Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/514

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nord-ouest d’Edimbourg. Elle a été la demeure de plusieurs rois d’Ecosse. On y voit un beau & fort château. Long. 13. 55. lat. 56. 5.

Les anciens appelloient cette ville Binobara ; mais Ptolomée l’appelle Vindovara. C’étoit une des bornes de l’empire romain dans la Grande-Bretagne, comme il paroît par une inscription qu’on trouve vers le pont au bas du château, & qui marque qu’une des aîles de l’armée romaine faisoit garde dans cette place. Du tems de la religion catholique, il y avoit près de cette ville une abbaye magnifique qui portoit le nom de Cambuskenneth.

A deux milles au nord de Sterling, est une terre nommée Arthrey ou Airthrey, dans laquelle on trouve une mine de cuivre au côté méridional d’une montagne. La matiere qu’on tire de la mine est couverte d’une croute métallique, & le reste est bigarré de couleurs vives, de verd, de violet, & de bleu. Un quintal de cette matiere rend trente livres de cuivre ; une fontaine sort de la même montagne ; & comme elle passe à-travers une terre minérale, elle en prend une légere teinture, & on la croit bonne pour guérir quelques maux externes.

Quoi qu’il en soit, la ville de Sterling est la patrie de Marie Lambrun, femme qui mérite d’occuper sa place dans l’histoire du xvj. siecle. Elle avoit épousé un françois nommé Lambrun, qui lui donna le nom sous lequel elle est connue ; tous les deux entrerent fort jeunes au service de Marie Stuart qu’ils adoroient. L’époux de mademoiselle Lambrun fut si touché de la fin tragique de cette princesse, qu’il en mourut de douleur au bout de quelques mois, & sa femme desespérée résolut aussi-tôt de venger l’un & l’autre par un terrible crime. Elle s’habille en homme, prend le nom d’Antoine Sparch, & se rend à Londres, portant sur elle deux pistolets chargés, l’un pour tuer la reine Elisabeth, & l’autre pour se tuer tout de suite, afin d’éviter l’échafaut.

En perçant la foule avec vivacité pour s’approcher de la reine qui se promenoit dans ses jardins, elle laisse tomber un de ses pistolets ; les gardes accourent, la saisissent, & ne songent qu’à la traîner en prison ; mais Elisabeth voulant sur le champ l’interroger elle-même, lui demanda son nom, sa patrie, & sa qualité.

Mademoiselle Lambrun répondit d’un ton ferme : « Madame, je suis écossoise & femme, quoique je porte cet habit : je m’appelle Marguerite Lambrun. J’ai vécu plusieurs années auprès de la reine Marie, que vous avez injustement fait périr ; & par sa mort, vous avez été cause de celle de mon mari, qui n’a pu survivre au trépas d’une reine innocente, à laquelle il étoit dévoué. De mon côté, aimant l’un & l’autre avec passion, j’avois résolu au péril de ma vie, de venger leur mort par la vôtre. Tous les efforts que j’ai faits pour abandonner ce dessein, n’ont abouti qu’à m’apprendre qu’il n’y a rien qui soit capable d’empêcher une femme irritée de se venger, lorsqu’un double amour enflamme sa haine & son ressentiment ».

Quoique la reine Elisabeth eût grand sujet d’être émue d’un tel discours, elle ne laissa pas de l’écouter de sens froid, & de repartir tranquillement : « Vous avez donc cru faire votre devoir, & rendre à l’amour que vous avez pour votre maîtresse & pour votre mari, ce qu’il exigeoit : mais quel pensez-vous que doit être maintenant mon devoir à votre égard » ?

Cette femme répondit à la reine avec grandeur : « Je dirai franchement à votre majesté mon avis, pourvu qu’il lui plaise de me dire premierement, si elle me fait cette question en qualité de reine, ou en qualité de juge ». Elisabeth lui déclara que c’étoit en qualité de reine. « Votre majesté doit m’ac-

corder grace »,

repartit Marguerite Lambrun.

« Mais quelle assurance me donnerez-vous, répliqua la reine, que vous n’en abuserez pas, & que vous n’entreprendrez pas une seconde fois un attentat semblable ? » A quoi la Lambrun repartit encore : « Madame, la grace que l’on veut accorder avec tant de précaution, n’est plus, selon mon idée, une véritable grace : ainsi votre majesté peut agir contre moi comme juge ».

Alors la reine s’étant retournée vers quelques membres de son conseil qui étoient présens, leur dit : « Il y a trente ans que je regne ; mais je ne me souviens pas d’avoir trouvé personne qui m’ait jamais fait une pareille leçon. Allez (continua-t-elle, en s’adressant à mademoiselle Lambrun), je vous accorde la grace pure, entiere, & sans aucune condition ».

Marie Lambrun se prosterna aux genoux de la reine, en la priant d’avoir la générosité de la faire conduire sûrement hors des royaumes de la grande-Bretagne jusqu’aux côtes de France. Elisabeth le lui accorda volontiers ; & l’on regarda cette requête de Marie Lambrun, comme un trait singulier de prudence & de sagesse. (Le chevalier de Jaucourt.)

STERNBERG, (Géog. mod.) contrée d’Allemagne, dans la nouvelle marche de Brandebourg, aux confins de la Pologne & de la Silésie ; c’est un pays montagneux, coupe de quelques petites rivieres. Sternberg sa capitale, lui donne son nom ; cette petite ville est située aux confins de la Silésie, entre Custrin, Schwerin, Francfort sur l’Oder, & autres lieux. (D. J.)

STERNOMANTIS, s. f. (Antiquit. grecq.) στερνόμαντις ; c’étoit un des noms de la prêtresse de l’oracle de Delphes, plus connu encore sous celui de Pithie ; mais le même nom de στερνόμαντις étoit généralement donné à tous ceux qui agités par quelque démon, prophétisoient, ou rendoient des oracles. (D. J.)

STERNO-CLYTHO-MASTOIDIEN, ou STERNO-MASTOIDIEN, ou MASTOIDIEN ANTÉRIEUR, en Anatomie, nom de deux muscles dont chacun vient de la partie supérieure & antérieure du sternum de la clavicule, vers l’extrémité sternale, & se termine à l’apophyse mastoïde.

STERNO-COSTAUX, ou le triangulaire du sternum, (Anatomie.) nom de quelques muscles qui s’attachent aux côtes & au sternum. Voyez Côtes & Sternum.

Ces muscles viennent de chaque côté de la partie inférieure & interne du sternum, & s’inserent à la seconde, troisieme, quatrieme, cinquieme, sixieme, & septieme des vraies côtes.

STERNO-HYOIDIEN, en Anatomie, est une paire de muscles qui viennent de la partie la plus supérieure & interne du sternum, de la portion voisine de la clavicule & de la partie adjacente à la premiere côte ; ils sont larges & situés le long de la trachée-artere, des glandes thyroïdes, & du cartilage scutiforme ; ils se terminent à la base de l’os hyoïde.

STERNO-MASTOIDIEN, en Anatomie, nom d’un paire de muscles appellés aussi sterno-clyto-mastoïdien. Voyez Sterno clyto-mastoidien.

STERNO-THYROIDE, en Anatomie, est une paire de muscles du larynx qui s’inserent dans la partie supérieure & interne du sternum, tout-autour du rebord inférieur de sa cavité articulaire, & se termine à la tubérosité oblique du cartilage thyroïde.

STERNO-THYRO-PHARINGIEN, en Anatomie ; nom d’une paire de muscles du pharynx, qui sont formés par un paquet de fibres qui prend ses attaches à la partie interne & supérieure du sternum, s’unit intimement avec le sterno-thyroïdien jusque vers les attaches, au cartilage thyroïde, & vient s’unir