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Nous traiterons 1°. des parties en bois du métier, & de leur assemblage.

2°. Des parties en fil, en soie, en ficelle, & autres matieres, de leur disposition & de leur usage.

3°. Des outils, de leurs noms & de la maniere de s’en servir.

4°. De la main d’œuvre, du dessein, de la lecture, & de la maniere de travailler.

Du bois du métier. Les parties AB, ab, qui ont mêmes dimensions, mêmes façons & même situation, ont depuis A, a, jusqu’à B, b, 6 piés de longueur ; leur équarrissage est de 6 à 7 pouces ; elles s’assemblent par des tenons de dimensions convenables avec les pieces CD, cd. Elles sont perpendiculaires au plan & paralleles entre elles. On les appelle les piliers de devant du métier.

Les parties EF, ef, qui ont mêmes dimensions, mêmes façons, & même situation entr’elles, qui sont paralleles l’une à l’autre, & aux parties AB, ab, qui s’assemblent par des tenans aux pieces CD, cd, s’appellent les piliers de derriere.

Les parties CD, cd, qui ont mêmes dimensions, mêmes façons, même disposition, qui sont paralleles entr’elles, qui reçoivent dans leurs mortaises C, c, les tenons des piliers de devant, & dans leurs mortoises D, d, les tenons des piliers de derriere, ont 12 piés de longueur, sur 6 à 7 pouces d’équarrissage, & s’appellent les estases ou traverses d’en-haut.

Les estases ont à chacune de leur extrémité une ouverture quarrée ou oblongue G H, gh, qui reçoivent les tenons des deux pieces de bois Gg, Hh. Ces tenons sont percés, & peuvent admettre un petit coin de bois. Les pieces de bois servent, à l’aide des coins, à tenir les estases fermement à la même distance & sur le même parallélisme ; & on les appelle par cette raison les clés du métier.

On a pratiqué à l’extrémité inférieure de chacune des pieces AB, ab, une ouverture oblongue IK ; la piece de bois IK a deux tenons qui remplissent les ouvertures I & K, & chacun de ces tenons est percé, & peut admettre un petit coin qui sert, avec la piece IK, à tenir les piliers de devant fermement à la même distance, & sur le même parallélisme.

Il y a encore aux extrémités des quatre piliers quatre mortaises LM, lm, qui servent à recevoir les tenons de deux barres de bois LM, lm, paralleles entr’elles & aux estases, & servant à tenir paralleles entr’eux les piliers.

Ces barres LM, lm, ont, à une distance convenable, des piliers de derriere, chacune une ouverture oblongue NO. La piece NO a deux tenons qui entrent dans les mortaises N, O, & elle sert à plusieurs usages. Le premier est de tenir les barres LM, lm, paralleles & à la même distance. Le second est de soutenir les marches.

Les pieces PQ1, PQ2, PQ3, & qu’on voit ici au nombre de sept, percées par leur extrémité Q, traversées des pieces de fer rs, & soutenues au-dessus de la barre no, par deux pitons plantés dans cette barre, s’appellent les marches.

Il n’y en a que sept ici, mais il peut y en avoir davantage ; c’est selon l’ouvrage que l’on travaille. Par exemple, dans le velours à jardin, en supposant qu’il y ait cinq marches de pieces, il y a certainement quatre marches de poil.

Les barres Lm, lm, ont à leur extrémité L, l, chacune une mortaise. Cette mortaise reçoit l’extrémité de la piece TV, tu, dont le côté parallele au pilier de devant s’applique exactement contre ce pilier, & l’autre côté taillé en console a un autre usage, dont nous parlerons ci-après.

Elle est échancrée à sa partie supérieure ; & c’est dans cette échancrure circulaire que se place la mou-

lure pratiquée à l’un des bouts de l’ensuple. Cette piece

TV, tu, s’appelle tenon.

Avant que d’assembler avec les piliers les barres Lm, lm, & la traverse IK ; on passe les deux piliers de devant dans les ouvertures des morceaux de bois parallélogrammatiques XY, xy ; ils embrassent les piliers, & les tenons les tiennent fermement appliqués l’un à l’autre, & c’est sur leur extrémités XY, que l’ouvrier pose ses navettes. On les appelle banques.

Le pilier de devant, qui est à droite, est percé circulairement en Z. Cette ouverture reçoit un morceau de fer ou broche, dont l’extrémité cachée par le pilier est en vis, & s’arrête par un petit écrou de fer. Cette broche dans l’autre extrémité a une tête, passe à-travers une espece d’S de fer ou crochet, & fixe ce crochet au côté du pilier, comme on le voit. Ce crochet s’appelle chien. On voit la broche en Z, avec le chien. L’extrémité recourbée du chien est ouverte par le milieu, ou plutôt évidée. On verra dans la suite l’usage de cette configuration.

On a attaché parallélement entr’eux, aux deux piliers de derriere, deux morceaux de bois, faits comme deux valets, excepté que leur partie supérieure est échancrée circulairement ; cette échancrure circulaire reçoit la moulure de l’ensuple de derriere. Voyez ces morceaux de bois ou tasseaux de derriere, 1, 2. On les appelle oreillons.

On voit à la partie antérieure des estases deux petites tringles de bois placées intérieurement & parallélement de chaque côté, à chaque estase. Ces tringles sont dentelées. On les appelle acocats. Elle servent à avancer ou reculer le batant à discrétion. Voyez les acocats 34, 34.

Entre les deux piliers de devant est une planche supportée par ces deux piliers ; elle sert de siege à l’ouvrier, & s’appelle la banquette.

Voilà ce que l’on peut appeller la charpente ou la cage du métier. Cette cage est composée de toutes les parties dont nous venons de parler assemblées, comme on les voit dans la premiere figure, où l’on appercevra encore sous les banques une caisse ou coffre 5, pour recevoir l’ouvrage à mesure qu’il se fait, & entre les piliers de devant, les extrémités du derriere du siege de l’ouvrier.

Pour tenir l’ensuple fermement appliquée & contre l’échancrure circulaire des tenons, & contre la partie eminante de ces tenons au-dessus de la banque, on met un petit coin 6 entre le pilier & la moulure de l’ensuple. On appelle ce petit coin une taque.

Il y a encore à la surface intérieure des piliers de derriere parallélement à l’ensuple, deux broches de fer qui tiennent deux bobines, qu’on appelle restiers. Ces restiers sont montés de fils, qu’on appelle cordelines.

Il part du pilier de devant pour aller au pilier de derriere une corde, qu’on appelle corde de jointe. Il y a dans cette corde un roquet ou roquetin, qu’on appelle roquet de joime.

De la cantre. Imaginez un chassis ABCD, dont la forme soit parallélogrammatique, qui soit divisé longitudinalement par une tringle de bois qui coupe ses deux petits côtés en deux parties égales, & qui soit par conséquent parallele aux deux grands côtés ; que les grands côtés & la tringle de bois soient percés de trous correspondans, capables de recevoir des petites broches de fer, & de les tenir paralleles les unes aux autres, & aux petits côtés du chassis ; que ce chassis soit soutenu sur quatre piliers assemblés deux à deux, les deux de devant ensemble, pareillement les deux de derriere, par deux traverses, dont l’une passe de l’extrémité d’un des piliers de devant, à l’autre extrémité du pilier de devant ; & l’autre tra-