* Le fruit de la balsamine est de toutes ses parties celle dont on fait le plus d’usage en Medecine : il passe pour vulnéraire, rafraîchissant, & un peu dessiccatif ; il appaise les douleurs, surtout celles des hémorrhoïdes ; il est bon extérieurement pour les hernies, les brûlures, & les blessures des nerfs. Le baume tiré du fruit de cette plante trempé dans l’huile & seché au soleil, est excellent dans les blessures, les ulceres, les hémorrhoïdes, les ruptures, & les maladies de la matrice.
* BALSAMIQUES, adj. pris sub. en Medecine ; on donne ce nom à des remedes d’une nature un peu acre & chaude : cette classe comprend les céphaliques, apoplectiques, antiparalytiques, cordiaux, spiritueux, & autres. On met de ce nombre le bois d’aloès, sa résine, sa teinture, son aubier ; le santal citrin, sa teinture concentrée en baume liquide ; l’ambre gris, le liquidambar, le baume blanc, le succin, le benjoin, le stirax calamite, sa résine ; le stirax blanc, le laudanum, sa résine ; les baumes du Pérou, de Copahu, de Tolu ; l’écorce vraie de quinquina, le costus amer, la cascarille, la canelle, le girofle, la graine de paradis, les cubebes, le macis, la noix muscade, la sarriette, le thym, la rue, le serpolet, la lavande, le nard celtique, l’origan, le dictamne de Crete, la marjolaine, la mélisse, la molucque, la camomille Romaine, le marum de Syrie, le basilic, l’aurone, le stœchas, le spicanar, le jonc odorant, les feuilles de laurier & de myrte, & toutes les huiles de ces simples obtenues par la distillation. Entre ces compositions, Hoffman compte les baumes apoplectiques de Crollius, de Sherzerus, de Zeller, son baume liquide de vie, l’esprit de baume du Pérou, les esprits de succin & de mastic, l’eau apoplectique de Sennert, l’eau d’Anhalt, l’essence d’ambre, les esprits volatils huileux, faits en aromatisant ces esprits avec les huiles de canelle, de macis & de cedre.
Ces remedes augmentent la chaleur dans les solides, & donnent de la volatilité aux fluides, conséquemment hâtent le mouvement progressif du sang, divisent les humeurs, résolvent les obstructions, & entretiennent la transpiration.
On peut les employer dans les maladies de la tête, des nerfs, de l’estomac, & du cœur ; à condition que les corps ne seront pas pleins de sang & d’humeur, que le ventre sera libre, & qu’il n’y aura ni grande jeunesse, ni tempérament sensible & porté à la colere.
BALTAGIS, s. m. (Hist. mod.) sorte d’azamoglans ou valets du sérail, occupés à fendre, scier & porter le bois dans les appartemens. Leur nom vient de balta, qui en langue Turque signifie hache ou coignée. Les baltagis portent le bois partout le sérail, & jusqu’aux portes de l’appartement des femmes, où les eunuques noirs viennent le prendre, parce qu’ils ont seuls droit d’y entrer. Le visir Mehemet Kuperli sous Achmet III. avoit été baltagi ; & il en retint le nom même dans son élévation, selon la coûtume des Turcs, qui portent sans rougir le nom de leur premiere profession. Guer, Mœurs & usag. des Turcs, tom. II. (G)
* BALTEI, s. m. pl. (Hist. anc.) c’est ainsi qu’on appelloit chez les anciens les précinctions des théatres & des amphithéatres. Voyez Amphithéatres & Théatres.
* BALTEUS, en Architecture, ceinture de la volute ionique. Vitruve, p. 97.
* BALTIMORE, (Géog.) ville d’Irlande dans la province de Munster, au comté de Corck, sur la baie de même nom.
* BALTIQUE, (Mer) Géog. grand golfe entre l’Allemagne & la Pologne, qui a au midi le Danemarck, la Suede à l’occident, la Laponie au septentrion, la Bothnie, la Finlande, la Livonie, la Curlande, une partie de la Pologne à l’orient, qui com-
grand & le petit Belt.
* BALTRACAN, (Hist. nat. bot.) plante qui croît dans la Tartarie, qui a, dit-on, la feuille de la rave, qui pousse une tige plus grosse que le doigt, qui s’éleve de la longueur du bras, & qui a la graine du fenouil, seulement plus grosse, & d’une odeur forte. Le baltracan s’ouvre dans la saison ; son écorce se sépare ; il répand alors l’odeur de l’oranger. Les Tartares le mangent pour se soûtenir en voyage, sans sel ni autre assaisonnement : sa tige est un peu creuse, & son écorce d’un verd jaune. Barbaro, marchand Venitien, dont on a tiré cette description si mal arrangée, dit avoir trouvé du baltracan proche Croia dans l’Albanie.
* BALUCLAVA ou JAMBOL, (Géog. anc. & mod.) port de Crimée sur la mer Noire. Long. 52. 40. lat. 44. 50. Quelques Géographes pensent que c’est l’ancienne Pallacium.
* BALVE, (Géog.) ville de l’Allemagne dans le duché de Westphalie.
BALUSTRADE, s. f. en Architecture : on entend par ce nom la continuité d’une ou plusiéurs travées de balustres, séparés par des piédestaux construits de marbre, de pierre, de fer ou de bois, tenus de la hauteur des appuis. Voyez Appui.
Les balustrades de pierre ou de marbre servent à deux usages dans le bâtiment : l’un pour servir d’appui aux terrasses qui séparent l’inégalité de hauteur de terrein, dans un parc, dans des cours, ou dans des jardins ; l’autre pour tenir lieu de balcon ou d’appui évuidé à chaque étage d’un édifice, ou pour lui servir de couronnement lorsque les combles ne sont pas apparens, comme au palais Bourbon à Paris, au château de Versailles, & ailleurs ; cette décoration ne devant pas avoir lieu lorsque la nécessité ou l’usage exige des combles, malgré l’exemple qu’on en voit au palais du Luxembourg.
La hauteur des premieres balustrades n’a d’autre sujétion que celle d’être proportionnée à celle du coude ou hauteur d’appui : celle des secondes doit avoir en général le quart plus un 6e de l’ordre qui les soûtient ; c’est-à-dire, la hauteur de l’entablement, plus une 6e partie. Elles sont composées ordinairement de trois parties principales ; savoir, d’un socle ou retraite, d’un dez & d’une tablette ; ces trois parties comprises ensemble doivent se diviser en neuf, dont on donnera quatre à la retraite ou socle, quatre au dez, & une à la tablette : mais comme cette hauteur de balustrade tenue extérieurement du quart plus un sixieme de l’ordre, seroit souvent trop haute pour servir d’appui du côté des appartemens ou terrasses supérieurs d’un bâtiment, alors le sol des étages intérieurs peut être élevé jusqu’à la hauteur de la retraite, à 2 ou 3 pouces près.
L’on fait souvent des balustrades qui tiennent lieu d’attique ou d’amortissement aux étages supérieurs d’un édifice, & dans lesquels on n’introduit point de balustres, ne devant les employer que lorsqu’il y a des vuides dans le bâtiment ; tels que sont les croisées, les portes, les entre-colonnes : or il est quelquefois des bâtimens qui n’ont point d’ouvertures remarquables ; alors il faut soustraire les balustres dans ces balustrades, pour leur donner un caractere de solidité qui réponde au reste de l’ordonnance : mais quand on en fait usage, il faut éviter d’en mettre plus de onze dans une même travée, ou moins de cinq, malgré l’exemple du château de Clagny, où l’on n’en voit dans quelques endroits que deux, & quelquefois une ; ce qui marque un trop petit espace vuide sur une grande face de bâtiment d’une ordonnance légere ; & celui du château d’eau du Palais-royal à Paris, d’un caractere rustique, où l’on voit au contraire des travées qui en ont jusqu’à 14 ;