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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/691

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, il travailloit à faire construire une chambre sous terre ; & ayant disparu tout-d’un-coup, il s’y renferma & y demeura caché pendant trois ans. On le pleura comme mort ; mais au commencement de la quatrieme année, il se montra de nouveau, & sa vue frappa tellement ses compatriotes, qu’ils crurent tout ce qu’il leur avoit dit. Dans la suite ils le mirent au rang des dieux, & éleverent des temples en son honneur.

ZAMORA, (Géog. mod.) ville d’Espagne, dans le royaume de Léon, vers sa partie septentrionale, sur la rive droite du Duero, qu’on passe sur un pont, à 15 lieues de Salamanque, à 26 de Léon, à 24 de Valladolid, & à 45 de Madrid. Après avoir été détruite par Almanzor dans le jx. siecle, elle fut rebâtie par les rois Ferdinand & Alphonse. Elle est fortifiée. Son évêché est suffragant de Compostelle. Son terroir abonde en tout ce qui est nécessaire à la vie. Quelques-uns prétendent que c’est la Sentica de Ptolomée, l. II. c. iij. & que les Maures s’en étant rendus maitres, l’appellerent Zamora ou Médinato Zamorati, la ville des Turquoises, parce que dans les rochers de son voisinage on y trouve des mines de turquoises. Cette ville est célebre en Espagne, pour posséder le corps de S. Ildefonse ; c’est une gloire que je ne lui envie point, quelque difficile qu’il soit de voir cette relique. Longit. 12. 25. latit. 41. 36. (D. J.)

Zamora, (Géog. mod.) ville de l’Amérique méridionale, dans le Pérou, audience de Quito, près des Andes, à 70 lieues de la mer du sud, & à 20 de Loxa. Les mines d’or des environs de cette ville sont très-riches, & travaillées par des negres. Un trésorier du roi d’Espagne réside à Zamora. Long. 24. 46. latit. meridionale 5. 8. (D. J.)

Zamora, (Géog. mod.) ville d’Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Trémécen, dans la province de Bugie, aujourd’hui de la dépendance d’Alger. Cette ville étoit autrefois la plus riche en blé & en troupeau de toute la Barbarie. Les Arabes & les Béréberes y accouroient en foule ; mais à-présent cette ville n’est plus qu’une bourgade. (D. J.)

Zamora, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique méridionale, au Pérou, dans l’audience de Quito ; cette riviere après avoir passé à Zamora, prend le nom de San-Jago, & se rend dans l’Amazone, un peu au-dessus du grand Pongo. (D. J.)

ZAMOS, le, (Géog. mod.) riviere de la haute-Hongrie. Elle prend sa source dans les montagnes de Marmaros, aux confins de la Pokutie, & se perd dans la Teisse. (D. J.)

ZAMOSKI ou ZAMOSCH, (Géog. mod.) ville de Pologne, au palatinat de Belz, avec titre de principauté, dans un fond environné de marais, à 15 lieues de Lemberg, & à 25 de Lubsin, entre ces deux villes. Elle est fortifiée. Longit. 41. 34. latit. 50. 38. (D. J.)

ZAMPANGO, (Géog. mod.) ville de l’Amérique méridionale, dans la nouvelle-Espagne, sur la route de Mexico à Guaxaca. Ses habitans commercent en sucre, en cochenille & en coton. (D. J.)

ZAN, s. m. (Littérat.) c’est ainsi que s’appelle le Jupiter de la fable. Ce prince accablé de vieillesse mourut dans l’île de Crête où son tombeau s’est vu long-tems près de Gnosse, avec cette épitaphe : cy git Zan que l’on nommoit Jupiter. Le mot Zan signifie adonné aux femmes ; ce prince eut, selon la coutume de ce tems-là, plusieurs maîtresses, & Junon se brouilla souvent avec lui sur ce sujet. Voilà l’origine de ce mauvais ménage entre les divins époux, dont les poëtes parlent tant. (D. J.)

ZANCLE, (Géog. anc.) ancien nom de la ville de Messine, selon Hérodote, l. VII. Polymn. pag. 438. Les Messéniens, peuples du Pélopoanese,

ayant été chassés de chez eux après avoir soutenu de longues guerres contre les Lacédémoniens, se transplanterent en Sicile, où s’étant rendus maîtres de Zancle, il lui donnerent le nom de Messine. Ce fut Epaminondas qui, après la bataille de Leuctres, les rappella, & les rétablit dans leur pays. (D. J.)

ZANFARA, ou JANFARA, (Géog. mod.) royaume d’Afrique, dans la Nigritie. Il est borné au levant par le royaume de Zegzeg, & au midi par le Sénégal. Les caravanes de Tripoli qui vont dans ce royaume, en apportent de l’or, en échange de draps & autres marchandises qu’ils y laissent. Le terroir est fécond en blé, riz, millet, & coton ; ses habitans sont grands & fort noirs. Le lieu principal du pays, est à 40 deg. de longitude, sous les 16. deg. de latitude septentrionale. (D. J.)

ZANGAN, (Géogr. mod.) ou Zarigan, selon Paul Lucas ; ville de Perse, au voisinage de Sultanie ; elle a, selon Tavernier, un caravanserai des plus commodes pour les caravanes. (D. J.)

ZANGUEBAR, le, (Géog. mod.) contrée d’Afrique, dans la Cafrerie, le long de la mer des Indes. On prétend que c’est la contrée que Ptolomée nomme Agisimba. Elle s’étend depuis la riviere de Jubo, jusqu’au royaume de Moruca, & comprend plusieurs royaumes, dont les principaux sont Mosambique, Mongale, Quiloa, Monbaze, & Métinde. Voyez la carte de M. Damville. C’est un pays bas rempli de lacs, de marais, & de rivieres. Il vient dans quelques endroits un peu de blé, de millet, des orangers, des citrons, &c. Les poules qu’on y nourrit sont bonnes, mais la chair en est noire ; les habitans sont des Negres, au poil court & frisé ; leur richesse consiste dans les mines d’or, & dans l’ivoire ; ils sont tous idolâtres ou mahométans ; leur nourriture principale est la chair des bêtes sauvages, & le lait de leurs troupeaux. (D. J.)

ZANHAGA, ou ZENEGA, (Géog. mod.) désert d’Afrique, dans l’Ethiopie occidentale ; c’est la premiere habitation des déserts de la Lybie, vers le couchant : car elle commence à l’océan, & occupe tout l’espace qui est entre le cap de Nun, & la riviere de Niger, que les Portugais nomment Sénéga, & les François Sénégal, & qui sépare les blancs d’avec les negres. Le desert de Zanhaga est habité par différens peuples, & entre autres par les Zénegues ; c’est un désert sec & aride, dont la chaleur est insupportable ; on s’y conduit par les vents, par les étoiles, par le vol des corbeaux & des vautours, qui volent vers les endroits où l’on trouve heureusement des troupeaux qui paissent. (D. J.)

ZANI, ou TZANI, (Géog. anc.) peuples des environs de la Colchide. Lorsqu’on va d’Arménie en Persarménie, dit Procope, Bel. persici, l. I. c. xiv. de la traduction de M. Cousin, on a au côté droit le mont Taurus, qui s’étend jusqu’en Ibérie, & en d’autres pays voisins ; il y a au côté gauche un long chemin, dont la pente est douce, & de hautes montagnes qui sont couvertes de neige en toutes saisons ; c’est de ces montagnes que le Phase tire sa source, & d’où il va arroser la Colchide. Ce pays a été de tout tems habité par les Tzaniens, appellés autrefois Saniens, peuple barbare & qui ne dépendoit de personne. Comme leur terre étoit stérile, & leur maniere de vivre sauvage, ils ne subsistoient que de ce qu’ils pilloient dans l’empire. L’empereur leur donnoit chaque année une certaine somme d’argent, afin d’arrêter leurs courses ; mais se souciant fort peu de leurs sermens, ils ne laissoient pas de venir jusqu’à la mer, & de voler des Arméniens & des Romains ; ils faisoient de promptes & de soudaines irruptions, & se retiroient aussitôt dans leur pays. Quand ils étoient rencontrés en campagne, ils couroient risque d’être battus ; mais l’assiette des lieux étoit telle