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Montel, célebre apoticaire de Montpellier, de la société royale des Sciences, démontra que c’étoit un vrai sel de Glauber absolument pur. (b)

Tamaris, (Géogr.) fleuve de l’Espagne tarragonnoise, au voisinage du promontoire Celtique, selon Pomponius Mela, l. III. c. j. Ce fleuve est nommé Tamara par Ptolomée, l. II. c. vj. qui marque son embouchure entre celle du fleuve Via ; & le port des Artabreres. Le tamaris donnoit son nouveau nom aux peuples qui habitoient sur ces bords. On les appelloit Tamarius. On nomme aujourd’hui ce fleuve, Tambra, qui signifie délices ; il se jette dans l’Occéan, auprès de Maros, sur la côte de la Galice. Plin. l. XXXI. c. ij. lui donne trois sources, qu’il nomme Tamaricifontes. (D. J.)

TAMARO le, (Géogr. mod.) riviere d’Italie, au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure. Elle a sa source au mont Apennin, & se perd dans le Calore, un peu au-dessus de la ville de Benevent. (D. J.)

TAMARUS, (Géogr. anc.) 1°. Fleuve de la grande Bretagne. Ptolomée, l. II. c. iij. marque son embouchure sur la côte méridionale de l’île, entre l’embouchure du Céciou, & celle de l’Isaca. Je crois, dit Ortelius, que ce pourroit être aujourd’hui le Tamer, mais Cambden l’affirme.

2°. Tamarus, est encore une montagne de la Macédoine vers l’Epire, selon Strabon, l. VII. 327.

3°. Tamarus, est aussi le nom d’un lieu d’Italie, aux environs de la Campanie. (D. J.)

TAMASA, (Géogr. mod.) riviere d’Asie, dans la Mingrélie. Elle se jette dans la mer noire, au nord de l’embouchure du Fazzo. C’est le Charistus ou Chariste de Pline, de Ptolomée & de Strabon. (D. J.)

TAMASSE, (Géogr. anc.) Tamassus ; ville de l’île de Cypre, selon Ptolomée, l. V. c. iv. qui dit qu’elle étoit dans les terres. Pline & Etienne le géographe lisent Tamaseus, leçon qui n’est pas à rejetter, parce qu’on lit le mot Ταμασιτῶν, Tamasitarum, sur une médaille rapportée dans le trésor de Goltzius, outre qu’on trouve dans Ovide, métamorph. l. X. v. 643.

Est ager indigenæ Tamaseum nomine dicunt.
Telluris Cypriæ pars optima.


(D. J.)

TAMATIA, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) nom d’un oiseau fort singulier du Bresil ; il est du genre des poules, & cependant bien différent de toutes celles que nous connoissons en Europe. Sa tête est fort grosse, ses yeux sont gros & noirs, son bec est long de deux travers de doigt, large d’un, fait en quelque maniere comme celui du canard, mais pointu à l’extrémité ; la lame supérieure est noire, l’inférieure jaune ; ses jambes & ses orteils sont longs, & ses cuisses en partie chauves ; sa queue est fort courte ; sa tête est noire ; son dos & ses aîles sont d’un brun obscur ; son ventre est de même couleur, avec un mélange de blanc. (D. J.)

TAMAVOTA, ou Tamoutiata, s. m. (Hist. nat. Ichthiol.) poisson qui se trouve dans les rivieres du Bresil ; il a la tête fort grosse, les dents très-aiguës, & des écailles si dures qu’elles sont à l’épreuve du fer ; sa grandeur est la même que celle d’un hareng.

TAMBA, (Géog. mod.) ville des Indes, au royaume de Décan, entre Visapour & Dabul, sur une riviere nommée Cogna ; Mandeslo dit que cette ville est assez grande & assez peuplée. Ses habitans sont banians de religion. (D. J.)

TAMBA-AURA, (Géog. mod.) ville d’Afrique, dans la Nigritie, au royaume de Bambuc, à trente lieues à l’est de la riviere de Tralemé. Elle est remarquable par sa mine d’or qu’on dit la plus abondante

du pays, & qui lui a valu le nom de Tamba-aura.

TAMBASINE la, (Géog. mod.) riviere d’Afrique dans la haute-Guinée, elle vient des montagnes nommées Machamba, & coule au royaume de Sierra-Lione. (D. J.)

TAMBOS, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom que les anciens Péruviens, sous le gouvernement des Incas, c’est-à-dire, avant la venue des Espagnols, donnoient à des especes de magasins établis de distance en distance, où l’on conservoit des habits, des armes & des grains, ensorte que par tout l’empire une armée nombreuse pouvoit être fournie en chemin, de vivres & d’équipages, sans aucun embarras pour le peuple. Les tambos étoient en même tems des hôtelleries où les voyageurs étoient reçus gratis.

TAMBOULA, s. m. instrument des negres de l’Amérique, servant à marquer la cadence lorsqu’ils s’assemblent en troupe pour danser le calinda ; c’est une espece de gros tambour, formé du corps d’un tonneau de moyenne grosseur, ou d’un tronçon d’arbre creusé, dont l’un des bouts est couvert d’une peau préparée & bien tendue ; cet instrument s’entend de fort loin, quoique le son en soit sourd & lugubre : l’action de frapper le tamboüla s’appelle baboula, & la maniere de s’en servir est de le coucher par terre, en s’asseyant dessus, les jambes écartées à-peu-près comme on représente Bacchus sur son tonneau ; le negre, dans cette situation, frappe la peau du plat de ses deux mains, d’une façon plus ou moins accélerée, & plus ou moins forte, mais toujours en mesure, pour indiquer aux danseurs les contorsions & les mouvemens vifs ou ralentis qu’ils doivent exécuter ; ce qu’ils font tous avec une extrème justesse & sans contusion ; leur principale danse, qu’ils nomment calinda, s’exécute presque toujours terre-à-terre, variant les attitudes du corps avec assez de graces, & agitant les piés devant eux & par le côté, comme s’ils frottoient la terre : ce pas a ses difficultés pour l’exécuter avec précision, sur-tout en tournant par intervalles reglés. Nos chorégraphes pourroient en tirer parti dans la composition de leurs ballets, & le nommer pas de calinda ou de frotteur.

Dans les assemblées nombreuses, le tamboula est toujours accompagné d’une ou deux especes de guitarre à quatre cordes, que l’on appelle banzas ; les négres entremêlent cette musique de chansons à voix seule, dont les refrains se repétent en chorus par toute la troupe, avec beaucoup de justesse ; ce qui de loin, ne produit pas un mauvais effet. Article de M. le Romain.

TAMBOUR, (Art milit.) ce mot signifie également l’instrument militaire qu’on nomme autrement la caisse, & celui qui en bat.

L’instrument de guerre qu’on nomme tambour, est moins ancien que la trompette : on ne voit pas que les romains s’en soient servis à la guerre. La partie sur laquelle frappent les baguettes, a toujours été une peau tendue : on se sert depuis long-tems de peau de mouton. Ce qu’on appelle maintenant la caisse, parce qu’elle est de bois, a été souvent de cuivre ou de laiton, comme le corps de tymbale d’aujourd’hui. Le tambour est pour l’infanterie, comme la trompette pour la cavalerie ; & les batteries de tambour sont différentes, suivant les diverses rencontres : on dit battre la diane, &c.

On se sert du tambour pour avertir les troupes de différentes occasions de service, soit pour proposer quelque chose à l’ennemi ; cette derniere espece de batterie s’appelle chamade. Chaque régiment d’infanterie a un tambour major, & chaque compagnie a le sien particulier. Battre aux champs, ou battre le premier, est avertir un corps particulier d’infanterie, qu’il y a ordre de marcher ; mais si cet ordre s’étend sur toute l’infanterie d’une armée, cette batterie