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son n’est rien moins qu’agréable, & qu’elle ne laisse pas d’enivrer lorsqu’on en boit d’une façon immodérée.

BOZANTIA, (Géog.) petite ville assez bien fortifiée de la petite Pologne, dans le Palatinat de Sendomir.

BOZZO, (Géog.) riviere dans le duché de Milan, qui sort du lac majeur, & va se perdre dans le lac de Gavira, près de Bozzolo.

BOZZOLO, (Géog.) petite ville du Mantouan, capitale d’une principauté de même nom, entre Mantoue & Crémone. Long. 28. lat. 45. 9.

BR

BRABANT, (Géog.) duché, & l’une des dix-sept provinces des Pays-bas, bornée au nord par la Hollande & la Gueldre ; à l’occident par la Zélande & la Flandre ; au midi par le Hainault & le comté de Namur ; & à l’orient par l’évêché de Liége. Une partie en appartient à la maison d’Autriche, & l’autre partie à la république des Provinces-Unies ; ce qui le fait diviser en Brabant Espagnol, & Brabant Hollandois. Bruxelles est la capitale du premier, & Bois-le-Duc du second. Il s’y fait un très-grand commerce de toiles, dentelles, &c.

BRABEUTE, s. m. (Hist. anc.) du Grec βραϐεὺς, qui signifie distributeur du prix, nom d’un officier public chez les Grecs, qui présidoit aux jeux solennels, & sur-tout aux jeux sacrés. Cette charge, qui étoit une espece de magistrature, pour juger de ceux qui remportoient le prix à la course, la lutte, &c. étoit fort considérable, non-seulement chez les Grecs, mais encore parmi les Perses. Les rois eux-mêmes l’exerçoient, c’étoit au moins parmi les familles les plus considérables de la Grece, qu’on choisissoit ces arbitres. Philippe de Macédoine s’en étoit fait attribuer la qualité, & en commettoit les fonctions à un de ses officiers, lorsqu’il n’y pouvoit assister lui-même ; ce que Démosthenes regarde comme un attentat à la liberté des Grecs. Quand ces juges étoient sur le point d’exercer leur charge, on les faisoit entrer pour quelque tems dans un petit enclos, où on leur faisoit prêter serment, qu’ils jugeroient avec impartialité ; cette formalité achevée, ils en sortoient la couronne sur la tête, revêtus d’un habit de pourpre, portant à la main une baguette pour marque de leur autorité, & alloient s’asseoir a une place distinguée, qu’on nommoit πλέθρον, qui étoit regardée comme un asyle inviolable : de-là, par une loi de Lycurgue, ils prononçoient leurs jugemens avec un pouvoir absolu, décernoient des peines contre les athletes qui s’étoient mal comportés, & des récompenses aux vainqueurs. Les prix qu’ils distribuoient s’appelloient βραϐεῖα, & les couronnes θεμίπλεϰτος, pour marquer que c’étoit Thémis elle-même ou la déesse de la justice, qui les avoit pliées & formées de ses propres mains. Le nombre des brabeutes n’étoit point fixé ; quelquefois il n’y en avoit qu’un, mais plus ordinairement on en comptoit sept ou neuf. Ce sont les mêmes qu’on appelloit athlothetes-époptes, c’est-à-dire, juges & inspecteurs des athletes. Voyez Athlothete & Époptes. (G)

BRABORG, (Géog.) petite ville de Suéde, dans la province d’Oftgothie, sur la riviere de Motala.

BRACCAS, (Géog.) île de l’Amérique, près de celle de Cuba, l’une de celles qu’on nomme Caymanes ; elle est inhabitée.

BRACCIANO, (Géog.) petite ville d’Italie, dans le patrimoine de Saint-Pierre, avec titre de duché, à 6 lieues & demie de Rome. Il y a des bains célébres. Long. 29. 45. lat. 42. 4.

Bracciano, (Géog. anc. & mod.) un des plus grands lacs d’Italie, proche la ville de même nom. On le nommoit autrefois sabatinus ou sabatus locus.

BRACCIO DI MAINA, (Géog.) la plus grande des provinces de la Morée ; on l’appelle aussi Zaconia.

* BRACELET, s. m. (Antiq.) ornement fort ancien que les Grecs & les Romains portoient au bras, comme le mot le fait assez entendre, & dont l’usage s’est conservé parmi-nous. Le bracelet ancien a eu différentes formes ; on en voit un à trois tours sur une statue de Lucille, femme de l’empereur Lucius-Verus. Ils étoient la plûpart ou d’or ou de fer, ou dorés ou-argentés ; on entend ici par dorés & argentés, autre chose que ce que nous faisons signifier à ces mots, c’est-à-dire qu’ils étoient couverts de lames d’or ou d’argent : on plaçoit quelquefois dans les bracelets, ou un anneau ou une médaille. Ils étoient pour toutes sortes de conditions. Les hommes en portoient ainsi que les femmes. Les Sabins, dit Tite-Live, en avoient d’or, & de fort pesans au bras gauche ; c’étoit une marque arbitraire d’honneur ou d’esclavage : on en récompensoit la valeur des gens de guerre. On trouve dans Gruter la figure de deux bracelets, avec cette inscription : Lucius Antonius Fabius Quadratus, fils de Lucius, a été deux fois honoré par Tibere-César, de colliers & de bracelets. Quand l’empereur faisoit ce présent, il disoit : l’empereur te donne ces bracelets. Il y avoit des bracelets d’ivoire : il est à croire que ceux de cuivre & de fer ne servoient qu’aux esclaves & aux gens de bas état. Le nom d’armilla vient d’armus, la partie supérieure du bras ; parce qu’anciennement le bracelet se mettoit au haut du bras. Capitolin dans la vie d’Alexandre Severe, se sert du terme dextrocherium, au lieu d’armilla : il raconte que cet empereur avoit huit piés un pouce de hauteur ; que sa force répondoit à sa taille ; que ses membres y étoient proportionnés ; qu’il traînoit seul un chariot chargé ; qu’il faisoit sauter toutes les dents à un cheval d’un seul coup de poing ; qu’il lui cassoit la jambe d’un coup de pié ; & qu’il donna d’autres preuves de sa vigueur extraordinaire, qu’on peut voir dans l’histoire : mais ce qui fait à notre sujet, c’est qu’il avoit le pouce si gros, que le bracelet ou le dextrocherium de sa femme lui servoit de bague : d’où le pere Montfaucon conclut qu’on portoit des bagues au pouce, comme aux autres doigts.

Le bracelet n’est plus parmi nous qu’à l’usage des femmes. C’est quelquefois un ornement fort précieux par les perles & les diamans dont il est enrichi. Il se place vers l’extrémité du bras ; le portrait du mari y est assez ordinairement enchâssé : on en fait de rubans, de cheveux, de crin, &c. Ils sont également portés par les peuples policés & par les nations barbares. Ceux-ci les font ou de grains enfilés, ou de coquilles, ou de verrerie, &c. Ils faisoient jadis si grand cas de ces ornemens, qu’ils abandonnoient leurs plus riches marchandises, & même sacrifioient quelquefois la liberté de leurs peres, de leurs femmes & de leurs enfans, pour s’en procurer la possession.

* Bracelet, s. m. chez les Doreurs, Argenteurs, & autres ouvriers, est un instrument ou de cuir simple, ou de cuir rembouré, d’étoffe, ou de plusieurs peaux mises les unes sur les autres, dont ils se couvrent le bras gauche au-dessus du poignet, afin de pouvoir l’appuyer fortement contre la partie inférieure du brunissoir, sans le blesser, quand ils polissent leurs ouvrages.

Bracelet, voyez Carpe.

BRACHBANT, (Géog.) on nomme ainsi un petit district du Hainaut, où se trouvent les villes de Condé & de Leuse.

BRACHHUSEN, (Géog.) petite ville du comté de Hoya, appartenant à l’électeur de Hanovre.

BRACHIAL, adj. est en Anatomie une épithete que l’on donne aux différentes parties qui composent le bras ; c’est dans ce sens que l’on dit les nerfs brachiaux, l’artere brachiale, le muscle brachial, &c.