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florissoit au tems d’Agathocles, qui mourut l’an 4. de la 123. olympiade. Il écrivit plusieurs livres qui sont tous perdus. Il écouta le seul esprit de vengeance à l’égard d’Agathocles dans son histoire de Sicile ; d’ailleurs Diodore & Cicéron avouent qu’il étoit très docte & très-éloquent. (D. J.)

TAUROMINIUS, (Géogr. anc.) fleuve de Sicile, selon Vibius Sequester, qui le marque entre Syracuse & Messine, & ajoute qu’il avoit donné son nom à la ville Tauromenium, qu’on appelloit autrement Euseboncora. Ce fleuve est l’Onobala d’Appien, bel. civ. l. V. & c’est aujourd’hui le Cantara. (D. J.)

TAUROPHAGE, (Mythol.) mangeur de taureau ; on trouve ce surnom donné à Bacchus, peut-être parce qu’on lui sacrifioit plus souvent des taureaux qu’aux autres dieux. (D. J.)

TAUROPOLIE, (Antiq. grecq.) cette épithete qui veut dire protectrice des taureaux, fut donnée à Diane par les habitans de l’île Nicaria, qui lui consacrerent un temple sous ce nom. On trouve dans Goltzius une médaille frappée dans cette île, où d’un côté Diane paroît en équipage de chasse, & de l’autre une personne montée sur un taureau. C’est de l’île de Nicaria que le culte de cette déesse passa, selon Tite-Live, l. XLIV. à Andros & à Amphipolis, ville de Thrace. (D. J.)

TAUROPOLIES, s. f. pl. (Littérat.) fête en l’honneur de Diane & d’Apollon tauropoles ; on la célébroit dans les deux îles Icaries, celle de l’Archipel & celle de la mer Egée.

Dans l’Icarie de l’Archipel on voyoit un temple de Diane appellé Tauropolium, & Callimaque assure que de toutes les îles, il n’y en avoit pas de plus agréable à cette déesse.

Denis d’Alexandrie prétend qu’on sacrifioit dans celle du sein persique à Apollon Tauropole. Eustathe son commentateur dit qu’on vénéroit fort respectueusement Apollon & Diane Tauropoles dans l’île d’Icarie de la mer Egée : concluons de-là que ces divinités faisoient l’objet du culte des habitans de ces deux îles. Tauropole signifie ici protecteur des taureaux, & non pas marchand, ainsi que le nom semble le faire entendre.

Je ne rapporterai point ce que les anciens auteurs ont pensé sur ce nom, le mieux est de s’en tenir à Suidas ; mais je dois remarquer que Diane Tauropole n’étoit pas seulement honorée dans les îles Icaries, mais encore dans celle d’Andros & à Amphipolis en Thrace, comme nous l’apprenons de Tite-Live.

Il ne faut pas confondre le nom de tauropole avec celui de taurobole. Le taurobole étoit un sacrifice tout particulier, que Prudence a décrit, & qui a été encore plus savamment expliqué par M. de Boze. Voyez Taurobole. (D. J.)

TAUROPOLION, (Géog. anc.) nom d’un temple consacré à Diane dans l’île d’Icarie, selon Strabon ; c’est aussi le nom d’un autre temple d’Artémide ou de Diane dans l’île de Samos, selon Etienne le géographe. (D. J.)

TAUROPOLIS, (Géog. anc.) ville de la Carie, selon Etienne le géographe. Ortelius dit qu’on l’appelle à présent Stauropoli.

TAURO-SCYTHES, les, (Géog. anc.) Tauro-Scythæ ou Tauri-Scythæ ; peuples qui faisoient partie des Tauri, & qui habitoient au voisinage de la péninsule appellée la course d’Achille. Ptolomée, l. III. ch. xij. fixent la demeure des Tauro-Scythes dans ce quartier.

TAURUNUM, (Géog. anc.) ville de la basse Pannonie, à l’embouchure du Save dans le Danube. On l’appelle aujourd’hui Alba-Græca, ou Belgrade, en allemand Grichisch-Weissemburg. La notice des dignités de l’empire, sect. 57. fait mention de cette

ville, aussi-bien que l’itinéraire d’Antonin, & la table de Peutinger. (D. J.)

TAURUS, nom latin de la constellation du taureau. Voyez Taureau.

Taurus, (Geog. anc.) nom commun à quelques montagnes ; mais la principale de ce nom est le Taurus d’Asie, & c’est la plus grande montagne que nous connoissons, d’où vient aussi qu’on l’a nommée Taurus, car la coutume des Grecs étoit d’appeller ταῦροι, tauri, ce qui étoit d’une grandeur démesurée. Le plus grand nombre des auteurs, entr’autres Strabon, Pline & Pomponius Mela font commencer cette montagne au promontoire Sacrum ou Chelidonium, quoiqu’elle traverse toute la Carie jusqu’à la Perée, mais ses branches de ce côté-là n’ont pas semblé mériter le nom de Taurus. Dans tous les pays où s’étend cette montagne, elle prend des noms différens & nouveaux, comme par exemple Taurus, Imaüs, Emodus, Paropamisus, Pariades, Niphates, Caucasus, Sarpedon, Tragus, Hircanus, Carpius, Scythicus, &c. Pline dit que ces diverses branches du Taurus, étoient appellées en général monts Cérauniens par les Grecs. Dans les endroits où le mont Taurus laisse des ouvertures & des passages, on leur donne le nom de Portes ou de Pyles, il y a les Portes arméniennes, les Portes caspiennes, & les Pyles de Cilicie.

2°. Taurus, montagne de la Germanie, selon Tacite, annal. l. I. c. lvj. & l. XII. c. xxviij. Spener croit que c’est celle qu’on nomme aujourd’hui der Heyrich, ou Dunsberg, montagne de la Hesse près de Giessen.

Taurus est aussi le nom 1°. d’un fleuve de l’Asie mineure, au voisinage de la Pamphylie, selon Tite-Live ; 2°. d’un fleuve de Péloponnèse près de Troëzene ; 3°. d’un lieu de Sicile à 60 stades de Syracuse.

TAUSIHEB, s. m. terme de relation ; tribunal chez les Perses, qui connoît de toutes les finances, & qui juge toutes les affaires qui s’y rapportent.

TAUSTE, (Géog. mod.) bourgade d’Espagne, que Silva nomme ville, & qu’il met au nombre des cinq premieres de l’Aragon, à deux lieues des confins de la Navarre, sur la petite riviere de Riguel. Cette bourgade a droit de suffrage dans les assemblées, & ne peut pas être aliénée. Ses magistrats sont réputés nobles, & ses habitans jouissent de plusieurs franchises. (D. J.)

TAUTOCHRONE, s. m. se dit en Méchanique & en Physique, des effets qui se font dans le même tems, c’est-à-dire, qui commencent & qui finissent en tems égaux.

Ce mot vient des mots grecs ταὐτὸς, idem, le même, & χρόνος, tems.

Les vibrations d’un pendule, lorsqu’elles n’ont pas beaucoup d’étendue, sont sensiblement tautochrones, c’est-à-dire, se font en tems égaux. Voyez Vibration.

Tautochrone, courbe, en Méchanique, est une courbe QAB, (fig. Méch.) dont la propriété est telle, que si on laisse tomber un corps pesant le long de la concavité de cette courbe, il arrivera toujours dans le même tems au point le plus bas A, de quelque point qu’il commence à partir, de sorte que s’il met par exemple, une seconde à venir de B en A, il mettra pareillement une seconde à venir de C en A, s’il ne commence à tomber que du point C, & de même une seconde à venir de M en A, s’il ne commence à tomber que du point M, & ainsi de tous les autres points.

On appelle encore courbe tautochrone une courbe telle que si un corps pesant part de A avec une vîtesse quelconque, il emploie toujours le même tems à remonter le long de l’arc AM, ou AC, ou AB, lequel arc sera d’autant plus grand, que la vîtesse avec laquelle il est parti de A est plus grande.