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vé, on met les especes suivantes. 1°. le grand-amiral ; 2°. le vice-amiral ; 3°. l’amiral d’orange ; 4°. l’amiral chagriné ; 5°. le faux amiral, ou le navet ; 6°. les spectres ; 7°. la volute entourée de lignes, & de couleur fauve ; 8°. la flamboyante ; 9°. la peau de chagrin ; 10°. la minime ; 11°. la guinée, ou la spéculation ; 12°. la volute fasciée à stries, & rougeâtre ; 13°. la pointillée ; 14°. l’hébraïque ; 15°. la volute brune, entourée de deux zônes blanches ; 16°. l’isabelle ; 17°. le drapeau ; 18°. la volute barriolée de deux zônes à réseaux ; 19°. la chauve-souris ; 20°. la volute blanche marquetée de points, & de taches jaunes.

Dans la classe des volutes dont le sommet est applati & coupé par différentes côtes, on distingue les especes suivantes. 1°. la moire, en latin bombix ; 2°. le léopard ou tigre noir ; 3°. le léopard jaune ; 4°. le léopard rouge ; 5°. le damier ; 6°. le damier à points bleus ; 7°. la volute fasciée de points jaunes & blancs ; 8°. la tinne de beurre, elle est quelquefois tachetée de petites lignes couleur d’agate ; 9°. la volute, dite esplandion ; 10°. la volute cerclée d’une fasce blanche ; 11°. le cierge brut, autrement dit l’onix ; quand il est poli, on l’appelle le cygne ; 12°. l’aile de papillon ; 13°. la volute verdâtre, cerclée de points & de zônes barriolées.

Dans la classe des volutes dont le sommet est couronné, on compte 1°. la couronne impériale toute fasciée ; 2°. la même moins fasciée ; 3°. la même barriolée de brun ; 4°. la même marbrée de noir.

A la classe des volutes dont le sommet est joint au corps sans aucune arête, appartiennent 1°. le drap d’or ; 2°. le drap d’argent ; 3°. le drap citron ; 4°. le drap d’or fascié ; 5°. la brunette ; 6°. l’omelette ; 7°. la volute à réseau ; 8°. la volute empennée, ou représentant des plumes d’oiseau ; 9°. la volute barriolée de taches bleues ; 10°. la volute grenue, entourée de taches & de pointes ; 11°. la même toute jaune.

La cinquieme & derniere classe des volutes, contient 1°. l’écorchée ; 2°. le nuage ; 3°. le brocard de soie ; 4°. le brocard d’argent ; 5°. le taffetas, en latin pannus sericus ; 6°. la tulipe, toutes coquilles recherchées.

Aussi est-il vrai que les volutes composent une des plus riches & des plus précieuses familles que l’on ait dans l’histoire de coquilles ; & Rumphius a eu raison de les nommer eximiæ. Rien n’est au-dessus des compartimens de l’amiral ; l’éclat de ses couleurs, l’émail de sa blancheur, & sa belle forme, le rendent encore plus recommandable que sa rareté. Les Hollandois sont si curieux de cette coquille, que quelques-uns l’ont achetée jusqu’à mille florins ; ainsi que le vice-amiral qui n’est guere moins estimé. Cette derniere est un fond blanc marqueté de taches longues, déchiquetées de couleur rouge foncé, avec une ligne ponctuée vers le milieu, comme à l’amiral. Comme elle vient de la mer & des pays éloignés, ils l’ont appellée par excellence le grand-amiral, l’amiral, l’amiral d’Orange. Quand au lieu d’une ligne ponctuée qui se trouve dans le bas ou au milieu de la grande fasce jaune, on compte jusqu’à trois ou quatre de ces lignes, cette singularité augmente le prix de la coquille. La volute nommée les spectres, est encore singulierement recherchée. Voyez Spectres, les. (Conchyliolog.)

La peau de chagrin est remarquable par sa surface grenue, tandis que sur une couleur fauve tachetée de blanc, s’éleve par étages une tête pointillée. Les tâches noires répandues sur la robe blanche de l’hébraïque, imitent assez bien des caracteres hébreux.

Le tigre ou léopard jaune tacheté de blanc, est rare. L’aile de papillon l’est encore davantage : certains yeux & des taches faites en croissant sur les trois

rangs de bandelettes qui l’entourent, ressemblent assez à celles des ailes de papillon. La couronne impériale a pris son nom d’une tête très-plate chargée de tubercules, qui régulierement disposées, forment une espece de couronne.

Remarque générale à faire sur la beauté des volutes. Leur clavicule ou sommet est ordinairement assez élevé & composé de huit à dix spires arrondies, souvent coupées dans leur contour par de petits filets qui tournent avec elles jusqu’à l’œil de la volute dont la pointe est extrèmement fine ; quand les mêmes compartimens qui ornent la robe, se répetent régulierement sur le sommet, ils rendent ces coquilles parfaites.

Deux mots sur l’animal qui habite les volutes, suffiront. Il est peu différent de celui qui occupe le rouleau. Il sort de l’extrèmité opposée au sommet un col penché avec une tête ronde, d’où partent deux cornes cylindriques, très-pointues, au milieu desquelles sont situés deux points noirs saillans qui dénotent ses yeux, surmontés par la pointe de ces cornes. Un petit trou rond, ouvert au milieu d’une place assez large au haut de la tête, indique la position de la bouche. Elle fait l’office d’un suçoir pour attirer à soi les corps qui lui conviennent. (D. J.)

Volute, (Conchyliographie.) en latin helix, c’est le contour des spirales autour du fust de la coquille ; lequel fust, en latin columella, va en diminuant à un point comme centre qu’on appelle œil de la volute. (D. J.)

Volute, (Architect. civile.) c’est un des principaux ornemens des chapiteaux ioniques & composites. Il représente une espece d’écorce roulée en ligne spirale ; & les Grecs qui l’ont inventée, ont voulu représenter par-là les boucles des cheveux des femmes sur lesquelles ils proportionnerent les colonnes ioniques. On dessine ainsi la volute, selon M. Perrault.

1°. Ayant marqué l’astragale qui doit avoir deux douziemes d’épaisseur, & s’étendre à droite & à gauche (autant que le diametre du bas de la colonne peut le permettre) ; du haut de la colonne sur la face où l’on veut tracer la volute, tirez une ligne à niveau par le milieu de l’astragale, & faites-la passer au-delà de l’extrèmité de cette moulure.

2°. Faites descendre du haut de l’abaque une ligne perpendiculaire sur une autre ligne qui passe par le centre du cercle, dont la moitié décrit l’extrèmité de l’astragale. Vitruve appelle œil ce cercle qui a deux douziemes de diametre ; & c’est dans ce cercle que sont placés douze points qui servent de centre aux quatre quartiers de chacune des trois révolutions dont la volute est composée. On fait l’opération suivante pour avoir ces douze points.

2°. Tracez dans l’œil un quarré dont les diagonales soient l’une dans la ligne horisontale, & l’autre dans la ligne verticale ; ces lignes se coupent au centre de l’œil.

4°. Du milieu du côté de ce quarré, tirez deux lignes qui séparent le quarré en quatre parties égales ; ces parties donnent les douze points dont il s’agit. On trace ensuite la volute. Pour la faire, on met une jambe du compas sur le premier point qui est dans le milieu du côté intérieur & supérieur du quarré, & l’autre jambe à l’endroit où la ligne verticale coupe la ligne du bas de l’abaque ; & on trace un quart de cercle en dehors & en bas, jusqu’à la ligne horizontale. De cet endroit au second point, on décrit un second quart de cercle tournant intérieurement jusqu’à la ligne verticale. On passe delà au troisieme point, qui est dans le milieu du côté inférieur & extérieur du quarré, pour tracer le troisieme quart de cercle tournant en haut & en bas, jusqu’à la ligne horisontale. On vient ensuite au quatrieme point d’où l’on décrit le quatrieme quart de