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mérique, au nord de la partie occidentale de l’île Saint-Domingue. Elle est inhabitée. Long. entre les 304. 36. & les 305. 15. latit. méridionale 21. (D. J.)

YNCA, s. m. terme de relation, nom des anciens rois du Pérou, & des princes de leur famille ; ce nom signifie seigneur, prince du sang royal. Le roi s’appelloit proprement capac-ynca, c’est-à-dire grand-seigneur. Leurs femmes se nommoient pallas, & les princes simplement yncas. Avant l’arrivée des Espagnols, ils étoient extrémement puissans & redoutés. Les peuples les regardoient comme fils du soleil, & croyoient que les yncas du sang royal n’avoient jamais commis de faute. Ils avoient de beaux palais, des jardins superbes, des temples magnifiques, & des peuples soumis. Voyez l’histoire des yncas, par Garcilasso de la Vega. (D. J.)

YO

YOKOLA, (Hist. mod. Economie.) nourriture ordinaire des habitans de Kamtschatka & des peuples sauvages, qui demeurent à l’orient de la Sibérie, vers les bors de l’Océan oriental.

Le yokola se prepare avec toutes sortes de poissons, & l’on s’en sert, comme nous faisons du pain. Tout le poisson que ces habitans prennent, se divise en six parts. Ils font secher les côtés & la queue en les suspendant en l’air ; ils préparent séparement le dos & la partie la plus mince du ventre, qu’ils fument & sont secher sur le feu ; ils amassent les têtes dans des troncs, ou elles fermentent, ils les mangent malgré leur odeur infectée ; les côtes & la chair qui y reste attachée se sechent & se pulvérisent pour l’usage ; on seche de même les os les plus gros, ils servent à nourrir les chiens.

YOLATOLT, s. m. terme de relation, sorte de boisson des Indes, composée de malsi moulu, torréfié, mis en fermentation dans un vaisseau avec une certaine quantité d’eau ; on y ajoute un peu de poivre d’Amérique, pour donner à la liqueur de la force & de la couleur. (D. J.)

YOLE, s. f. terme de Pêche, usité dans le ressort de l’amirauté de Dieppe ; c’est une sorte de chaloupe ou de biscayenne, à l’usage des pêcheurs de cette amirauté.

YOLOXOCHITL, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre du Mexique, qui produit des fleurs odorantes, dans lesquelles on voit la forme d’un cœur. Elles sont blanches à l’extérieur, rougeâtres par-dedans, fort grandes, mais un peu visqueuses. On leur attribue de grandes vertus contre les vapeurs hystériques.

YON, l’, (Géog. mod.) petite riviere du Poitou, où elle a sa source. Elle se rend dans le Semaigne, au-dessus de Mateuil (D. J.)

Yon, Saint, s. m. (Hist. monachale.) ordre de séculiers, aggrégé depuis l’an 1725 à l’état monastique : les freres de cet ordre, sous le nom de freres des écoles chrétiennes, se sont consacrés à l’instruction des petits garçons. La maison chef de l’ordre porte le nom de Saint-Yon, & est située à Rouen, dans le fauxbourg Saint-Sever. Trévoux. (D. J.)

YONG-CHING-FU, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi qu’on nomme à la Chine un tribunal suprême, dont la jurisdiction s’étend sur tout le militaire qui est à la cour de l’empereur. Le président de ce tribunal est un des seigneurs les plus distingués de l’état ; il a sous lui un mandarin & deux inspecteurs, qui sont chargés de veiller sur sa conduite, & de borner son pouvoir, en cas qu’il fût tenté d’en abuser.

YONNE, l’, (Géogr. mod.) riviere de France. Elle prend sa source dans le duché de Bourgogne, aux montagnes du Morvant, près du château de Chinon, & va se rendre dans la Seine à Montereau, à

17 lieues au-dessus de Paris. L’Yonne est l’Icanna des écrivains du moyen âge. (D. J.)

YOPU, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) espece de pie du Brésil ; elle a le corps noir, la queue jaunâtre, les yeux bleus, le bec jaune, avec trois pinnules qu’elle dresse sur sa tête, comme si c’étoient des cornes.

YORCK, (Géog. mod.) en latin Eboracum ou Brigantium oppidum ; ville d’Angleterre, dans la province de même nom, sur la riviere d’Ouze, à 60 milles au nord-ouest de Lincoln, & à 150 de Londres.

Cette ville étoit déjà célebre du tems des Romains, & elle l’est encore, car elle s’est ; elevée de tout ce qu’elle a souffert dans les fréquentes révolutions de l’état des Saxons, des Danois, & des Normands. Yorck est aujourd’hui belle, grande, riche, bien peuplée, & la ville la plus considérable d’Angleterre après Londres. L’on y compte jusqu’à 28 églises, & elle est le siege d’un archevêque de son nom. Egbert, qui occupoit ce siege, y érigea, l’an 740, une grande bibliotheque, où Alcuin, précepteur de Charlemagne, & fondateur de l’université de Paris, puisa ses connoissances. Un autre ornement d’Yorck est sa cathédrale ; qui est une des belles églises de l’Europe. Enfin, le maire de cette ville porte, par courtoisie, le titre de lord, comme celui de Londres. Long. 16. 24. lat. 53. 52.

Dans le nombre des savans dont Yorck est la patrie, je me contenterai d’en citer quatre, Herbert (Thomas), Maruel (André), Morton (Thomas), & Poole (Matthieu).

Herbert naquit en 1607. Guillaume, comte de Pembroke son parent, lui fournit de l’argent pour voyager, & il employa quelques années à visiter divers pays de l’Europe, de l’Afrique, & de l’Asie. En 1647, il fut nommé avec Jacques Harrington, auteur de l’Oceana, valet-de-chambre du lit de sa majesté Charles, & demeura toujours auprès du roi jusqu’à la mort de ce prince. Il finit lui-même ses jours à Yorck, en 1683, âgé de 76 ans. La relation de ses voyages en Afrique, en Asie, & sur-tout en Perse, a été imprimée à Londres, en 1634, 1638 & 1677, in-fol. cette derniere édition est la plus ample. Outre sa Threnodia Carolinæ, qui contient l’histoire des deux dernieres années de la vie de Charles I. il a écrit les dernieres heures de ce prince, que Wood a publiées dans ses Athenæ Oxonienses.

Maruell, ingénieux & vertueux auteur du xvij. siecle naquit en 1620, & après avoir étudié à Cambridge, il voyagea dans les pays les plus policés de l’Europe. A son retour, il entra dans les emplois, & servit de second à Milton, en qualité de secrétaire pour les dépêches latines du protecteur. Dans la suite il se lia intimement avec le prince Robert, qui lui faisoit de fréquentes visites en habit de particulier. Le roi desirant de se l’attacher, lui envoya le grand trésorier Danby, pour lui offrir de l’argent & des emplois ; mais M. Maruell répondit au grand-trésorier, qu’il étoit très-sensible aux bontés de sa majesté, qu’il connoissoit parfaitement les cours, & que tout homme qui recevoit des graces du prince, devoit opiner en faveur de ses intérêts ; enfin les offres les plus pressantes de mylord Danby, ne firent aucune impression sur lui. Il persista à lui déclarer qu’il ne pouvoit les accepter avec honneur, parce qu’il faudroit ou qu’il fût ingrat envers le roi, en opinant contre lui, ou infidele à sa patrie, en entrant dans les mesures de la cour. Que la seule grace qu’il demandoit donc à sa majesté, c’étoit de le regarder comme un sujet aussi fidele qu’aucun qu’il eût, & qu’il étoit plus dans ses véritables intérêts, en refusant ses offres, que s’il les avoit acceptées. Mylord Danby voyant qu’il ne pouvoit absolument rien gagner, lui dit que le roi