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voracité de l’espece vient de la facilité de la digestion. La voracité de l’individu est un vice, quand l’espece n’est pas vorace.

VORDONIA, (Géog. mod.) ville des états du turc, dans la Morée, sur le Vasilipotamos, à une lieue & demie au-dessous de Misitra. M. de Witt pense que c’est l’ancienne Amyclée. (D. J.)

VOREDA, (Géog. anc.) ville de la grande Bretagne : elle est marquée dans l’itinéraire d’Antonin sur la route du retranchement à Portus-Rutupis, entre Longuvallum & Brovonacis, à 14 milles du premier de ces lieux, & à 12 du second. M. Wesseling croit que c’est Old Penreth. (D. J.)

VOROTINSK, (Géog. mod.) principauté de l’empire russien, dans la Russie moscovite. Elle est bornée au nord & au levant par le duché de Rézan, au midi par le pays des Cosaques, & au couchant par le duché de Sévérie. La riviere d’Occa la traverse du midi au nord. Sa capitale porte le même nom. (D. J.)

Vorotinsk, (Géog. mod.) ville de la Russie, capitale de la principauté de même nom, sur la gauche de l’Occa. (D. J.)

VOROU AMBA, s. m. (Hist. nat. Ornith.) oiseau nocturne de l’ile de Madagascar, qui a, dit on, le cri d’un petit chien ou d’un enfant nouveau-né.

VOROU-CHOTSI, s. m. (Hist. nat. Ornith.) oiseau de l’île de Madagascar, qui ne vit que de mouches. Il est blanc, & suit toujours les bœufs. Quelques François l’ont nommé aigrette de bœuf.

VOROU-DOUL, s. m. (Hist. nat. Ornith.) oiseau de l’île de Madagascar, qui est une espece d’orfraye. On prétend qu’il sent de loin un homme moribond ou attenué par quelque maladie, & qu’alors il vient faire des cris aux environs de son habitation.

VOROU-PATRA, s. m. (Hist. nat. Ornith.) espece d’autruche de l’île de Madagascar, qui ne vit que dans les déserts, & dont les œufs sont d’une grosseur prodigieuse.

VOSSE, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede de l’île de Madagascar, qui ressemble à celui qui est connu en France sous le nom de tesson. Voyez cet article.

VOSAVIA, (Géog. anc.) lieu de la Gaule belgique, selon la table de Peutinger, qui le marque sur la route d’Autunnacum à Mayence, entre Boutobrice & Bingium, à 9 milles du premier de ces lieux, & à 12 milles du second. Tout le monde convient que c’est Ober-Wesel. (D. J.)

VOSGES ou VAUGES, (Géogr. mod.) en latin Vogesius Saltus ; chaîne de montagnes couvertes de bois qui séparent l’Alsace & la Franche-Comté de la Lorraine, & s’étendent jusqu’à la forêt des Ardennes. Elles occupent une partie du duché de Lorraine, vers l’orient & le midi. Le nom de Vosge vient du latin Vosagus, que les plus anciens auteurs écrivent Vogesus, comme font César & Lucain. Les auteurs postérieurs ont dit Vosagus, & l’appellent souvent une forêt, un désert, saltus, eremus ; car dans le vij. siecle c’étoit un vrai désert de montagnes & de bois. Cette forêt déserte ou montagne a toujours appartenu pour la plus grande partie aux peuples Belges, Leuci ; le reste étoit du territoire des Séquaniens, & c’est le quartier où s’établit S. Colomban. (D. J.)

VORSE, la, (Géog. mod.) riviere de France en Picardie. Elle prend sa source aux confins du Vermandois, traverse Noyon, & se jette dans l’Oise. (D. J.)

VOSTANCE, (Géog. mod.) ville de la Turquie européenne, dans le Coménolitari, sur le Vardari, à quatre lieues de Sturachi. Quelques géographes prétendent que c’est l’ancienne Andaristus, ville que Ptolomée, l. III. c. xiij. met dans la Macédoine, au pays de Pélagonie. (D. J.)

VOTATION, s. f. (Hist. de Malthe.) ce mot en général est l’action de donner sa voix pour quelque élection ; mais il est sur-tout d’usage dans l’ordre de Malthe, à cause de l’exactitude requise dans les formalités de l’élection du grand-maître. Lorsqu’il s’agit de nommer les trois premiers électeurs, il faut que tous les votaux donnent chacun leur bulletin, & si le nombre de ceux-ci n’égaloit pas celui des votaux, on les brûleroit, & l’on recommenceroit une nouvelle votation. Il faut, pour qu’un chevalier puisse être électeur, qu’il ait le quart franc des bulletins, ou balottes, en sa faveur ; & lorsque aucun n’a le quart franc des suffrages, il faut recommencer la votation. (D. J.)

VOTER, v. n. (Gram. & Jurispr.) terme usité dans quelques ordres & communautés, pour dire donner son vœu, ou plutôt son suffrage, pour quelque délibération. Voyez Delibération, Suffrage, Voix. (A)

VOTIFS, jeux, (Antiq. rom.) ludi votivi ; les jeux votifs étoient ceux auxquels on s’engageoit par quelque vœu ; & ceux-là étoient ou publics, lorsque le vœu étoit public, ce qui arrive ou dans les calamités publiques, ou au fort d’un combat, ou dans quelques autres occasions importantes ou particulieres, lorsque quelque autre personne privée les faisoit représenter. Les premieres étoient donnés par les magistrats, sur un arrêt du sénat : nous avons une inscription qui fait mention d’un de ces jeux votifs & publics pour l’heureux retour d’Auguste : Ti. Claud. &c. Ludos Votivos pro reditu Imp. Coes. Divi F. Augusti. On en trouvera plusieurs autres exemples dans Gruter & dans Thomasini. (D. J.)

VOUA, s. f. (Comm. & Mesure.) mesure des longueurs dont on se sert dans le royaume de Siam. Elle revient à une de nos toises moins un pouce.

VOUDSIRA, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) petit animal quadrupede de l’île de Madagascar, qui ressemble à une belette ; il a le poil d’un rouge foncé, & se nourrit de miel. Il répand une odeur semblable à celle du musc.

VOUEDE, s. m. (Hist. nat. Bot.) le vouede ou guesde, & le pastel, ne sont qu’une seule & même plante connue des botanistes sous le nom d’isatis ; on la nomme pastel en Languedoc, & vouede en Normandie ; les deux seules provinces de France où on la cultive soigneusement.

On a décrit cette plante sous le nom de pastel ; il ne reste qu’à dire un mot ici de sa préparation pour la teinture.

Celle qu’on lui donne, consiste à la faire fermenter après l’avoir cueillie, jusqu’à ce qu’elle commence à se pourrir : cette fermentation développe les particules colorantes qui étoient contenues dans la plante, mais on ne se met point en peine de les séparer comme on fait aux Indes celles de l’anil, pour les avoir seules : on met le tout en pelotte, qu’on emploie dans la teinture ; aussi quatre livres d’indigo donnent-elles autant de teinture que deux cens livres de pastel, & M. Hellot croit qu’il y auroit un bénéfice réel & considérable à travailler le pastel comme les Indiens travaillent leur indigo ; quelques expériences même qui en ont été faites d’après les mémoires de M. Astruc, semblent prouver que cette opération ne seroit ni difficile ni dispendieuse.

Le pastel, ou le vouede s’emploie en le faisant seulement dissoudre dans l’eau chaude, & en y mêlant une certaine quantité de chaux : sa teinture est cependant solide, & quoique les teinturiers soient dans l’usage de mêler de l’indigo dans la cuve de pastel, M. Hellot s’est assuré que cet ingrédient n’étoit nullement nécessaire pour rendre solide la couleur du premier, qui est aussi bonne sans ce mélange. Ceci semble encore faire une exception à la regle ; car on