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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/787

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trèmité supérieure D de la poignée, (fig. 47.) est une espece de petite pomme A d’où il tire son nom, de cuivre, d’or ou d’argent, simple, ornée, évuidée, damasquinée, garnie de sa gorge B, base C & petit bouton D ; le tout d’une seule piece, percé au milieu d’un trou quarré pour passer la soie AA d’une lame d’épée, fig. 52.

La branche (fig. 50.) faite pour servir de garde à la main ou au poignet, est composée d’une tige A en forme de balustre percée au milieu d’un trou quarré pour le passage de la soie AA d’une lame d’épée, (fig. 52.) sur laquelle est arrêtée une branche double BB en forme de croissant, plus une seconde branche double CD aussi arrêtée, dont l’une C se termine en bouton, & l’autre D formant une demi-ellipse, est garnie au milieu d’une amande E, & se termine en crochet par l’autre bout F ; le tout d’une seule piece en cuivre, or ou argent, simple, ornée, évuidée ou damasquinée.

La coquille (fig. 51.) faite pour préserver le poignet des coups des adversaires, est en effet en forme de coquille percée au milieu d’un trou méplat pour le passage de la soie A d’une lame d’épée, (fig. 52.) en cuivre, or ou argent, simple, ornée, évuidée ou damasquinée, comme le pommeau & la branche.

La fig. 52. représente la soie d’une lame d’épée, cette soie AA traversant la coquille (fig. 51.), la tige A de la branche (fig. 50.), la virole (fig. 48.), la poignée (fig. 47.) & ensuite le pommeau (fig. 49.) va se river au bout de son bouton D, & de cette maniere maintient la garde dans une parfaite fermeté, telle qu’on peut le voir en petit dans les figures précédentes.

Chacunes de ces lames d’épées, de couteaux-de-chasse, de sabres & autres, sont renfermées dans un fourneau de même forme fait pour les conserver.

Ces fourreaux (fig. 53. & 54.) sont les étuis qui doivent contenir les lames d’épées, de couteaux-de-chasse, de sabres, &c. & qui par conséquent doivent avoir la même forme ; aussi leurs lames servent-elles de mandrins pour les faire : on les fait en bois de hêtre qui nous vient en feuilles des environs de Villers-coterets & de quelques autres endroits, couverts d’abord en toile & ensuite en peau, en chagrin, en roussette, en requin ou autre chose semblable, noirs, jaunes, blancs, verds & autres couleurs, bien collés, garnis par le bout A, côte de la garde de l’épée, d’une petite virole A (fig. 55.) de même métal, portant un crochet B ou petit bouton pour l’arrêter dans la boutonniere d’un ceinturon, & par l’autre B (fig. 53. & 54.) d’un bout (fig. 56.) aussi de même métal, espece de virole pointue qui environne son extrémité pour la rendre plus ferme contre la pointe.

Des lames. Les fourbisseur ; de Paris ne forgent point les lames qu’ils montent, ils les font venir des provinces d’Allemagne, de Franche-Comté, de S. Etienne-en-Forez, & autres endroits. Les premieres sont sans contredit les meilleures & les plus estimées ; celles de Franche-Comté sont moindres, & celles de S. Etienne, dont on se sert dans les troupes, sont les moins estimées de toutes. Il en est de deux especes ; les unes sont à deux tranchans & servent aux épées, les autres sont à un seul tranchant & servent aux sabres, couteaux-de-chasse, coutelas, &c. Les premieres sont les plus légeres & portent environ depuis 30 jusqu’à 34 pouces de lame & environ six à sept pouces de longueur de soie. On les divise encore en deux sortes ; les unes plates & les autres triangulaires ou à trois quarres. Les fig. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. & 64. représentent des lames plates avec chacune leur coupe à côté ; la premiere à quatre quarres avec tranchans simples AA ; la seconde à quatre quarres avec tranchans cannelés AA ; la

troisieme applatie en A avec tranchans simples BB ; la quatrieme applatie en A avec tranchans cannelés BB ; la cinquieme creusée à angle aigu en A avec tranchans simples BB ; la sixieme creusée en cannelure en A, avec tranchans cannelés BB ; la septieme creusée à angle aigu en A, applattie en BB, avec tranchant simple CC ; la huitieme creusée en cannelure ronde ou plate en A, arrondie ou applatie de chaque côté BB, avec tranchans cannelés CC.

Les fig. 65, 66, 67 & 68 représentent des lames triangulaires, ou à trois quarres, avec chacune leur coupe à côté ; les deux premieres avec renfort au collet AA, dont l’une est à trois quarres simples, & l’autre à trois quarres, cannelée ; les deux autres sans renfort, dont l’une est à trois quarres, cannelée & creusée en cannelure ronde en A, l’autre aussi a trois quarres, cannelée & creusée au milieu en angle aigu.

Les lames de sabre, coutelas, couteaux de chasse, &c. sont les plus pesantes, & portent environ depuis douze à quinze pouces de longueur de lame, jusqu’à trente à trente-deux pouces, la soie étant à-peu-près de même longueur que celle des épées, les unes sont droites & les autres coudées.

La fig. 69 représente l’élévation, & la fig. 70 la coupe d’une lame de sabre droite & simple, dont le tranchant AA est un peu évidé de chaque côté pour la faire mieux couper.

La fig. 71 représente l’élévation, & la fig. 72 la coupe d’une lame de sabre courbe & cannelée en AA, &c.

La fig. 73 représente l’élévation, & la fig. 74 la coupe d’une lame de sabre très-courbe, dont le profil est en forme de balustre AA, &c. & cannelée sur le dos BB, &c.

La fig. 75 représente l’élévation, & la fig. 76 la coupe d’une lame de sabre ou coutelas simple & cannelé sur le dos AA, en usage chez les Orientaux, dont le côté B s’élargit à mesure qu’il approche de la pointe.

La fig. 77 représente l’élévation, & la fig. 78 la coupe d’une lame de sabre ou cimeterre triangulaire ou à trois quarres, & cannelée en AA, aussi en usage chez les Orientaux, dont le bout B s’élargit à mesure qu’il approche de la pointe.

La fig. 79 représente l’élévation, & la fig. 80 la coupe d’une lame de couteau de chasse droite & simple, dont le taillant AA est un peu évidé.

La fig. 81 représente l’élévation, & la fig. 82 la coupe d’une lame de couteau de chasse courbe à un seul tranchant en AB, & à deux tranchans en BC.

La fig. 83 représente l’élévation, & la fig. 84 la coupe d’une lame de petit couteau de chasse ou coutelas simple à un seul tranchant AA.

La fig. 85 représente l’élévation, & la fig. 86 la coupe d’une lame de petit couteau de chasse courbe en forme de balustre, & cannelé sur le dos AA, &c.

La fig. 87 représente l’élévation, & la fig. 88 la coupe d’une lame de petit couteau en forme de poignard, droit, quarré & cannelé.

La fig. 89 représente l’élévation, & la fig. 90 la coupe d’une lame de petit couteau en forme de poignard droit triangulaire ou à trois quarres, avec tranchant cannelé AA, & creusé en cannelure sur le dos B.

Le haut de la Pl. V I I. représente un attelier de fourbissure garni d’ouvriers, avec une machine à fourbir les lames, mue par le courant d’une petite riviere ou ruisseau près de là. Cette machine fort simple est composée d’une quantité de meules de pierre AA, &c. & de bois BB, &c. les unes pour éguiser les lames, & les autres pour les fourbir ou polir,