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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/650

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laissent après eux aucune graine ; mais il naît sur les mêmes piés qui fleurissent, des fruits oblongs, gros comme des petites olives, hérissés de piquans qui s’attachent aux habits ; chacun de ces fruits est divisé dans sa longueur en deux loges, qui renferment des semences oblongues ; sa racine est petite, blanche, garnie de fibres assez grosses. Cette plante croît dans les terres grasses, contre les murailles, & dans les fossés dont l’eau a été desséchée. Sa racine est d’un goût âcre & amer, ce qui fait qu’on l’estime digestive & résolutive ; on l’emploie, mais sans succès, dans les tumeurs scrophuleuses. (D. J.)

XANTHO, s. f. (Mytholog.) une des nymphes océanides, compagne de Cyrene, mere d’Aristée, selon Virgile.

XANTHON, (Hist. nat.) nom que les anciens naturalistes ont donné à un marbre d’un jaune verdâtre. On l’appelloit aussi marmor herbosum : on croit qu’il étoit le même que celui qu’on nommoit marbre ténarien.

XANTHURUS des Indes, (Ichthyol.) nom que nos naturalistes ont donné au poisson appellé par les Hollandois geel-stard. Il est de la grosseur & de la forme de la carpe ; ses machoires sont armées de petites dents serrées, & fort pointues ; son dos est jaune, & sa queue l’est encore davantage ; son ventre est d’un blanc bleuâtre ; sa tête est brune, & ses nageoires sont d’un beau rouge. On prend ce poisson à l’hameçon entre les rochers, sur le bord de la mer des Indes orientales, & il est également bon & sain. Ray. Ichthyograph. (D. J.)

XANTHUS, s. m. (Hist. nat. Lithol.) les anciens naturalistes ont donné ce nom à une pierre, ou plutôt une espece d’hématite, ou de mine de fer, d’un jaune pâle. Son nom grec ξανθὸς, annonce cette couleur. C’est la même substance à qui quelques auteurs ont donné le nom d’élatites.

Xanthus, mois, (Calend. des Macédon.) mois macédonien, qui étoit le second du printems, & qui répondoit au mois judaïque nommé Nisan, & au mois égyptien, appellé Pharmuthi. Le nom de ce mois se trouve au II. liv. des Macchab. xj. 30. Antiochus écrit aux juifs : « Nous accordons jusqu’au trentieme du mois Xanthicus, protection & sûreté à tous ceux qui se trouveront en route pour venir ici. » (D. J.)

XANXUS, s. m. (Conchyliog.) gros coquillage semblable à ceux avec lesquels on a coutume de peindre les Tritons ; les Hollandois le font pêcher vers l’ile de Ceylan, ou à la côte de la pêcherie où est le royaume de Travançor : ceux qu’on pêche sur cette côte, ont tous les volutes de droit à gauche ; s’il s’en trouvoit quelqu’un dont les volutes fussent disposées de gauche à droite, les Indiens l’estimeroient infiniment, parce qu’ils croyent que ce fut dans un xanxus de cette espece qu’un de leurs dieux fut obligé de se cacher.

La compagnie hollandoise des Indes orientales ne permet pas aux indiens de sa domination de vendre à d’autres qu’à elle les xanxus qu’ils peuvent pêcher ; elle les débite à un prix fort cher dans le royaume de Bengale, où on les scie pour en faire des bracelets. (D. J.)

XAOCHEU, (Géog. mod.) ville de la Chine, dans la province de Quantong, dont elle a la seconde métropole. Long. suivant le p. Noël, 150. 43. 30. lat. 24. 42. 10.

XARAFFE, s. m. (Commerce.) les xaraffes sont à Goa, & dans toutes les villes de commerce de la côte de Malabar, des especes de changeurs, qui, pour un petit profit qu’on leur donne, examinent les especes d’argent, sur-tout les pardaos sérafins, qui ont cours dans le négoce, & dont la plûpart sont faux ou altérés. Ces xaraffes sont des chrétiens in-

diens qui se tiennent au coin des rues, & qui sont si

expérimentés dans la connoissance de ces pardaos, que sans les peser, & sans se servir de la pierre de touche, ils distinguent une piece fausse entre mille.

On doit d’autant plus se fier à ces changeurs, qu’ils sont obligés de garantir les pieces qu’ils ont visitées. Outre cet emploi qu’ont les xaraffes, ce sont aussi eux qui changent les monnoies, & qui fournissent aux marchands les especes dont ils ont besoin, en se contentant pour tout profit de quelques busamos d’étain, petite monnoie, dont les trois valent deux reis de Portugal, c’est-à-dire, deux deniers en France. Il y a aussi de ces xaraffes à Constantinople, au Caire, & dans les villes de négoce de l’empire Ottoman. (D. J.)

XARAGUA, (Géog. mod.) ville capitale du royaume de même nom, dans l’île de Saint-Domingue ; c’est une ville toute délabrée.

XARAMA, le, (Géog. mod.) petite riviere d’Espagne, dans la nouvelle Castille. Elle a sa source aux confins de la vieille Castille, & se rend dans le Tage, à 8 lieues au-dessus de Tolede, & proche d’Aranjuez. (D. J.)

XATIVA, (Géog. mod.) ville d’Espagne au royaume de Valence, sur le penchant d’une colline, au pié de laquelle coule le Xucar, à neuf lieues au midi de Valence, & à vingt au nord-ouest d’Alicante.

Philippe V. traita inhumainement cette ville dans le cours de la guerre du commencement de ce siecle, parce qu’elle s’étoit déclarée par la force en faveur de Charle, archiduc d’Autriche. Il la fit assiéger, en 1706, & raser de fond-en-comble après l’avoir prise. Ensuite considérant la beauté de sa situation, il éleva sur ses ruines une autre ville qu’on nomme à-présent San-Philipe. Long. 16. 50. latit. 58. 55.

Le pape Calixte III. étoit natif de Xativa. Il canonisa l’homme qui lui avoit prédit son élévation au pontificat, qu’il n’obtint cependant qu’à l’âge de 76 ans. Il excita toute l’Europe à prendre les armes contre le turc, & ce projet ne fut pas heureux pour les chrétiens. Il donna les meilleurs bénéfices à ses parens qui ne les méritoient guere. Il mourut en 1458, au bout de trois ans & quelques mois de regne.

André (Jean) mahométan, naquit à Xativa dans le xv siecle, & succéda à son pere dans la charge d’alfaqui de cette ville ; mais il abandonna sa religion, & se fit chrétien. Il est auteur d’un livre intitulé confusion de la secte de Mahumed. Ce livre a été publié premierement en espagnol, & traduit sur l’italien en françois par M. le Févre de la Boderie, Paris 1574, in-8°. Tous ceux qui écrivent contre le mahométisme, citent beaucoup cet ouvrage.

Malvenda (Thomas) religieux dominicain, né à Xatixa en 1566, mourut à Valence en Espagne en 1628 à 63 ans. Les ouvrages qui subsistent encore de lui, sont : 1°. un traité de Anti-Christo, dont la meilleure édition est celle de 1621. 2°. Une nouvelle version du texte hébreu de la bible, avec des notes, imprimée à Lyon en 1650, en 5 vol. in-fol.

Espagnolet (Joseph-Robert Ribera, dit l’) peintre dont je n’ai point parlé en traitant des écoles de peinture, naquit en 1589 à Xativa, & mourut à Naples en 1656. Il étudia la maniere de Michel-Ange Caravage, & se plut comme lui à représenter des sujets terribles & pleins d’horreurs. Né dans la pauvreté, un cardinal fut frappé de ses talens, & touché de son indigence, il l’emmena dans son palais & le combla de faveurs ; mais l’Espagnolet voyant que son changement de fortune le rendoit paresseux, quitta le cardinal pour reprendre le goût du travail. Il se rendit à Naples, s’y fixa, en devint le premier pein-