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Galere Maximien ayant abattu des forêts immenses & fait écouler le lac Peizon dans le Danube, donna à cette province le nom de sa femme Valérie, fille de l’empereur Dioclétien. La Valérie de Pannonie étoit renfermée entre le Danube & la Drave.

2°. Valeria, province d’Italie, selon Paul, diacre, qui dit que la Nurcie lui étoit annexée, & qu’elle étoit entre l’Ombrie, la Campanie, & le Picenum.

3°. Valeria, ville d’Italie, selon Strabon qui, l. V. p. 238. la place dans le Latium, sur la voie Valérienne.

4°. Valeria, ville de l’Espagne tarragonoise ; c’étoit, selon Ptolomée, l. II. c. vj. une des villes des Celtibères. Ses habitans sont nommés Valerienses par Pline, l. III. c. iij. qui les met au nombre des colonies. Cette ville étoit bâtie sur une colline ; les Maures la ruinerent, & selon Vaseus, Cuença sur le Xucar dans la nouvelle Castille, s’est élevée des débris de Valeria. (D. J.)

VALÉRIANE, s. f. (Hist. nat. Bot.) valeriana, genre de plante à fleur monopétale, en forme d’entonnoir, profondément découpée & soutenue par un calice qui devient dans la suite une semence, le plus souvent oblongue, presque plate, & garnie d’une aigrette. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Valériane, (Bot.) dans le système de Linnæus, le calice de ce genre de plante n’est qu’une espece de bordure feuillée qui entoure le germe ; la fleur est d’un seul pétale en tuyau, contenant un suc mielleux, & se divisant dans les bords en cinq segmens obtus ; les étamines sont des filets droits, pointus, de la même longueur que la fleur ; leurs bossettes sont arrondies ; le pistil a son germe au-dessous du réceptacle ; le stile fin comme un cheveu est aussi long que les étamines ; le fruit est une capsule qui s’ouvre & tombe ; les graines sont oblongues ; les especes de ce genre de plante offrent de grandes variétés, & presque toutes, cultivées, sauvages, aquatiques, sont employés en maladies.

La grande valériane des jardins, valeriana hortensis, I. R. H. 132, a la racine grosse comme le pouce, ridée, située transversalement & à fleur de terre, fibreuse en dessous, de couleur jaunâtre ou brune en dessus, d’une odeur à-peu-près comme celle de la racine du cabaret, sur-tout quand elle est seche, & d’un goût aromatique.

Elle pousse des tiges hautes d’environ trois piés, grêles, rondes, lisses, creuses, rameuses, garnies d’espace en espace de deux feuilles opposées, lisses, les unes entieres, les autres découpées profondément de chaque côté, comme celles de la scabieuse.

Ses fleurs naissent en ombelles aux sommités des tiges & des rameaux, formant une espece de girandole, petites, de couleur blanche, tirant sur le purpurin, d’une odeur suave, qui approche un peu de celle du jasmin. Chacune de ces fleurs est un tuyau évasé en rosette, taillée en cinq parties avec quelques étamines à sommets arrondis. Quand la fleur est passée, il lui succede une semence applatie, oblongue, couronnée d’une aigrette.

Cette plante se multiplie aisément ; elle fleurit en Mai & Juin.

Valériane, (Mat. médic.) grande valériane, & petite ou valériane sauvage, c’est la racine de ces plantes qui est d’usage en Médecine.

La grande valériane & la valériane sauvage different beaucoup entre elles quant au degré d’activité. La derniere est beaucoup plus efficace que la premiere, quoique plusieurs médecins aient recommandé l’une ou l’autre presque indistinctement ; ce n’est presque plus que la valériane sauvage qui est usuelle aujourd’hui. La racine de cette plante a, lorsqu’elle est seche (état dans lequel on a coutume de l’employer), une odeur forte, pénétrante, desa-

gréable, & une saveur amere, acerbe, dégoûtante.

Elle tient un rang distingué, peut-être le premier rang parmi les remedes anti-épileptiques tirés du regne végétal. Plusieurs auteurs dont le témoignage est très-grave, rapportent des observations d’épilepsie guérie par l’usage de cette racine, à plus forte raison est-elle recommandée & employée avec succès contre les autres maladies convulsives, & principalement dans l’asthme convulsif & la passion hystérique. Cette racine est aussi un emmenagogue éprouvé ; on l’ordonne en substance à la dose d’un gros jusqu’à deux dans une liqueur appropriée, & à celle de demi-once jusqu’à une once en décoction.

Ce remede donné à haute dose, & continué pendant quelques jours, a coutume de produire des sueurs abondantes ; on pourroit par conséquent l’employer avec succès toutes les fois que cette évacuation est indiquée, & sur-tout dans les maladies chroniques, telles que le rhumatisme, certaines maladies de la peau, l’asthme humide, &c.

La racine de la grande valériane entre dans la thériaque, le mithridate, l’orviétan, & les trochisques hedichroi ; & celle de la petite valeriane dans l’eau thériacale, l’eau épileptique, l’orvietanum præstantius, la poudre anti-spasmodique & les trochisques de myrrhe de la pharmacopée de Paris, l’onguent martiatum, &c. La racine & les feuilles entrent dans l’emplâtre diabotanum, l’extrait dans la thériaque céleste. (b)

Valeriane greque, polemonium, genre de plante décrit sous le nom de polemonium. Voyez Polemonium.

VALERIANELLE, s. f. (Hist. nat. Bot.) Tournefort compte dix especes de valérianelle, du nombre desquelles la principale a été décrite sous le nom vulgaire de mâche qu’on lui donne en françois. Voyez Mache. (D. J.)

VALERIANELLOIDE, s. f. (Hist. nat. Botan. exot.) genre de plante dont voici les caracteres : sa racine est fibreuse, vivace, & le produit d’une semence de couleur cendrée oblongue, pointue, petite, semblable à celle du petit cumin. Sa tige est rameuse, cendrée, couverte d’un petit duvet, & fertile. Ses feuilles sont conjuguées, arrondies, inégales, dentelées, soutenues par un pédicule long & sillonné. Il sort d’entre leurs aisselles, d’autres feuilles conjuguées, semblables aux précédentes, & au nombre de quatre. Les sommets des tiges & des branches sont terminés par un épi long & mince, entouré de calices d’une seule piece, découpés en cinq parties, & fortement attachés aux côtés de l’épi. Ces calices soutiennent une fleur d’une seule piece, faite en forme d’entonnoir, divisée en cinq quartiers, & d’un bleu pâle, du dedans du pistil de laquelle s’élevent deux étamines. L’ovaire est au centre du calice, & contient une semence cylindrique, d’où sort un tuyau qui soutient un sommet demi-sphérique. Boërhaave. (D. J.)

VALERY, Saint, (Géog. mod.) ville de France en Picardie, dans le Vimeux, à l’embouchure de la Somme, à 4 lieues d’Abbeville. Elle est divisée en haute & basse ; il y a une abbaye de bénédictins & un port. Les habitans sont presque tous commerçans. Long. 19. 30. lat. 50. 9. (D. J.)

Valery en Caux, Saint, (Géog. mod.) petite ville de France, en Normandie, au pays de Caux, à 7 lieues de Dieppe, & à 15 de Rouen, avec un petit port. Long. 19. 20. lat. 49. 48.

VALESIENS, s. m. pl. (Hist. ecclésiast.) ancienne secte d’hérétiques, ainsi nommés d’un certain Valesius leur chef, inconnu à S. Epiphane, qui faisant mention de cette secte, hérés. 58. avoue que l’on en savoit peu de particularités, si ce n’est que ces hérétiques n’admettoient dans leur société que des eunu-