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breux, & ils avoient jusqu’à cent bourgages ; l’Elbe & l’Oder ne leur servirent pas toujours de bornes ; ils s’étendirent dans la Misnie & dans la Pologne ; Velléius Paterculus, l. II. c. cvj. avoit parlé de ces peuples avant Tacite. Strabon & Ptolomée les ont aussi connus. (D. J.)

Semnones ou Sennones, (Hist. anc.) peuple de l’ancienne Germanie, qui vint s’établir dans les Gaules, & qui habitoit le Lyonnois.

SEMNOTHÉES, (Littérat.) nom que les Grecs donnerent aux druides, car c’est un mot grec plus que gaulois ; & quoi qu’en dise Varron, les Gaulois n’ont pas été puiser dans une langue étrangere, les noms de leurs prêtres & de leurs offices. Diogène, Laërce, ainsi que Suidas, nous apprennent que l’épithete semnothées, donnée aux druides, désignoit la profession qu’ils faisoient d’honorer les dieux, & d’être consacrés à leur service, comme le nom de saronides faisoit allusion aux chênes auprès desquels ils passoient leur vie. Voyez l’hist. de la relig. des Gaul. tom. I. p. 175. (D. J.)

SEMOI la, (Géogr. mod.) riviere des Pays-bas, dans le Luxembourg, où elle prend sa source près d’Arlon, & se rend dans la Meuse à l’abbaye de Valdieu, en Champagne. (D. J.)

SEMOIR, s. m. (Economie rustique, Agricult.) machine avec laquelle on ensemence les terres. On en a inventé de différentes sortes ; celui que nous donnons réunit à une construction facile, la sureté de ses effets, & les différens avantages de tous ceux qui ont paru jusqu’à present ; l’objet que l’on se propose en se servant de ces machines, est d’économiser & de distribuer également les grains dont on ensemence les terres, & d’obtenir des recoltes plus abondantes.

La machine dont il s’agit, representée dans les Planches d’Agriculture, est composée d’un cylindre dont la surface est entaillée de plusieurs cellules dans lesquelles le grain se place, & dans lesquelles il est enlevé à mesure que ce cylindre tourne, pour être versé dans les sillons que les socs dont cet instrument est armé, ont tracés dans la terre précédemment ameublie par les labours ordinaires, où il est aussitôt recouvert par des herses, ensorte qu’il ne devient point la proie des oiseaux.

La fig. 1. Pl. représente le semoir tout monté & en perspective, & la fig. 2. en est l’élévation latérale. AB DC, les deux brancards AD BC, les deux traverses qui les assemblent. Bg, Ch, les mancherons assemblés dans les extrémités des brancards & reliés ensemble par une entretoise CB, fig. 5. Les deux brancards sont aussi traversés par l’essieu des roues, qui a la liberté de tourner avec une d’elles à laquelle il est fixé par la cheville de fer y. Sur les bouts antérieurs A & D des brancards. sont fixés plusieurs crochets de fer, aux uns ou aux autres desquels on attache les traits du cheval qui tire cette machine, selon que l’on veut qu’elle charge plus ou moins en arriere sur les brancards ; entre les mancherons & les roues est fixe solidement un coffre de bois, dans lequel est renfermé le cylindre dont on voit un des tourillons en k dans les faces latérales du coffre, qui sont fortifiées en cet endroit par une piece de bois circulaire, dont le tourillon occupe le centre.

Au dessous des brancards & du coffre est fixée solidement une forte planche, à laquelle sont fixés les six socs GH, dont on ne peut voir que deux dans la fig. 2. les trois socs G, que nous nommerons antérieurs, & les trois socs H, que nous nommerons postérieurs, étant cachés par les premiers de leurs rangées, ils sont disposés tous les six en échiquier, & espacés de maniere que les sillons qu’ils tracent parallelement sur le terrein, sont tous éloignés les uns des autres de six pouces ; les trois socs antérieurs tracent les

sillons marqués par les trois lignes 1, 3, 5 ; & les socs postérieurs, ceux marqués par les lignes 2, 4, 6, fig. 5. & les trois dents de herse KLK, tracent d’autres sillons tux, qui servent à combler les premiers, après que la semence y est tombée par les entonnoirs ou couloirs qui sont placés derriere les socs ; une seule dent de herse remplit à la fois deux sillons ; la dent L qui trace la ligne u rejette la terre dans les deux sillons 3, 4, & chacune des deux dents KK, qui décrivent les lignes t & x, la rejette dans les sillons 1, 2, 5, 6, ensorte que tout le grain que cette machine a repandu, est entierement couvert.

Le coffre qui contient le cylindre, est divisé par dix cloisons paralleles entr’elles & aux faces latérales du coffre ; l’espace, coté 1, fig. 5. & qui répond au-dessus du premier soc antérieur, à main droite, est occupé par la premiere partie du cylindre cellulaire KK ; ainsi de ceux cottés 2, 3, 4, 5, 6 ; les espaces intermédiaires sont seulement occupés par l’axe ou corps du cylindre, d’un moindre diametre que la surface cellulaire ; les cloisons dont on en voit une représentée séparément, fig. 10, s’appliquent exactement par leur plan, contre les bases des différentes tranches cylindriques 1, 2, 3, 4, 5, 6, aussi-bien que les deux faces intérieures des côtés du coffre, elles s’appliquent aussi par leur partie ceintrée, sur le corps du cylindre ; chacune des cloisons peut se placer ou se déplacer à volonté, étant mobiles, entre deux petites tringles de bois qui leur servent de coulisses, lesquelles sont placées contre les longs côtés du coffre.

Au milieu du cylindre, dans l’espace qui sépare les deux divisions 3, 4, est fixée une poulie polygone, dont on voit le profil en B, fig. 8, aussi-bien que d’une semblable poulie C, appartenant à l’essieu des roues ; les nombres des côtés de ces poligones, doivent être pairs, & occupés alternativement par des chevilles de fer, de forme pyramidale quadrangulaire tronquée, comme on voit en abcd, fig. 8. & 13 ; ces éminences servent à retenir la chaine sans fin, qui embrasse les deux poulies C & B, par le moyen de laquelle le mouvement communiqué à l’axe des roues, est transmis au cylindre que le coffre renferme ; la face antérieure du coffre est percée de deux ouvertures inférieures, pour laisser entrer la chaine, & la supérieure pour la laisser sortir ; on voit, fig. 6. le cylindre cellulaire, l’axe des roues, & la chaine plate VN qui les embrasse, & dont la construction est détaillée plus en grand dans la fig. 13, même Planche.

La fig. 7. représente l’axe des roues ; M est une portée qui s’applique contre la face intérieure d’un des brancards ; MP est une partie de l’axe qui est quarrée, & sur laquelle glisse le verrouil représenté en A & B fig. 9. & en ΛΔ fig. 5. P Q partie arrondie de l’axe sur laquelle tourne la noix ; la grosseur de cette partie est telle qu’elle peut laisser passer le verrouil, c’est-à-dire égale au cercle inscrit dans la partie quarrée ; Qy, My, sont les parties de l’essieu qui entrent dans les moyeux des roues ; la noix C & D, fig. 9. qui porte la petite poulie polygone C, fig. 8, peut tourner ou ne pas tourner avec l’axe, sur la partie PQ selon que les points 1, 2, 3, du verrouil, sont ou ne sont pas engagés dans les trous 4. 4. de la poulie auprès de laquelle le verrouil s’approche en glissant sur la partie quarrée MP de l’axe. Dans la fig. 5. le verrouil ΛΔ est en prise dans la poulie de la noix P, ce qui fait qu’elle doit tourner avec l’axe des roues, & faire par conséquent, au moyen de la chaine, tourner le cylindre cellulaire ; au-lieu que dans la fig. 6. les dents 1, 3, du verrouil n’étant point engagées dans les entailles de la poulie de la noix, il peut tourner sans que celle C tourne, & sans le cylindre cellulaire.