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tez sur ce sujet M. Spanheim, vous y trouverez beaucoup de particularités curieuses.

Le même titre de σωτὴρ fut donné par les Grecs à l’empereur Hadrien, comme il paroit par les inscriptions ; cependant ce titre tout fastueux qu’il étoit, cessa presque d’être une distinction par le fréquent usage qu’on en avoit fait. On sait que Ptolomée I. roi d’Egypte, Antiochus I. Démétrius I. & Démétrius III. rois de Syrie, l’avoient pris sur leurs médailles, & qu’on l’avoit accordé à plusieurs autres rois grecs qui ne firent aucun effort pour le mériter. Enfin dans ce genre de flatterie, les Grecs & les Romains n’avoient rien à se reprocher. (D. J.)

Sauveur, ordre de saint, (Théologie.) est le nom d’un ordre de religieuses, fondé par sainte Brigite, environ l’an 1344, & ainsi appellé parce que la commune opinion étoit que dans des révélations faites à cette sainte, Jesus-Christ lui-même lui en avoit donné la regle & les institutions ; on les appelle aussi brigitines ou bridgetines, du nom de leur fondatrice.

Voici ce qu’on raconte de leur origine. Guelphe, prince de Baviere, mari de sainte Brigite, étant mort à Arras à son retour de Galice, sa veuve touchée d’un mouvement de dévotion résolut d’entrer dans un monastere, & pour cela fonda celui de saint Sauveur à Western, dans le diocèse de Linkoping en Suede, où elle a son tombeau.

Par les constitutions de cet ordre, les religieuses sont particulierement consacrées au service de la Vierge, & les religieux chargés d’assister spirituellement les malades, & d’administrer les sacremens, en cas de nécessité.

Le nombre des religieuses dans chaque couvent est fixé à soixante, & celui des moines à treize comme les apôtres, en supposant que saint Paul est le treizieme. Un d’entre eux étoit prêtre, quatre diacres, pour représenter les quatre docteurs de l’Eglise, & les huit autres convers ; mais ils ne devoient être en tout que soixante & douze, pour figurer les soixante & douze disciples de Jesus-Christ. Si l’on en excepte ces circonstances & la forme de leur habit, ils suivent dans tout le reste la regle de saint Augustin. Cet ordre fut approuvé par Urbain V. & par ses successeurs ; & en 1603 Clément VIII. y fit quelques changemens en faveur de deux monasteres qui commençoient alors à s’établir en Flandre.

Sauveur, saint, congrégation de chanoines en Italie, qui portent le nom de scopetini, & qui furent fondés en 1408 par le bienheureux Etienne, religieux de l’ordre de saint Augustin. Leur premier établissement se fit dans l’église de saint Sauveur près de Sienne, & c’est de-là qu’ils ont tiré le nom qu’on leur donne ; celui de scopetini vient de l’église de saint Donat de Scopete qu’ils obtinrent à Florence, sous le pontificat de Martin V. Morery, Dict. t. V. lettre S. pag. 458.

Sauveur de Montezat, saint, (Ordre milit.) Mariana, liv. XV. ch. xvj. dit que cet ordre militaire a été institué par Alphonse, roi d’Arragon dans le royaume de Valence l’an 1317, que les biens des templiers furent donnés aux chevaliers, lesquels furent unis à l’ordre de Calatrava ; mais ensorte néanmoins qu’ils auroient leur grand-maître particulier, & qu’ils porteroient une croix rouge sur un manteau blanc. Dom Joseph Michieli, l’abbé Justiniani, & le pere Helyot, ont parlé les uns & les autres diversement & fort peu exactement de cet ordre. (D. J.)

Sauveurs, en termes de Commerce de mer, signifie ceux qui ont sauvé ou pêché des marchandises perdues en mer, soit par le naufrage, soit par le jet arrivé pendant la tempête, & auxquels les ordonnances de la marine de France attribuent le tiers des effets sauvés. Diction. de comm.

SAVUS, (Géog. anc.) Savus dans Strabon & Dion Cassius ; Sabus dans Justin ; Saüs dans Pline & Ptolomée, fleuve de la Pannonie qui tombe dans le Danube ; il est aujourd’hui connu sous le nom de Save.

Les anciens parlent aussi d’un autre Savus, fleuve de la Mauritanie césariense. Ptolomée, liv. IV. ch. ij. met son embouchure sur la côte septentrionale, entre Icosium & Rustionum ; le nom moderne selon Marmol, est Saffaya. (D. J.)

SAVUTO, le, (Géogr. mod.) riviere d’Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure ; elle prend sa source au sud-est de Cosenza, & se rend dans la mer au-dessus de Martorano ; c’est l’Ocinarus de Lycophron. (D. J.)

SAWE ou SOWE, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, dans Staffordshire. Elle prend sa source près d’Eccles-hall, & après avoir arrosé Stafford, elle se jette dans le Trent, près de Ticke’s-hall. (D. J.)

SAWA, (Hist. anc.) divinité des anciens arabes idolâtres, qu’ils adoroient sous la figure d’une femme.

SAWBON, (Géog. mod.) ville des Indes, dans le royaume de Brampour, à 7 lieues de la ville de Caddor. Les caravanes qui vont de Brampour, de Bengale, & de Cambaye a Agra, passent par cette ville.

SAX ou SACHS, s. m. (Hist. anc.) c’est ainsi que quelques anciens peuples de Germanie nommoient un poignard ou un sabre fort court, dont ils se servoient à la guerre ; on croit que c’est du nom de cette arme que vient le nom des Saxons.

SAXATILE, adj. (Gramm. Pêche.) qui habite les rochers, les pierres & les cailloux ; on dit, un poisson saxatile.

SAXAVA, (Géog. mod.) ville de Perse, dans une plaine sablonneuse, à deux ou trois journées de caravane de Sultanie. Paul Lucas est le seul qui en parle ; & comme c’est un voyageur romancier, il nous donne Saxava pour une grande ville, autrefois superbe, qui a près de 2 milles de tour. (D. J.)

SAXE, (Géogr. mod.) grand pays d’Allemagne, dans sa partie septentrionale, & qui étoit autrefois beaucoup plus étendu qu’il n’est à-présent. On le divise aujourd’hui en Saxe proprement dite, en duché de Saxe, qui comprend tous les états de l’électorat de ce nom ; & en Saxe dans toute son étendue, qui comprend le cercle de la haute Saxe, & le cercle de la basse Saxe. Voyez ces trois mots.

L’ancienne Saxe renfermoit, vers le tems de la décadence de l’empire, cette vaste étendue de pays qui est entre l’Oder, la Sala, l’Issel, & la mer Germanique. Les peuples qui l’habitoient se sont rendus fameux par leurs conquêtes. Ils étoient partagés en trois nations principales, qui étoient les Saxons ostphaliens, les Saxons westphaliens, & les Saxons angrivariens ; & ces trois nations se divisoient en plusieurs autres qui avoient chacune leurs princes, mais on observoit par-tout les mêmes lois & les mêmes coutumes.

Comme les Saxons naissoient pour ainsi-dire guerriers ; ils avoient presque toujours les armes à la main ; & comme ils étoient jaloux de leur liberté, ils ne pouvoient souffrir de domination étrangere. C’est pour cela qu’ils firent si long-tems la guerre, & qu’ils furent si opiniâtres à se défendre contre les rois de France, particulierement contre Charlemagne. Hatteric est le plus ancien roi de Saxe dont il soit parlé dans l’histoire. Il défit Borbista, roi des Goths, qui avoit fait une irruption dans ses états. Il eut pour successeur Anseric II. son fils, qui regna vers le tems de la naissance de Jesus-Christ.

Il est impossible de connoître l’histoire des rois saxons de ce tems-là, & tous les auteurs qui s’y sont attachés, comme Spangenberg, Fabricius, Kransius, & autres, n’ont pû y réussir. On sait seulement que