une queue de cette province. Il contient