cuivre : la plus grande doit contenir quelques voies d’eau ; elle sert à tremper le papier : la petite sert à ramoitir les balles, & à mettre tremper les cuirs. Au défaut d’une bassine à tremper le papier, on se sert d’une pierre creusée, ou de baquets de bois : mais ces derniers sont sujets pendant l’été à de grands inconvéniens.
BASSINER, v. act. en Chirurgie ; c’est fomenter en humectant légerement avec une liqueur tiede ou chaude. (Y)
Bassiner, (Jardinage.) c’est arroser légerement ; ce que l’on pratique aux couches de melons.
BASSINET, s. m. en Hydraulique, est un petit retranchement cintré que l’on ménage sur les bords intérieurs d’une cuvette, pour y faire entrer la quantité d’eau distribuée aux particuliers par une ou plusieurs auges de différens diametres ; ce qui s’appelle jauger.
On appelle encore de ce nom un bassin trop petit pour le lieu. (K)
Bassinet des reins, voyez Bassin.
Bassinet, terme d’Arquebusier ; c’est un morceau de fer plat en-dedans du corps de platine, où il s’attache avec deux vis à tête ronde & plate, dont les têtes n’excedent ni d’un côté, ni de l’autre. Ce bassinet sort en-dehors, & excede le corps de platine d’environ un demi-pouce. Il est de figure ronde en-dessous, & la face de dessus est plate & creusée en rond. Ce creux répond directement à la lumiere du canon de fusil, & sert pour mettre l’amorce qui y est retenue & enfermée par l’assiette de la batterie, qui vient poser sur cette face creusée du bassinet.
Bassinet, en terme d’Orfevre en grosserie, est une espece de bassin qui surmonte la branche ou le corps d’une piece, par exemple, d’un chandelier. Le bassinet est composé de quarrés, de panaches, de collets, & d’un culot. Voyez ces mots à leur article.
BASSON DE HAUTBOIS ou simplement BASSON, (Lutherie.) est un instrument de Musique à vent & à anche, représenté fig. 40. & 41. Pl. IX. de Luth.
Il est composé de quatre pieces de bois A, B, D, C, perforées dans toute leur longueur. La premiere piece Dd, qui est percée intérieurement d’un trou conique, qui va en s’élargissant de D vers d, a un épaulement ab que l’on a ménagé en tournant l’extérieur de la piece. Cet épaulement est percé de trois trous, qui communiquent au canal intérieur de la piece. Ces trous notés 1, 2, 3, suivent pour gagner le canal ou tuyau Dd, la direction des petites lignes ponctuées que l’on voit auprès des trous. Aux deux extrémités de cette piece sont deux tenons Dd garnis de filasse, pour les faire joindre exactement. Le tenon D entre dans le trou du bocal E ; comme on voit dans les figures qui représentent le basson tout monté. L’autre tenon d entre dans le trou K de la partie inférieure, qu’on appelle le cul, lequel est la seconde partie. Cette piece est percée de deux trous KC : le premier K reçoit, comme nous avons dit, la piece Dd ; & le second C, qui est plus grand, reçoit la piece Bb par le tenon b. Les deux trous KC de la piece KL vont dans toute sa longueur ; savoir, le trou K en s’élargissant de K vers L, & le trou C au contraire de L vers C : ces deux trous communiquent l’un à l’autre vers L, ensorte qu’ils forment un tuyau recourbé. On perce les trous comme ceux de tous les autres instrumens à vent. Voyez Flute. Ces deux trous KC qui traversent d’outre en outre la piece KL lorsqu’on fabrique l’instrument, sont ensuite rebouchés en L par un tampon de liége, ou autre bois garni de filasse, pour fermer exactement : or avant de reboucher le trou L, on abat un peu de la cloison qui sépare les deux trous KC ; ensorte que du côté de L ils ne forment qu’une seule ouverture ; & que la communication que laisse la breche de la cloison, lorsque la piece L est rebou-
en cet endroit, ensorte que les deux canaux KC forment un tuyau recourbé en L. On garnit de frettes de cuivre ou d’argent les deux extrémités de cette piece KL, pour qu’elle ne fende point lorsqu’on met en L le bouchon, & dans les trous KC, les pieces Dd & Bb, appellées petite & grosse pieces. Le cul est percé de six trous ; les trois marqués 4, 5, 6, communiquent au tuyau K de la petite piece, en suivant la direction des lignes ponctuées qui partent des ouvertures de ces trous. Le trou marqué 7, & qui est fermé par une clé que son ressort tient appliquée sur ce trou comme celle du mi-b de la flûte traversiere, & qui ne débouche que lorsqu’on appuie avec le petit doigt sur la patte de cette clé, communique aussi avec le tuyau K. Le trou marqué 8, au contraire, communique avec le tuyau C, & est toûjours ouvert quoiqu’il ait une clé d 8, fig. 51 & 2. Cette clé est composée de deux pieces principales ; de la bascule AC, ac, & de la soupape CD, cd. La bascule AC, ac, fait charniere dans un tenon fg, fig. 53. où elle est traversée par une goupille ou une vis h, qui lui laisse la liberté de se mouvoir. La soupape est de même articulée dans un tenon, fig. 54. par le moyen d’une vis qui traverse ses oreilles kk. Les tenons sont fixés sur le corps de l’instrument par le moyen de quelques vis qui le traversent, & vont s’implanter dans le corps de l’instrument. Ces tenons doivent être tellement éloignés les uns des autres, que le crochet de la bascule puisse prendre dans l’anneau de la soupape. Au-dessous de la patte A de la bascule, est un ressort qui la renvoye en en-haut ; ensorte que le crochet de la bascule est toûjours baissé, & par conséquent l’anneau de la soûpape, dont le cuir D est par ce moyen tenu éloigné du trou e. Voy. la fig. 52. Mais lorsqu’on tient le doigt appliqué sur la patte de la bascule, on fait hausser son crochet & l’anneau de la soupape, & par conséquent baisser cette même soupape Dd, dont le cuir s’applique & ferme exactement le trou e. Les trois clés du basson qui ferment les trous 8, 10, 12, sont construites de même ; elles ne different que par les différentes longueurs de leurs bascules.
La grosse piece Bb, comme la petite Dd, est percée dans toute sa longueur d’un trou qui va en s’élargissant de b en B, & terminée de même par deux tenons Bb. Le premier qui est garni de filasse, entre dans le trou C, & l’autre B aussi garni, reçoit le bonnet aA, qui est entouré d’une frette de cuivre ou d’argent, selon que les clés & les autres frettes en sont faites. Le bonnet est percé d’un trou dans toute sa longueur, lequel est la continuation de celui de la grosse piece. La grosse piece est percée de trois trous 10, 11, 12, qui communiquent avec le trou intérieur Bb. Ces trous marqués 10 & 12, se ferment avec les clés brisées C 10, C 12, lorsqu’on appuie le doigt sur la patte de leurs bascules.
A l’extrémité D de la petite piece, on ajuste le bocal eE, qui est un tuyau de cuivre ou d’argent courbe, comme on voit dans la figure ; on fait entrer le tenon E du bocal dans l’ouverture D de la petite piece, qui est garnie d’une frette comme toutes les parties qui en reçoivent d’autres. A l’extrémité e du bocal on ajuste l’anche eF, composée de deux lames de roseau liées sur une broche de fer de la grosseur du bocal en e : on fait entrer l’extrémité de cette partie à la place de la broche de fer qui a servi de moule à l’anche, à l’entour de laquelle on fait encore une autre ligature g, qui peut couler le long des lames dans l’espace de deux ou trois lignes. Cette ligature ou anneau, qu’on peut appeller rasette par analogie à celles de l’orgue, sert à déterminer la longueur gF des lames de l’anche qui doivent battre, & par conséquent à la mettre au ton. Voyez Anche. La longueur du basson prise d<epuis l’extrémité e de l’anche