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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/205

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l’Aisne. La seconde traverse la Bresse toute entiere, & va tomber dans la Saone par deux embouchures, à quelques lieues au-dessous de Mâcon. (D. J.)

VESLY, ou VEILLY, (Géog. mod.) petite ville de l’île de France, dans le Soissonnois, sur la riviere d’Aisne, à quatre lieues au-dessous de Soissons, & à huit de Rheims ; elle se trouve nommée en latin Velliacum, Valliacum, & Villiacum. En 1379, le roi Charles V. donna cette ville à l’église de Rheims, en échange de Mouzon. (D. J.)

VESONTIO, ou VISONTIO, (Géog. anc.) ville de la Gaule Belgique, chez les Séquaniniens. Elle étoit déja très-considérable du tems de César, Bel. Gal. l.I. c. xxxviij. qui l’appelle oppidum maximum Sequanorum. Dion Cassius, l. XXXVIII. p. 8. & l’itinéraire d’Antonin, connoissent aussi cette ville sous le nom de Visontio. Elle est marquée dans cet itinéraire sur la route de Milan à Strasbourg, en prenant par les Alpes graiennes, entre Ariorica & Veladuturum, à seize milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du second.

Cette ville est nommée Visontium par Ptolomée, l. II. c. xix. & Visontii ou Bisontii, par Amien Marcellin, l. XV. c. ij. qui dans un autre passage écrit Vesuntium, & au l. XX. c. x. Bisantio, d’où l’on a fait le nom moderne Besançon.

Ausone nous apprend que Visontio avoit une école municipale, & des professeurs de rhétorique. On a des médailles d’Auguste & de Galba, sur lesquelles on lit : Mun. Visontium ; mais le pere Hardouin & Cellarius jugent que c’est une médaille de la ville de Visontium en Espagne, dans le pays des Péleudones. Dans la notice des Gaules, la ville Visontio a le titre de métropole, & est appellée civitas Vesontiensium. (D. J.)

VESOUL, s. m. (Sucrerie.) suc provenant des canties à sucre qui ont été écrasées au moulin ; c’est au moyen de plusieurs opérations & d’une forte cuisson dans les différentes chaudieres d’une sucrerie, que le vésoul prend la consistance nécessaire pour former le sucre. Ce suc de cannes après avoir été purifié dans la seconde chaudiere, & passé au-travers d’un linge propre dans des tasses de porcelaines, y ajoutant un peu de jus de citron, se prend chaud ; c’est une excellente boisson, délicieuse au goût & très saine ; elle facilite l’expectoration, aide à la transpiration, & provoque le sommeil ; les dames du pays s’en regalent le soir avant de se coucher ; elles en prennent aussi dans le cours de la journée, y mêlant quelquefois de la farine de manioc, ce qui forme un brouet un peu épais, qu’elles appellent causse-caye ou causse-caille, dont on a parlé en son lieu.

VESOUL, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Vesulum, Vesolum, castrum Vesolense ; ville de France dans la Franche-Comté, au baillage d’Amont, à deux lieues de la Saone, au nord de Besançon, & à seize au couchant de Montbelliard ; elle est au pié d’une montagne, proche la riviere de Durgeon. Il y a dans cette ville un college, & deux monasteres de filles. Vésoul a été cédée à la France par le traité de Nimegue, en 1679. Long. 23. 50. latit. 47. 38. (D. J.)

Vesoul, Motte de, (Géog. mod.) montagne de France dans la Franche-Comté, au baillage d’Amont, près la ville de Vesoul, qui est située au pié. Cette montagne qui est faite en pain de sucre, peut avoir une demi-lieue de circuit par le bas ; & on auroit peine à la monter en une heure. Il y a plus des trois quarts de cette motte en vignobles ; l’autre partie donne de l’herbe ou du blé. (D. J.)

VESPASIÆ, (Géog. anc.) lieu d’Italie, au haut d’une montagne, à six milles de Mursia, sur le chemin de cette ville à Spolette. Suétone, l. VII. dit qu’on y voyoit divers monumens, qu’on donnoit

pour des preuves de l’ancienneté & de la noblesse de la famille vespasienne. (D. J.)

VESPER, s. m. (Littérat.) l’étoile de Vénus au point du jour, est appellée eous & lucifer, étoile du matin ; le soir elle change de nom, & prend celui de vesper, noctifer, étoile du soir ; c’est pour cela que Catulle appelle l’étoile du matin vesper mueato nomine, l’étoile du soir qui a changé de nom.

Nocte latent fures, quos idem sæpe revertens,
Vespere, mutato comprendis nomine eosdem.

« Les voleurs se cachent pendant la nuit, & souvent l’étoile du soir qui a changée de nom, les surprend le matin. »

On a blamé Horace d’avoir employé en commun ; ode jx. l. II. le mot vesper, pour signifier l’étoile qui paroît la premiere au coucher du soleil, & qui disparoît la derniere à son lever. Il est vrai que nous venons de dire qu’elle ne s’appelle proprement vesper, que le soir ; & que le matin elle prend le nom d’eous ou de lucifer ; mais est-il raisonnable de vouloir assujettir les poëtes à ces précisions ? Ont-ils toujours tellement distingué les différens noms qui conviennent à la sœur d’Apollon, selon ses différentes fonctions, qu’ils n’ayent jamais pris l’un pour l’autre ? N’ont-ils jamais confondu ceux d’Apollon lui-même, ceux de Junon, & des autres divinités qui avoient plusieurs semblables dénominations ? C’est une liberté dont les poëtes sont en possession de tout tems, & qui suffit pour justifier Horace en particulier, soit dans cette occasion, soit dans toute autre pareille. (D. J.)

VESPERIE, s. f. dans la faculté de médecine de Paris, est un acte public, mais non pas une thèse comme quelques-uns l’ont dit, qui se fait dans les écoles inférieures de médecine la veille du jour auquel on doit recevoir un nouveau docteur ; cet acte se fait le matin à dix heures, à la différence des vesperies de sorbonne, qui se font le soir. Il a deux parties, la premiere est une question de médecine que le président de l’acte propose au licentié, auquel il doit le lendemain donner le bonnet de docteur ; cette question est divisée en deux membres, le licencié en résout un, & un docteur qui assiste à l’acte en robe rouge, résout l’autre membre de la question ; ce qui se fait fort brievement. La seconde partie de l’acte, & qui en fait le principal objet, est un discours oratoire que prononce le président, sur les devoirs de la profession de médecin, dont il fait sentir les avantages & les difficultés, en adressant toujours la parole au licencié ; outre le docteur qui préside, & celui qui agite un des points de la question, il est d’usage que le doyen & le censeur assistent à cet acte en leurs places ordinaires, en robes noires & chaperon rouge, & qu’il y ait de plus douze autres docteurs vêtus de même, lesquels sont choisis suivant l’ordre du catalogue, & obligés d’assister à cet acte, sous peine de quarante sols d’amende ; cet acte est annoncé par des billets imprimés, intitulés pro vesperiis magistri… avec l’indication du jour & de l’heure, & au-bas est marquée la question qui doit être proposée ; par exemple :

An vinum temense acuat ingenium.
corpori noceat.

VESPERTINUS, adj. se dit quelquefois dans les auteurs latins d’astronomie, d’une planete que l’on voit descendre vers l’occident après le coucher du soleil.

VESPRIM, ou VESPRIN, Comté de, (Géog. mod.) comté de la basse Hongrie, entre le Danube & la Drave. Il est borné au nord par le comté de Javarin ; à l’orient par ceux de Pilliz & d’Albe ; au midi partie par le lac de Balaton, partie par le comté