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nologie, soit dans les faits. L’ouvrage du p. Pagi est en 4 vol. in-fol. & lui a valu une pension du clergé de France. (D. J.)

ROGNE-PIE, s. m. (Maréchalerie.) outil de maréchal ; c’est un morceau d’acier tranchant d’un côté, avec un dos de l’autre, pour couper la corne qui déborde le fer, lorsqu’il est broché, ou pour couper, avant que de river les cloux, le peu de corne qu’ils ont fait éclater en la perçant. Soleysel. (D. J.)

ROGNER, v. act. (Gram.) c’est ôter à une chose, ou de sa longueur, ou de sa largeur, ou de son poids. On rogne les monnoies ; on rogne des manches trop longues ; on rogne un bâton, une canne ; on rogne une branche d’arbre, la vigne. Il se prend au figuré, comme dans cette façon de parler proverbiale : taillez, rognez, comme il vous plaira, je ne m’en mêle pas.

Rogner la chandelle, c’est, lorsque la chandelle est finie, poser le bout d’en-bas sur une plaque de cuivre qui est faite en forme d’auge, & est un peu en pente, sous laquelle il y a du feu, pour faire fondre le suif qui est de trop. Voyez les Pl.

Rogner, (Jardinage.) il faut modérément rogner les racines des arbres, seulement les rafraîchir.

Rogner les livres, les Relieurs appellent rogner les livres, ôter la superficie des marges qui est toujours brute & inégale. On rogne les livres à trois fois & de trois côtés, à commencer par le haut du volume qu’on appelle la tête ; avant de rogner cette partie, il faut coucher la presse à rogner sur le porte-presse. Voyez Presse à rogner & Porte-presse. Puis on a soin de rabaisser les deux côtés du carton pour en rogner les extrémités avec la marge ; puis mettant deux bandes d’un carton sort à côté du volume dont celle à gauche excede le bord, & celle à droite est juste à l’endroit où l’on veut rogner, on coule ce livre & les cartons entre les deux pieces de la presse à rogner que l’on serre avec les deux vis également ; ensuite on passe le fust dans la rainure de la tringle qui est sur la piece de derriere de la presse à rogner, & en le conduisant du long de la presse, on coupe avec le couteau, en serrant toujours la vis du fust, à fur & mesure qu’il avance, jusqu’à ce qu’il soit parvenu au carton élevé qui est contre la piece de derriere. Cela fait, on frotte avec les rognures la tranche qu’on vient de rogner, pour en ôter ce qui auroit pu y rester ; puis on sort le livre de la presse avec les deux bandes de carton, & prenant un compas, on mesure sur une page du livre l’endroit où l’on doit rogner le bas que l’on marque sur le carton avec la pointe du compas, en laissant une hauteur pour les chasses du carton ; cela fait, on prend le volume du côté où il doit être rogné, & abaissant les deux côtés du carton suffisamment pour les chasses, on met les deux bandes de carton, comme pour la premiere opération, en observant que la bande à droite soit bien juste aux trous du carton ; puis on serre la presse, & l’on rogne la tranche d’en-bas, avec le même soin qu’on a eu pour la tranche du haut. Il faut bien observer que l’on donne aux deux côtés du carton la même hauteur, sans quoi une des chasses se trouvant plus haute que l’autre, cela feroit un effet très-désagréable. En troisieme lieu, on rogne le livre sur le devant ; ce qui s’appelle faire la gouttiere. On mesure l’endroit où l’on doit rogner, avec la même exactitude que le bas, & on la marque avec la pointe du compas ; puis au lieu des bandes de carton, on prend deux petites planches de bois d’hêtre, l’une plus large qu’on met derriere le livre, en laissant tomber le carton qui ne se rogne pas à ce moment, l’autre plus étroite qu’on met sur le devant du livre, juste aux trous qu’on a faits avec le compas. Ensuite de cela, l’ouvrier tenant ces deux planches fermes dans sa main, fait baisser adroitement les deux côtés

du livre, & élever le milieu, ensorte que mettant le livre dans la presse comme auparavant, & ayant rogné, il trouve sa gouttiere toute faite, en retirant son livre où il ne reste plus que les cartons du devant à couper. Outre le compas, l’ouvrier doit avoir toujours près de sa presse qui est sur le porte-presse, une pierre à éguiser son couteau & une cheville de fer pour serrer & desserrer les vis de sa presse. Voyez Fust, Presse a rogner, Compas, Tranches. Voyez Pl. I. de la Relieure, fig. C.

ROGNEUR, s. m. (Monnoie.) celui qui rogne les especes. Les rogneurs de pistoles sont punis de mort.

ROGNON, voyez Rein.

Rognons, (Hist. nat. Minéralogie.) on appelle mines en rognons celles qui se trouvent sans suite & sans continuité, mais qui sont par fragmens détachés & répandus dans la roche ou dans les couches de la terre. On les appelle plus communément mines en marrons. Voyez Marrons.

ROGNURE, s. f. (Gram.) les portions qui ont été retranchées de la chose qu’on a rognée ; les rognures du parchemin servent à faire de la colle ; celle du papier, à faire du carton.

ROGOSNO, (Géog. mod.) petite ville de la grande Pologne, au palatinat de Posnanie, entre Posnanie & Nackel, environ à égale distance de l’une & de l’autre. (D. J.)

ROGUE, s. f. (Hist. du bas-empire.) donationum munus ; ce mot s’est dit autrefois des donatifs, présens ou distributions que les empereurs faisoient quelquefois le premier jour de l’année, ou le jour de leur naissance, à des favoris, à des magistrats, à des officiers, & quelquefois au peuple. Quelques auteurs dérivent le mot rogue de ῥογὸς, qui signifie du blé, parce que les donatifs aux soldats se faisoient anciennement de blé.

Rogue, Rave ou Resure, terme de pêche, est une sorte d’appât dont les pêcheurs se servent pour attirer le poisson, & le prendre ensuite lorsqu’il a mordu l’appât ; cet appât consiste dans les œufs de maquereaux & de morues, que les pêcheurs qui font la pêche de ces deux sortes de poissons pour être salés, mettent dans des barils, & qu’ils vendent pour cet usage.

ROHACZOW, (Géog. mod.) ville de Pologne, dans le duché de Lithuanie, capitale d’un territoire du même nom, au confluent du Nieper & de l’Odrwa. Long. 49. 16. latit. 53. 10. (D. J.)

ROHAN, (Géog. mod.) bourg de France en Bretagne, au diocèse de Vannes, sur la petite riviere d’Ouste, à 12 lieues au nord de Vannes, avec titre de duché-pairie. Long. 14. 55. latit. 47. 56. (D. J.)

ROHANDRIANS, (terme de relation.) Flacourt dit qu’on appelle rohandrians à Madagascar, ceux d’entre les blancs qui dans la province d’Anossi sont élevés en dignité. Ils ont la peau rousse & les cheveux peu frisés. On choisit les chefs du pays dans cette race d’hommes, & ils jouissent seuls du privilege de pouvoir égorger les bêtes. On ne manque pas en Europe de bouchers dignes d’être rohandrians. (D. J.)

ROI, voyez Roitelet.

Roi ou Mere des cailles, voyez Rasle de genet.

Roi des vautours, Vautour des Indes, (Hist. nat. Ornitholog.) vultur monachus. Klein. Oiseau qui est à-peu-près de la grosseur d’un dindon femelle ; il a deux piés trois pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; les aîles étant pliées s’étendent jusqu’au bout de la queue. La tête & le haut du cou sont couverts d’une peau unie, variée de différentes couleurs, telles que l’orangé, le brun, le rouge, le pourpre, &c.