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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/549

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de Sicile, l. III. c. xxviij. les Strutophagi habitoient au midi des Eléphantophagi. Agatharchide fait aussi mention de ces peuples & des guerres qu’ils avoient avec les Ethiopiens, surnommés Simi. Ptolomée, l. IV. c. viij. marque les Strutophagi à l’occident des Péchiniens. Le nom de Strutophages leur avoit été donné, à cause qu’ils ne s’occupoient qu’à la chasse des autruches, dont ils faisoient leur nourriture ordinaire ; ils se servoient de leurs peaux pour s’habiller, & pour en faire des couvertures. (D. J.)

STRYCHNODENDROS, s. m. (Hist. nat. Bot.) nom que Ray donne à l’espece de solanum, nomme par Tournefort solanum fruticosum bacciferum. Cette plante s’éleve en arbrisseau haut de quatre ou cinq piés : son tronc pousse des rameaux verts, garnis de feuilles oblongues, plus étroites que celles du solanum ordinaire ; sa fleur est une rosette blanche, découpée en cinq pointes ; il lui succede un fruit rond, mol, rouge, semblable à celui de coqueret, plein de suc, & renfermant quelques semences applaties, d’un goût fade. Cette plante est cultivée dans les jardins. (D. J.)

STRYME, (Géog. anc.) ville de Thrace, selon Hérodote, l. VII. & Etienne le géographe. Suidas fait de Stryme ou Stryma, une colonie des Thasiens, & une place de commerce S’il est vrai que c’étoit encore une île, comme il le dit, il falloit que cette île fût bien voisine du continent, à moins qu’il n’entende une île du lac d’Ismaride, qui séparoit Stryme de Maronée. On croit que les habitans de cette derniere ville avoient acquis quelque droit sur Stryme, en qualité de protecteurs ou de bienfaiteurs ; ce qui donna lieu à de fréquentes contestations entr’eux, & les Thasiens fondateurs de Stryma. (D. J.)

STRYMON, (Géog. anc.) fleuve qui servoit autrefois de borne entre la Macédoine & la Thrace, selon le périple de Scylax. Pline, l. IV. c. x. remarque la même chose, & ajoute que ce fleuve prend sa source au mont Hæmus. Le Strymon, selon Etienne le Géographe, mouilloit la ville d’Amphipolis, & donnoit le nom de Strymonii, aux peuples qui habitoient ses bords. Il avoit son embouchure sur la côte du golfe, qui de-là avoit pris le nom de Strymonicus sinus.

Le nom moderne est Stromona, que d’autres appellent Marmara, Radini, Ischar. Il y avoit nombre de grues sur les bords de ce fleuve ; elles y venoient à la fin du printems, & en partoient à la fin de l’automne, pour se rendre sur les rivages du Nil ; mais le Strymon est célebre dans l’histoire, parce que ce fut sur ses bords qu’une poignée d’athéniens triompha des Medes, au-travers des plus longues fatigues & des plus grands dangers. (D. J.)

STRIMONICUS sinus, (Géog. anc.) golfe de la mer Egée, sur la côte de la Macédoine & de la Thrace, à l’occident du golfe Persique : on le nomme présentement golfe de Contese.

STUBN, ou Stuben, ou Stubn-bad, (Géog. mod.) petite ville de la haute Hongrie, aux confins du comté de Zoll, à trois milles de Neu-Zoll, & à deux de Cremnitz ; elle est remarquable par ses bains chauds, & par les mines d’argent & de cuivre qu’on trouve dans des montagnes de son voisinage, du côté de l’orient. Long. 27. 31. lat. 48. 37. (D. J.)

STUC ou marbre factice, (Art méchan.) le stuc ou le marbre fictice est une composition dont le plâtre fait toute la base. La dureté qu’on sait lui donner ; les différentes couleurs que l’on y mêle, & le poli dont il est susceptible, le rendent propre à représenter presque au naturel les marbres les plus précieux.

La dureté que le plâtre peut acquérir, étant la qualité la plus essentielle à cet art, c’est aussi la premiere à laquelle les ouvriers doivent s’appliquer.

Elle dépend absolument du degré de calcination que l’on doit donner au plâtre ; & comme la pierre qui le produit, est susceptible de quelques petites différences dans sa qualité intrinseque, suivant les différens pays où elle se rencontre, il faut tâtonner & étudier le degré de calcination qu’il faut lui donner, pour que le plâtre qui en viendra, prenne le plus grand degré de dureté qu’il est possible. On ne peut donner ici de notions sur cette méthode qu’en ce qui regarde le plâtre de Paris ; ce sera l’affaire des ouvriers d’essayer de calciner plus ou moins les pierres gypseuses des autres pays, afin de trouver le plus grand degré de dureté où l’on puisse porter le plâtre qu’elles produiront.

On casse les pierres à plâtre de Paris avec des marteaux, en morceaux à-peu-près gros comme un petit œuf, ou comme une grosse noix. On enfourne ces morceaux dans un four que l’on a fait chauffer, comme si on vouloit y cuire du pain ; on bouche l’ouverture du four. Quelque tems après on débouche le four pour en tirer un ou deux des petits morceaux de plâtre que l’on casse avec un marteau. Si l’on s’apperçoit que la calcination a pénetré jusqu’au centre du petit morceau, de façon cependant qu’on y remarque encore quelques points brillans ; c’est une marque que la calcination est à son point de perfection, & alors on retire du four promptement tout le plâtre par le moyen d’un rable. Si dans la cassure on remarquoit beaucoup de brillans, ou qu’on n’en remarquât point du tout, ce seroit une preuve dans le premier cas, que la pierre ne seroit point assez calcinée ; & dans le second cas, qu’elle le seroit trop.

Quoique le plâtre devienne très-dur, lorsqu’il est calciné à son point, la surface se trouve cependant remplie d’une infinité de pores, & les grains sont trop faciles à en détacher pour qu’il puisse prendre le poli comme le marbre. C’est pour remédier à cet inconvénient, que l’on prend le parti de détremper le plâtre avec de l’eau dans laquelle on a fait dissoudre de la colle, qui remplissant les pores, & attachant les grains les uns aux autres, permet que, pour ainsi dire, on puisse user & emporter la moitié de chaque grain, ce qui forme le poli.

Cette colle est ordinairement de la colle de Flandre ; il y en a qui y mêlent de la colle de poisson, & même de la gomme arabique. C’est avec cette eau chaude & collée que l’on détrempe le plâtre ; mais comme le peu de solidité du plâtre, sur-tout lorsqu’il n’est point appuyé, demande qu’on donne une certaine épaisseur aux ouvrages, pour diminuer la dépense, on fait le corps de l’ouvrage ou le noyau avec du plâtre ordinaire, & on le couvre avec la composition de plâtre dont on vient de parler, en lui donnant une ligne & demie ou deux lignes d’épaisseur.

Lorsque l’ouvrage est suffisamment sec, on travaille à le polir, à-peu-près de la même façon que le véritable marbre. On employe ordinairement une espece de pierre qui est assez difficile à trouver. C’est une espece de cos ou pierre à aiguiser, qui a des grains plus fins que ceux du grès, & qui ne se détachent pas si facilement de la pierre ; la pierre de ponce peut aussi y servir. On frotte l’ouvrage avec la pierre d’une main ; & on tient de l’autre une éponge imbibée d’eau, avec laquelle on nettoye continuellement l’endroit que l’on vient de frotter, afin d’ôter par le lavage à chaque instant ce qui a été emporté de la su face de l’ouvrage ; pour cet effet, il faut laver l’éponge de tems en tems, & la tenir toujours remplie d’eau fraîche. On frotte ensuite avec un tampon de linge, de l’eau, de la craie ou du tripoli. On substitue à cela du charbon de saule, broyé & passé très-fin, ou même des morceaux de