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la partie R se trouve sous la partie Q ; elle est retenue dans cette situation au moyen d’une petite virolle 4, 4, qui entre sur le canon de la chaussée, & qui en la pressant contre le limaçon lui laisse cependant la facilité de pouvoir se mouvoir horisontalement. Voici comment elle fait son effet ; ajustée sur le limaçon des quarts, ainsi que nous venons de le dire, & tournant avec lui sa cheville, située en-dessous, elle fait sauter l’étoile, comme on l’a vu à l’article Répétition. Or, la largeur de cette cheville étant telle que l’étoile en sautant, la face de la dent qui succede à celle qui vient d’échapper vienne frapper cette cheville par-derriere ; ce coup produit un petit mouvement horisontal dans la surprise, au moyen de quoi elle déborde un peu le degré 2 du limaçon par sa partie R ; de sorte qu’alors, c’est comme si l’on avoit un limaçon dont ce degré formeroit une plus grande portion de la circonférence ; cette piece est nécessaire, parce que si la cheville qu’elle porte étoit fixée au limaçon, elle feroit bien sauter l’étoile de même ; mais comme il faut que dans l’instant que l’étoile a sauté, le degré Q soit situé de façon, que si l’on fait répéter la pendule ou la montre, la queue de la main vienne s’appuyer dessus, afin que la répétition sonne l’heure juste sans quarts ; il arriveroit souvent que ce degré se trouvant ou trop ou pas assez avancé, la répétition sonneroit tantôt l’heure, tandis qu’il ne seroit encore que les trois quarts, & tantôt l’heure & les trois quarts en sus, tandis qu’elle ne devroit sonner que l’heure, parce qu’il seroit fort difficile de faire cet ajustement assez parfait, pour que dans le même tems que l’étoile a sauté, & par-là que le degré du limaçon des heures a changé, il seroit fort difficile, dis-je, que le degré du limaçon des quarts fût assez bien déterminé, pour qu’il ne fît pas sonner à la pendule l’heure trop tôt, ou les trois quarts trop tard. Voyez Répétition.

SURRENTINUM PROMONTORIUM, (Géog. anc.) promontoire d’Italie, sur la côte de la Campanie. Tacite, annal. l. IV. dit que ce promontoire est séparé de l’île de Caprée, par un détroit de trois milles, de sorte qu’il est question du promontoire de Minerve, qui prit le nom de Surrentinum, à cause de la ville de Surrentium qui en étoit voisine. (D. J.)

SURRENTIUM PROMONTORIUM, (Géogr. anc.) promontoire de la Lybie intérieure, qui selon Pline, l. V. c. j. est la partie occidentale du mont Baru, laquelle s’avance par conséquent dans l’Océan atlantique. On croit que c’est aujourd’hui le Cap-Verd. (D. J.)

SURRENTUM, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans la Campanie, sur le bord de la mer. Pomponius Méla, l. II. c. iv. qui décrit cette côte en revenant de la Lucanie, pour aller dans le Latium, place Surrentum sur le golfe de Pouzzol, aujourd’hui le golfe de Naples, entre le promontoire de Minerve, & Herculaneum. Pline, l. III. c. v. au contraire, qui va du Latium dans la Lucanie, met Surrentum entre le Sarnus & le promontoire de Minerve. Ces deux auteurs s’accordent ainsi pour la position de cette ville, qui subsiste aujourd’hui dans le même endroit, & conserve son ancien nom, car on l’appelle à présent Sorrento.

C’étoit une colonie romaine, selon Frontin, de coloniis, qui l’appelle Surrentinum oppidum. Au voisinage sont les collines de Surrente, colles Surrentini, vignoble fameux, dont le vin le disputoit aux meilleurs de l’Italie. Ovide, Métam. l. XV. v. 710. en fait l’éloge :

Et Surrentino generosos palmite colles.


Et Martial dit :

Surrentina bibis ? nec murrhenâ picta nec aurum
Sume, dabunt calices hæc tibi vina suos.

Cette ville étoit évêché dès l’an 500. & on la voit

archevêché tout-à-coup vers l’an 1059. (D. J.)

SURREY, (Géog. mod.) province d’Angleterre avec titre de comté. Elle est bornée au nord par la Tamise, au midi par la province de Sussex, au levant par celle de Kent & de Sussex encore, & au couchant par les comtés de Northampton & de Back-Shire.

Elle a trente quatre milles de longueur, vingt-deux de largeur, & cent douze milles de circuit. On compte dans cet espace treize hundreds ou quartiers, treize villes ou bourgs à marché, cent quarante paroisses, & plus de trente-quatre mille maisons ; ce qui suffit pour faire comprendre combien cette province est peuplée.

Outre la Tamise, elle a deux rivieres qui l’arrosent dans toute sa largeur du sud au nord, savoir le Wey & le Mole ; son terroir est sur-tout abondant en pâturage, où l’on nourrit le meilleur mouton du royaume ; on y recueille aussi beaucoup de blé ; mais les extrémités de ce comté sont beaucoup moins fertiles que le milieu ; c’est ce qui fait qu’on le compare à une piece de drap grossier, avec une lisiere fine. Guilford en est la capitale : voyez de plus grands détails dans l’ouvrage intitulé : the natural history, and antiquities of the county of Surrey. London, in-fol.

Saunders (Nicolas), en latin Sanderus, théologien catholique, naquit dans le comté de Surrey, au commencement du seizieme siecle, devint professeur en droit canon à Oxford, & passa à Rome pour sa religion, peu de tems après qu’Elisabeth fut montée sur le trône, c’est-à-dire en 1560. Il suivit le cardinal Hosius au concile de Trente, en Pologne, & dans ses autres courses. Il fut lui-même envoyé en Espagne, en qualité de nonce, par Grégoire XIII. qui le fit ensuite passer en Irlande avec le même titre, & pour y encourager les catholiques de ce royaume dans la ébellion ; mais leur défaite obligea Saunders de se cacher dans des forêts, où il fut long-tems errant, & où il mourut de misere en 1583. Ses deux principaux ouvrages sont : 1°. De visibili monarchiâ Ecclesiæ, libri octo. 2°. De schismate anglicano, libri tres. Ce dernier ouvrage a été traduit en françois, en Italien, & en anglois. L’évêque Gilbert Burnet l’a réfuté, moins pour la bonté de l’ouvrage, que pour l’importance du sujet. « Il est certain, dit le P. Niceron, que ce livre est écrit avec trop de passion, qu’on y trouve bien des faits suspects, & qu’on y reconnoit sans peine, que son auteur avoit plus de zèle contre la prétendue réformation, que de discernement dans le choix des moyens dont il s’est servi pour l’attaquer ».

Hammond (Henri), né dans le comté de Surrey, en 1605, mit au jour en 1654, un petit ouvrage sur le schisme, dans lequel il défend l’église anglicane, contre les objections des catholiques romains. Hammond est un des savans théologiens d’Angleterre ; il cultiva toutes les sciences, & particulierement les antiquités ecclésiastiques. Il mourut en 1660. dans la 55e année de son âge, après s’être acquis une haute réputation par plusieurs ouvrages qui ont été recueillis, & imprimés à Londres en 1684, en quatre volumes in-fol. Ses remarques sur le Nouveau Testament, parurent en 1659. in-fol. M. le Clerc traduisit cet ouvrage en latin, & le publia à Amsterdam en 1698 ; en 2 vol. in-fol. sous ce titre : Novum Testamentum Domini nostri Jesu-Christi, ex editione vulgatâ, cum paraphrosi & adnotationibus Henrici Hammondi ; mais M. le Clerc y a joint ses corrections, & quantité d’excellentes choses.

Evelyn (Jean) naquit à Wotton en Surrey, l’an 1620, & employa sept années à voyager dans les pays les plus civilisés de l’Europe. En 1667. il obtint par son crédit auprès du lord Howard, depuis duc de Norfolck, que les marbres d’Arundel, qui étoient