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dérable dans toutes les grandes villes où il y a des ports.

BATELÉE, s. f. (Marine.) terme dont on se sert sur les rivieres, pour dire charge entiere de bateau.

BATELIERS, s. m. pl. (Marine.) On donne ce nom à ceux qui conduisent les bateaux sur les rivieres. (Z)

* BATEMBURGIQUES, s. m. pl. (Hist. mod.) nom de coureurs, qui dans le seizieme siecle pillerent les églises, renverserent les autels, & firent beaucoup de dégâts sous la conduite d’un soldat séditieux.

* BATENBOURG, (Géog.) ville des Provinces Unies au duché de Gueldre sur la Meuse, entre Ravenstein & Megen.

BATER un cheval, un mulet, ou un âne ; (Maréch. & Manege.) c’est lui attacher le bât sur le dos : le débâter ; c’est lui ôter le bât de dessus le dos. (V)

BATH, BATHUS, ou EPHA, (Hist. anc.) mesure des Hébreux, qui contenoit la dixieme partie du chore ou gomor, c’est-à-dire vingt-neuf pintes, chopine, demi-septier, un poisson, & cette fraction de pouce, .

Quelques critiques ont imaginé qu’il y avoit chez les Hébreux deux sortes de baths ; l’un sacré, qui ne servoit qu’au temple ; & l’autre ordinaire, usité dans le commerce & plus petit que le premier. Le premier, disent-ils, contenoit un bath & demi ordinaire ; ce qu’ils essayent de prouver par ce qu’il est dit dans le III. liv. des Rois, ch. vij. v. 26. que la mer d’airain de Salomon contenoit deux mille baths ; & qu’on lit dans les Paralipomenes, liv. II. ch. iv. v. 5. qu’elle tenoit trois mille mesures ou trois mille baths. Mais on concilie aisément ces deux passages, en disant que la coupe ou cuvier de la mer d’airain contenoit deux mille baths, comme le dit le III. livre des Rois, & que le pié de ce vase qui étoit creux en contenoit encore mille, ce qui faisoit en tout trois mille, comme le portent les Paralipomenes. Calmet, Dict. de la Bible, tom. I. p. 299. Voyez Mer d’airain. (G)

* Bath, (Géog.) ville d’Angleterre en Sommersetshire, sur l’Avon. Long. 15. 10. lat. 51. 20.

Bath (eaux de). Voyez Eau.

* BATHA, (Géog. anc. & mod.) petite ville du royaume d’Alger en Barbarie, dans la province de Telensin, sur la riviere de Mina. Quelques-uns la prennent pour l’ancienne Vaga ou Vago.

* Batha, Bath, Bachia, (Géog.) ville de Hongrie, capitale du comté du même nom, sur la rive occidentale du Danube, à cinq lieues du confluent de la Drave. Long. 37. lat. 46. 40.

BATHANÉE, (Géog. sainte.) contrée de la Thraconite dans la tribu de Manassé, au-delà du Jourdain.

* BATHASECK, (Géog.) ville de la basse Hongrie dans le comté de Tolna, sur la Sarwitze. Il y en a qui prétendent que c’est la même ville que Batha. Voyez Batha.

BATH-KOL, c’est-à-dire fille de la voix, (Hist. anc.) c’est ainsi que les Juifs appellent un oracle, dont il est souvent fait mention dans leurs livres, surtout dans le Talmud. L’auteur du supplément aux cérémonies des Juifs, a remarqué qu’ils admettent différentes sortes d’inspirations, & qu’ils croyent communément que la prophétie ou inspiration divine a duré chez eux jusque vers la quarantieme année du second temple, à laquelle succéda une autre sorte d’inspiration, qu’ils nomment bath-kol. Les Rabbins, comme Buxtorf l’a observé dans son grand dictionnaire, disent qu’après la mort d’Aggée, de Zacharie, & de Malachie, le saint-Esprit se retira d’Israel ; mais que cependant ils eurent l’usage de la fille de la voix : & ils ne manquent point d’histoires pour appuyer cette rêverie. Voyez Buxtorf sur le mot bath-kol. (G)

* BATHMONSTER, (Géog.) ville de Hongrie au comté de Bath, sur la rive orientale du Danube.

BATHOS, (Géog. & Myth.) vallée de la Macédoine, près du fleuve Alpha, où l’on croyoit que les géans avoient combattu contre les dieux : on y faisoit des sacrifices au bruit d’éclairs & de tonnerres artificiels.

BATI, s. m. c’est ainsi qu’on appelle, en Menuiserie, les battans, les montans, & traverses d’une partie de lambris d’une porte ou d’un guichet de croisée assemblés, soit que les panneaux y soient ou non.

Bati, chez les Tailleurs ; c’est le gros fil qui a servi à bâtir un habit. Voyez Batir. Ainsi ils disent, ôtez le bâti de cet habit, pour ôtez le fil avec lequel on en a assemblé les morceaux.

* BATICALA, (Géog.) royaume des Indes sur la côte de Malabar, au nord du royaume de Canara. Long. 95. 50. lat. 14. 8.

* BATICALO ou MATICALO, (Géog.) ville d’Asie dans la partie orientale de l’ile de Ceylan, capitale du royaume de même nom, sur la riviere de Batecalo. Long. 99. 53. lat. 7. 55.

BATIER, s. m. ouvrier qui fait & vend des bâts de mulets & autres bêtes de somme. Les bâtiers font partie de la communauté des Selliers. V. Sellier.

BATIMENA, (Géog.) royaume de la presque île des Indes au-delà du Gange, dans le Malabar, vers les montagnes & le royaume de Cochin.

BATIMENT, s. m. (Architect.) on entend sous ce nom tous les lieux propres à la demeure des grands & des particuliers, aussi bien que les édifices sacrés, places publiques, portes de ville, arcs de triomphe, fontaines, obélisques, &c. construits tous de pierre, ou de pierre & de bois de charpente, & dans lesquels on employe le marbre, le bronze, le fer, le plomb, & autres matieres. Ces différens bâtimens passent pour réguliers ou pour irréguliers, selon la forme des plans qui les composent. Ainsi on dit qu’un bâtiment est régulier, lorsque son plan est quarré, ou de forme oblongue, pourvû que ses côtés opposés, ses avant-corps, pavillons & arriere-corps, soient égaux, & bâtis avec symmétrie : au contraire on dit qu’il est irrégulier, lorsque son plan n’est pas renfermé dans des lignes paralleles entr’elles, tel qu’est un plan triangulaire, ou celui qui n’a qu’un pavillon, qu’une aîle à l’une de ses extrémités, & qui n’en a point à ses côtés opposés.

Ces mêmes bâtimens prennent encore différens noms, eû égard à leur situation : on les appelle isolés, lorsqu’ils sont entourés de rues, de jardins, ou de grandes cours, comme est celui de l’Observatoire ; flanqués ou adossés, lorsqu’ils touchent à quelqu’autre grand édifice, tels que ceux qui sont mitoyens au Palais-royal ou au Luxembourg ; enfoncés, lorsque leur sol est plus bas que la rue, ou les maisons adjacentes, tels que ceux qui sont construits dans les rues basses du Rempart, à la porte S. Honoré, Montmartre, S. Denys, &c.

On ajoûte ordinairement au terme de bâtiment, celui de son usage en particulier : par exemple, on appelle bâtimens civils, ceux qui servent de demeures aux princes, aux ministres, aux prélats, & en général ceux qui sont relatifs à la société ; au contraire on appelle bâtimens militaires, ceux qui sont consacrés à l’art de la guerre, tels que les portes de ville, les arsenaux, casernes, bastions, guérites, &c. on appelle bâtimens hydrauliques, ceux qui sont destinés à contenir les machines pour élever les eaux, soit pour l’utilité publique, comme celui du pont Notre-Dame ; soit pour les embellissemens des maisons royales, tels que ceux de la Samaritaine & de Marly : bâtimens publics, ceux qui sont destinés à rendre la justice, ou à l’usage du public, comme le Palais à Pa-