Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/749

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Z W

ZWEYBRUCK, (Géog. mod.) en latin Bipontium, ville d’Allemagne capitale du Duché de Deux-Ponts, entre Sarbruck & Caseloutre. Les François nomment cette ville Deux-Ponts ; voyez en l’article sous ce mot, ainsi que celui du duché de ce nom. (D. J.)

ZWINGENBERG, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans le cercle du Haut-Rhein, au landgraviat de Hesse-Darmstadt, entre Heidelberg & Francfort. Longit. 26. 12. latit. 49. 45. (D. J.)

ZWOL, & par quelques-uns Swol, (Géog. mod.) ville des Pays-Bas, dans la province d’Over-Yssel, au pays de Zallant ; elle est bâtie sur une éminence, près de la riviere d’Aa, qui en arrose les fossés, à une lieue de Deventer & à deux de Campen. C’est une place assez grande & fortifiée très-régulierement dans une situation avantageuse, parce que c’est le passage ordinaire de la Hollande, vers les frontieres de Frise, de Groningue & d’Over-Yssel. Zwol étoit autrefois libre & impériale, & elle se joignit avec Deventer & Campen, à la ligue des autres villes anséatiques. Willebrand de Oldenbourg, évêque d’Utrecht, la fit fermer de murailles l’an 1233. Elle tomba sous la puissance des Etats Généraux l’an 1580 ; & cette même année l’exercice de la religion catholique romaine y fut supprimé. Sa magistrature consiste en huit échevins & autant de conseillers qu’on change tous les ans par élection de douze personnes, qu’on choisit dans le conseil de la ville qui est composé de quarante huit des principaux bourgeois. Long. 23. 42. latit. 52. 31.

Lorsque la réformation s’établit à Zwol, il y avoit plusieurs maisons de religieux & de religieuses, & entr’autres deux maisons de chanoines, dont l’une eut pour prieur le frere de Thomas à-Kempis.

Mais quelque tems après, Torrentinus (Hermannus), né dans cette ville, devint le restaurateur des Belles-Lettres dans les Pays-Bas, à l’imitation de Rodolphe Agricola son précepteur, qui avoit tant contribué à les rétablir en Allemagne. Torrentinus se distingua par divers ouvrages, & principalement par son Elucidarius carminum & historiarum, qui tout petit & tout succint qu’il est, se trouve néanmoins le véritable original de ces vastes & immenses compilations, dont la trop grande & trop peu judicieuse étendue nous fatigue plus aujourd’hui qu’elle ne nous soulage. Je parle de ces grands dictionnaires historiques, dont le plan plus judicieusement rempli nous seroit d’une extrême utilité.

Il y a eu quantité d’éditions du petit ouvrage de Torrentinus en différens tems, en différens lieux, en différentes formes, & toujours augmentées par les éditeurs. La premiere est à Haguenaw en 1510. Robert Etienne en donna une nouvelle beaucoup meilleure & beaucoup plus ample en 1541 in-8°. Charles Etienne publia le même ouvrage en 1553, in-4°. Morel le fit réimprimer sous le titre de Dictionarium historicum, geographicum, poeticum, autore Carolo Stephano, Paris, 1567.

Ce dictionnaire prit une faveur si singuliere, qu’il s’en fit consécutivement plus de trente éditions, auxquelles succéda celle de Nicolas Lloyd donnée à Londres en 1670 in-fol. Ensuite Hofmann mit au jour son Lexicon universale, Basileæ, 1677, en deux vol. & en 1683 en trois vol. in-fol. En France parut le Dictionnaire historique de Louis Morery, dont la premiere édition est de Lyon 1673, en un volume in-4°. La vingtieme édition, faite avec beaucoup de négligence, ainsi que toutes les autres, a été publiée en Hollande en 1740, en huit vol. in-fol. Le plus court seroit de refondre l’ouvrage en entier, le réduire à moitié, & en élaguer tous les articles de géographie & de généalogie. (D. J.)

Z Y

ZYDRITES, en latin Zydritæ, (Géog. anc.) Arrien, dans son périple du Pont-Euxin, page 11. fait mention d’un peuple de ce nom, & dit que ce peuple, qui étoit voisin des Machelones, des Hénioques & des Laziens, obéissoit à un roi nommé Pharasmanus. Il y en a qui veulent que ces Zydrites d’Arrien soient les Silisses de Procope, les Zeuliens & les Cercites de Strabon ; & le p. Hardouin croit que ce sont les Ampreutæ de Pline. (D. J.)

ZYGACTES, (Géog. anc.) fleuve de la Thrace, près de la ville de Philippes, selon Appien, Bel. civ. lib. IV. qui dit que ce fut au passage de ce fleuve que le chariot de Pluton se rompit lorsqu’il emmenoit Proserpine, & que c’est en mémoire de cet accident que les Grecs avoient donné le nom de Zygactes au fleuve. L’édition de Tollius lit dans la traduction latine Zygasies, au lieu de Zygactes. (D. J.)

ZYGÆNA, s. m. (Ichthyologie.) ζύγαινα, grand poisson cétacée du genre des squali, selon le système d’Artedy.

C’est un poisson extrèmement singulier & remarquable, en ce qu’il differe de tous les poissons du monde par la figure de sa tête, car elle n’est pas placée comme dans tous les autres poissons longitudinalement avec le reste du corps ; mais elle est placée transversalement comme la tête d’un maillet ou d’un marteau sur son manche. Cette tête ainsi posée forme un demi-cercle au front, & ce demi-cercle est si tranchant dans les bords, que quand ce poisson nage avec violence, il peut couper les autres poissons qu’il rencontre sur son passage. Ses yeux sont très gros & placés à chaque bout de la tête, ensorte qu’ils peuvent mieux voir en bas, en haut, & de côté.

Dans la partie supérieure de son front, près des yeux, il y a de chaque côté un grand trou oblong qui lui sert, soit pour entendre soit pour sentir, ou peut-être pour ces deux choses. Sa gueule est très grande, placée sous la tête & garnie de trois rangs de dents, larges, fortes, pointues, & tranchantes dans les bords. Sa langue est aussi grande que celle de l’homme ; son dos est noir, son ventre blanc. Sa queue est composée de deux nageoires inégales ; il a un cou au bout duquel est un conduit qui porte la nourriture dans son estomac. Son corps est très-long & arrondi ; il n’est point couvert d’écailles, mais d’une peau fort épaisse.

On le prend dans la Méditerranée, & quelquefois en différens endroits de l’Océan ; il est partout également horrible à voir ; il a la chair dure, de mauvais goût & de mauvaise odeur ; aussi les matelots qui le rencontrent prétendent qu’il leur porte malheur. Les Physiciens en jugent autrement, & le regardent avec admiration : on le trouvera gravé en son lieu dans les planches de cet ouvrage. Rondelet appelle ce poisson le marteau, & cette dénomination lui convient en effet. (D. J.)

Zygæna, (Géogr. anc.) île du golfe arabique. Ptolomée, l. VI. c. 7. la marque dans la partie septentrionale de ce golfe, environ à la hauteur de la ville de Bérénice. (D. J.)

ZYGIES, (Géog. anc.) peuples de la Libye extérieure. Ptolomée, l. IV. ch. v. les place vers la côte de la mer Méditerranée, au couchant du nôme maréotide. (D. J.)

ZYGI, (Géog. anc.) peuples d’Asie. Strabon, l. II. p. 129. & l. II. p. 492. & Etienne le géographe, les comptent parmi les peuples qui habitoient le bosphore cimmérien pris dans un sens étendu ; & le premier les place entre les Athæi & les Heniochi. Les Zygi étoient des peuples féroces adonnés à la pira-