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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/876

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Les jardins vergers. Cette espece de fonds est généralement fort médiocre à ......., à cause de sa situation ; ces jardins forment une chaîne à mi-côte d’un bout à l’autre du village, & sont tous sur une pente très-roide : ils sont peuplés pour la plus grande partie, de noyers, pruniers & cerisiers, & fort peu de fruits de conserve. Les arbres y sont presque tous rabougris ; & ne passent pas douze à quinze ans, à cause du peu de terre qui se trouve au pié, le roc & le tuffe étant presque à fleur de terre. Il n’est guere possible d’entrer dans le détail des productions de ces fonds, ni d’en former une évaluation certaine ; les propriétaires prétendent n’en tirer aucun autre profit qu’une aisance pour leur maison, & qu’une douceur du peu de fruits qu’ils en retirent, & de l’herbe qui y croît pour les vaches. Ainsi sans entrer dans un plus long détail sur cette partie, qui fait un petit objet ; les contribuables estiment que le jour de jardin peut être évalué à 10 livres de revenu, sans qu’il soit question d’en former trois classes, étant tous de même valeur, ci 10 liv.

Les chénevieres. Il ne se seme du grain de cette espece que pour l’usage des habitans, le terrein n’étant point propre à cette culture, pour en faire aucun commerce au-dehors ; tout se consomme sur les lieux. Suivant le rapport des anciens, & les connoissances particulieres : un jour de chéneviere rapporte année commune,

35 liv. de chanvre év. à 10 sols, ci 17 liv. 10 s.
1 rezal de chénevis 8  
Total 25 10 s.
sur quoi il en coute au propriétaire,
3 cultures, à 2 liv. ci 6 l. 15 liv. 10 s.
rezal de semence 4
1 bonne voiture de fumier 2 10 s.
façon, cueillette, &c. du chanvre 3
reste net. 10 liv.

Les bois. Les bois, en général, y sont fort mauvais ; ceux des seigneurs sont cependant bien moins dégradés que ceux de la communauté. Les premiers ne sont mis en ordre de gruerie, que depuis un an après l’arpentage qui en a été fait par M......., arpenteur à ........, au mois de Mars dernier, lesquels contiennent 571 arpents, à 62 verges , mesure ordinaire de maîtrise, & la coupe reglée à 25 ans de

recrue, donne par année environ 23 arpens.

Le bois de la Nagué, contenant 125 arpens, donne une coupe annuelle de 5 arpens, & est de meilleure qualité que les autres, suivant les différentes ventes qui en ont été faites au profit de M. de Raigecourt depuis 10 ans, prix commun relevé sur les actes de ventes, il revient à 20 liv. l’an, ci 20 liv.

Les bois de Filliere & du Fey qui contiennent 446 arpens, sont indivis entre les deux seigneurs, & donnent une coupe annuelle de 18 arpens, à raison de 25 ans de recrue ; sont d’une qualité inférieure à ceux ci-dessus, & ne produisent suivant les procès verbaux de vente faits depuis 10 ans, que 15 liv. l’arpent, ci 15 liv.

Bois communaux. Les bois de la communauté contiennent 224 arpens, & ne peuvent être mis en coupe reglée à cause de leur mauvaise qualité, n’y ayant point de taillis, mais seulement de vieux chênes, la plupart rabougris & couronnés ; quelques-uns cependant sont propres à bâtir, ils ont au-moins 150 à 200 ans de recrue. Il ne s’en coupe que pour les besoins pressans de la communauté, & sont réservés pour le rétablissement des édifices publics, comme l’église, les ponts, ou en cas d’incendie : c’est tout haute-futaye & clairs chênes, sans aucun taillis. Il se trouve des places vuides de plus de 2 & 3 arpens, dans certains endroits où il n’y croît que de la mousse & du genêt, & quelques buissons d’épines ; les bestiaux même ne trouvent pas à y pâturer, tant le terrein est ingrat : de sorte que les habitans ne tirent aucun profit réel de ce fonds. Ainsi attendu que les bois de haute-futaye ne sont point sujets au vingtieme, lorsqu’il ne se fait point de vente annuelle, il n’est pas possible de fixer aucune estimation pour ceux ci-dessus, & ils ne seront tirés que pour mémoire en l’article de la communauté, ci mém.

Les paquis. Ces fonds appartiennent à la communauté, ils sont situés à la lisiere des bois ci-dessus, & contiennent 10 arpens 7 omées. Ce sont des especes de mauvais prés, qui ne se fauchent jamais, & qui ne servent qu’à la pâture du troupeau communal, & pour se reposer dans les grandes chaleurs ; il ne s’en loue point séparément, & l’on pense qu’ils peuvent se porter sur le même pié d’une mauvaise fauchée de prés, à raison de 4 liv. l’une, ci 4 liv.