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le poids du corps, ou par la résistance du terrein. De-là il est aisé de déduire (abstraction faite du frottement), le rapport de la puissance tirante au poids qu’elle doit mouvoir ; si on veut avoir égard au frottement, on le peut encore, & le supposant environ du poids ; il est vrai que cette supposition peut être fort inexacte. Sur quoi voyez l’article Frottement. Voyez aussi Chariot. (O)

Tirage, s. m. (Imprimerie.) ce mot se dit dans quelques imprimeries, soit de livres, soit de tailles douces, de l’impression de chaque forme, ou de chaque planche. (D. J.)

Tirage de la soie, Voyez l’article Soie.

Tirage ou Pendule a Tirage, parmi les Horlogers signifie une pendule à répétition.

Tirage ou Tirer, en terme d’Orfevre, c’est donner à l’or ou à l’argent, la grosseur & la longueur en le faisant passer dans des filieres toujours plus petites en plus petites, sur un banc à tirer. Voyez Banc à tirer.

Tirage, (Commerce.) que d’autres appellent trait, c’est l’espace qui doit rester libre sur les bords des rivieres pour le passage des chevaux qui tirent les bateaux.

TIRAILLEMENT, s. m. (Gram.) il se dit en Médecine, des mouvemens convulsifs des muscles, des nerfs, des intestins, des bords d’une blessure, mouvemens toujours accompagnés d’une violente douleur.

TIRANCE, pieux de, (Charpent.) les pieux de tirance ont été inventés pour traîner des cordages sur le fond de la mer. Ces pieux sont armés à leur extrémité de deux pointes, entre lesquelles est un rouleau tournant sur son aissieu ; ils portent à leur tête une poulie de retour. Hist. de l’acad. des Scienc. ann. 1742. (D. J.)

TIRANO, (Géog. mod.) ville du pays des Grisons, capitale du gouvernement de même nom, sur la rive gauche de l’Ada, à 10 lieues au sud-ouest de Bormio. Elle est la résidence du gouverneur. Long. 27. 22. lat. 46. 15.

Tirano, (Géog. mod.) gouvernement dans la val-Telline, de la dépendance des Grisons. Il est partagé en deux archiprêtrés, qui comprennent onze communautés ; le chef-lieu lui donne son nom. (D. J.)

TIRANT, s. m. (Archit.) transtrum dans Vitruve ; longue piece, qui arrêtée par ses extrémités par des ancres, sert sous une ferme de comble pour en empêcher l’écartement, comme aussi celui des murs qui la portent. Il y a de ces tirans dans les vieilles églises qui sont chanfreinés & à huit pans, & qui sont assemblés avec le maître entrait du comble, par une aiguille ou un poinçon.

Tirant de fer. Grosse & longue barre de fer, avec un œil ou trou à l’extrémité, dans lequel passe une ancre qui sert pour empêcher l’écartement d’une voûte, & pour retenir un mur, un pan de bois, ou une souche de cheminée. Daviler. (D. J.)

Tirant, terme de Boisselier, sorte de nœud fait de cuir de bœuf, dont on se sert pour bander un tambour.

Tirant, terme de Cordonnier, c’est un ruban de fil de diveses couleurs, qu’on attache au-dedans de la tige des bottes, & dont on se sert pour se botter aisément. (D. J.)

Tirans, (Rubannier.) ce sont les ficelles attachées aux lames, pour faire agir celles qui montent & passent sur les poulies du chatelet, pour suspendre & faire agir les hautes lisses. Voyez Poulies.

Tirant, terme de Serrurier, c’est un morceau de fer, ou plutôt une barre de fer attachée sur une poutre, ou scellée contre le mur de quelque maison.

Le tirant a un œil d’un bout où l’on place une ancre ; il est fendu de l’autre, lorsqu’il doit être scellé

en plâtre ; il a un talon & des trous, lorsqu’il doit être posé sur une piece de bois. On prend pour le faire une barre de fer plat, de longueur & grosseur convenables ; on forme l’œil en pliant la barre, à environ un pié du bout. Pour cet effet, on se sert d’un mandrin quarré, de la grosseur que doit avoir l’ancre ; on soude sur la barre le bout replié ; on chantourne la barre au défaut de l’œil, pour que l’œil soit perpendiculaire au plat de la barre. Si l’ouvrier ne chantourne pas l’œil, c’est qu’alors la barre ne doit pas être posée sur son plat, ou que le tirant est destiné pour un lieu qui n’exige pas cette précaution, sans laquelle l’ancre peut s’ajuster au tirant.

Tirant d’eau, (Marine.) c’est la quantité de piés d’eau qui est nécessaire pour soutenir un vaisseau.

TIRARI, s. f. (Salines.) femme occupée autour des braises dans les manufactures de sel.

TIRASSE, s. f. (Chasse.) c’est un filet à mailles quarrées, ou en losanges, dont un des côtés est bordé d’une corde qui excede chaque bout de la tirasse de cinq à six piés, pour la pouvoir tirer ; on les fait depuis deux cent jusqu’à quatre cent mailles de levure, d’un pouce de large ; elles doivent être de fil fort & retors en trois bien rondement ; il y en a qui les font teindre en brun : on tirasse les cailles en Mai & Septembre, on y prend aussi les perdrix : pour cela on fait chasser doucement devant soi un chien couchant, instruit à arrêter la plume ; il doit chasser au vent, le nez dedans, pour mieux sentir le gibier & faire des arrets plus fréquens ; aussitôt que le chien a arrêté, on va devant lui, à quinze pas on déploie la tirasse, on la porte à deux, ou si l’on chasse seul, on la tient d’un bout sur le bras gauche, & avec un bâton ferré en pointe, qu’on met à l’autre bout de la corde, on l’arrête en terre, puis en tournant on couvre le chien avec la tirasse, & on fait partir la caille qui donne dans la tirasse, qu’on ferme aussitôt pour prendre le gibier : on tirasse aussi sans chien, mais à l’appeau, quand les cailles sont en chaleur : on les trouve alors dans les blés verds & dans les prés : on ne tirasse point lorsqu’il a plu, parce que quand l’herbe est mouillée, soit de pluie ou de rosée, les cailles ne se promenent pas : le véritable tems pour tirasser est une heure après le lever du soleil, & une heure avant son coucher. L’usage de la tirasse est défendu, parce qu’elle dépeuple trop : on y prend des compagnies entieres de perdreaux, & jusqu’à des lievres ; & c’est pour empêcher cette chasse après la recolte, que dans les capitaineries royales on oblige les paysans de ficher cinq épines sur chaque arpent de terre qu’ils dépouillent.

TIRASSER, c’est tendre la tirasse.

TIRCK, ou TERKI, (Géog. mod.) capitale du pays des Tartares Circasses, située à demi-lieue de la mer Caspienne, sur la rive septentrionale de la riviere de Tirck, à 43 degr. 15. de latit. Comme cette place est d’une grande importance pour la Russie qui la possede, le czar Pierre l’a fait fortifier à la maniere européenne, & la Russie y entretient toujours une bonne garnison. (D. J.)

TIRE, s. f. (Toilerie.) terme en usage dans le commerce des toiles : on appelle une tire de six coupons de batiste, six coupons de cette espece de toile attachés l’un à l’autre, ensorte qu’ils composent comme une piece entiere. (D. J.)

Tire, petite tire, (Soirie.) la petite tire a été imaginée pour avancer davantage l’étoffe : on ne s’en sert ordinairement que pour les droguets destinés à habiller les hommes, & les desseins pour cette méchanique ne peuvent pas être longs ; huit ou dix dixaines sont suffisantes pour ce genre de travail. Il est vrai qu’on en a fait qui alloient jusqu’à vingt dixaines ; mais dans ce cas les semples étoient aussi aisés que le