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substance très-dure. Cette plante croît abondamment parmi les ronces & les fougeres.

SANKITS, (Hist. nat. Botan.) c’est un petit chanie-cerasus, à feuille de cerisier sauvage du Japon, lesquelles sont disposées en rond. Ses fleurs sont pentapétales, & ressemblent à celles du muguet ; son fruit est un peu rouge, plus gros qu’un pois, d’un goût doux & styptique, avec un noyeau blanc, dur & transparent.

SANNE, la (Géog. mod.) ou la Seine, petite riviere de France, en Normandie, au pays de Caux. Elle a sa source à six lieues de Rouen, & se jette dans la mer à une lieue de Dieppe, & à six de son origine. (D. J.)

SANNES, terme du jeu de Trictac, qui signifie deux fois six, que les dés amenent d’un même coup.

SANNI, (Géog. anc.) ancien peuple de l’Asie, assez près de la petite Arménie. Strabon, l. XII, dit, au-dessus de Trébizonde & de Pharnacie, sont les Tibaréniens, les Chaldéens & les Sanni, qu’on appelloit autrefois Macrones, & la petite Arménie.

2. Les Sanni Heniochi, sont un autre peuple différent dans la Cochilde. Pline, l. VI. c. iv. & v, en fait mention, & les distingue des Heniochi proprement dits. (D. J.)

SANOCK, (Géog. mod.) petite ville de Pologne, dans le palatinat de Russie, vers les montagnes, sur la riviere de San. (D. J.)

SAN-SA, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau du Japon, dont le tronc est court, & l’écorce d’un verd brun. Ses feuilles ressemblent à celle du cerisier ; de leurs aisselles, il naît en automne, un ou deux boutons écailleux, de la grosseur d’une balle de fusil, qui venant à s’ouvrir, font éclore une fleur à six ou sept grands pétales rouges, en forme de rose de la Chine ; une espece de couronne, qui sort du fond de la fleur, produit plus de cent étamines d’un blanc incarnat, courtes & divisées en deux, avec des pointes jaunes. Cette plante a un grand nombre de variétés dans la couleur & dans la forme double ou simple de ses fleurs, qui lui font donner des noms différens. Celle qu’on nomme sasanqua, produit un fruit de la grosseur d’une pistache. Ses feuilles préparées se mêlent avec celles du thé, pour en rendre l’odeur plus agréable ; & leur décoction sert aux femmes pour se laver les cheveux.

SANSCRIT ou SAMSKRET, s. m. (Hist mod.) c’est le nom qu’on donne parmi les idolâtres de l’Indostan à une langue fort ancienne, qui n’est connue que des bramines ou prêtres, & dans laquelle est écrit le vedam, qui contient les dogmes de la religion des Indiens. Voyez Vedam. Cette langue sacrée se trouve ainsi nommée Hanscrit & Samskrotam ; il n’y a que la tribu des prêtres & celle des kutteris ou nobles à qui il soit permis de l’apprendre.

SANSJU, (Géog. mod.) une des cinq provinces impériales du Japon dans l’île de Nipon. C’est un pays fort étendu, très-fertile, & qu’on divise en huit districts. Sa longueur du sud au nord, est de cent milles du Japon. Il contient plusieurs bonnes villes, & autres places considérables. (D. J.)

SANSONNET, Voyez Etourneau.

SANS-PAIS, adj. (Anal.) Voyez Azygos.

SANS-PRENDRE, s. m. terme d’hombre, de quadrille, de médiateur, de tri. Il se dit lorsqu’on fait jouer sans écarter. Voyez ces jeux à leurs articles.

SANT, (Géog. mod.) les Espagnols & les Italiens disent santo au masculin, & santa au féminin, lorsqu’il s’agit de joindre ce nom adjectif à un nom propre géographique ; alors ils retranchent l’o devant une voyelle, & devant une consonne ; les Italiens écrivent simplement san, en retranchant le t, aussi bien que l’o, parce qu’en effet il ne se prononce point, pour éviter la dureté de la prononciation. Rien n’est plus

commun que san, santo, & santa, devant des noms géographiques de lieux, de villes, de rivieres, d’îles, de montagnes, &c. mais comme tous ces noms chargeroient extrêmement la lettre s, dans un Dictionnaire qui n’est pas destiné à la seule géographie, nous en renvoyons tous les articles sous les mots propres, peu curieux de l’épithete ridicule saint, sainte, san, sancto, & sancta. (D. J.)

SANTA, s. m. (Monnoie de compte.) On appelle ainsi à Bantam, & dans toute l’île de Java, aussi-bien que dans quelques îles voisines, un certain nombre de caxas, petite monnoie du pays, enfilés ensemble avec un cordon de paille. (D. J.)

SANTAL, s. m. (Botan. exot.) bois des Indes orientales, dont nous connoissons trois especes : le jaune ou le citrin, le blanc, & le rouge.

Le santal citrin, santalum citrinum J. B. est un bois pesant, solide, ayant des fibres droites ; ce qui fait qu’on peut le fendre aisément en de petites planches, d’un roux pâle ou jaunâtre, tirant sur le citrin, d’un goût aromatique un peu amer, d’une acrimonie qui remplit toute la bouche, mais cependant qui n’est pas désagréable, d’une bonne odeur qui approche un peu de celle du musc & des roses.

Le santal blanc, santalum odoratum candidum, Cæsalp. différe du citrin par sa couleur qui est plus pâle, & par son odeur qui est plus foible : au reste sa substance est la même, aussi-bien que sa tissure.

Garzias avoue qu’il y a une si grande affinité entre les arbres du santal citrin, & du santal blanc, que l’on a bien de la peine à les distinguer l’un de l’autre, & qu’il n’y a que les habitans qui les vendent aux marchands, qui sachent en faire la différence ; mais le savant botaniste P. Herman nous assure que l’un & l’autre viennent du même arbre, que l’écorce, ou l’aubier s’appelle santal blanc, & que la moëlle ou la substance intérieure, séparée de l’écorce & de l’aubier, est le santal citrin.

Cet arbre qui s’appelle sarcanda dans le pays, s’éleve à la hauteur d’un noyer ; ses feuilles sont aîlées, vertes, imitant celles du lentisque ; ses fleurs sont d’un bleu noirâtre, ses fruits ou ses baies sont de la grosseur d’une cerise, elles sont vertes d’abord, ensuite elles noircissent en murissant ; elles sont insipides & tombent aisément. Il y a certains oiseaux, dit Bontius, presque semblables aux grives, qui mangent ces fruits avec avidité, & qui les rendant ensuite avec leurs excrémens, sément les montagnes ou les champs de nouveaux arbres. Le santal vient dans les Indes orientales, & sur tout dans le royaume de Siam, & dans les îles de Timor & de Solor ; le même Bontius raconte que l’odeur de ces arbres nouvellement coupés, répand je ne sai quoi de pestilentiel, qui est très-ennemi du cerveau.

Le santal rouge, santalum rubrum, C. B. P. est un bois solide, compacte, pesant, dont les fibres sont tantôt droites, tantôt ondées ; le bois du milieu de l’arbre, dont on apporte de grands morceaux séparés de l’écorce & de la superficie ligneuse, est à l’extérieur d’un rouge brun, & presque noir, & intérieurement d’un rouge foncé ; il a un goût légerement astringent & acide, mais aucune odeur manifeste ; l’arbre du santal rouge, s’appelle pantaga ; il est siliqueux, & croît dans le Coromandel.

On substitue quelquefois au santal citrin, un certain bois compacte, pesant, résineux, de couleur d’un roux pâle ou jaunâtre, d’une odeur pénétrante, qui approche de l’odeur du citron, & que l’on appelle communément bois de citron, bois de coco, bois de jasmin. L’arbre dont on tire ce bois, est le nerium arboreum altissimum, folio angusto, flore albo, de Sloane, Cat. plant. jus. jam. nerium americanum lactescens, longissimo folio, flore albo, odoratissimo, H. Beaumont. Quoique cet arbre approche un peu du