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partie supérieure, qu’on appelle haut de casse, est divisée en 98 cassetins tous égaux, 49 de chaque côté, destinés pour les capitales ou majuscules, les petites capitales, les lettres accentuées, quelques lettres doubles, &c. Quand on dresse une casse pour y travailler, on la pose sur deux treteaux, beaucoup plus élevés sur leurs piés de derriere que sur ceux de devant ; ce qui fait que la partie la plus basse, qui contient les lettres les plus courantes, est la plus proche du compositeur ; & la partie la plus éloignée est la plus haute, & est celle qui renferme les lettres les moins fréquentes dans le discours, comme les capitales, les lettres accentuées, & lettres doubles. Voy. la fig. 1. Pl. III. de l’Imprimerie, qui représente une case Françoise, dans laquelle les lettres sont placées, comme il est d’usage à Paris de les disposer. La fig. 2. de la même Planche représente les casseaux de romaines A B D E, & d’italiques BCFE, qui sont toûjours placés à côté l’un de l’autre sur la table inclinée DEFd, portée par les quatre piliers K, K, K, K, assemblés les uns avec les autres par le moyen de plusieurs traverses, sur lesquelles pose la planche GH, qui sert au compositeur à mettre la galée & les pages déja composées, & autres choses qui peuvent l’embarrasser sur la casse.

La casse italique ne differe point de la romaine par la disposition des lettres.

Case ou Casse, en termes d’Orfevre, n’est autre chose qu’une plaque de fer quarrée de fonte, de dix à douze pouces de diametre. Elle est concave dans le milieu, afin que l’or ou l’argent venant à se fondre quand on les fait recuire, puisse se rassembler dans cette fossette. En ajoûtant le serre-feu à la case, on en fait un fourneau commode pour fondre les petites parties du métal.

L’usage principal de la case est de recuire les pieces d’Orfévrerie.

Case, au Trictrac, se dit de deux dames posées sur la même ligne ou fleche, où l’on joue. Voy. Trictrac. S’il n’y a qu’une dame sur la fléche, elle fait la demi-case.

On appelle case du diable, celle de la seconde fleche du grand-jan : on ne lui donne guere ce nom que quand c’est la seule qui soit à faire ; parce qu’il ne reste alors dans le petit-jan que cinq dames, & que tous les coups que l’on joue sans remplir, avancent ces dames, les font même passer. & mettent dans le cas ou de ne point faire son plein, ou de ne pas tenir long-tems.

CASENTINO, (Géog.) petit pays d’Italie, au grand duché de Toscane dans le Florentin, près de la source de l’Arne.

CASER, v. n. au Trictrac, c’est accoupler deux dames, ou les placer sur la même fleche.

* CASERIE, s. f. (Commerce.) M. Savary dit, dans son Dictionnaire du commerce, que les Arabes de la Terre-Sainte nomment ains, ce qu’on appelle ailleurs des chans ou caravanseras ; & qu’il y a à Rama deux caseries, ou grands enclos de murailles, au-dedans desquelles on trouve des magasins pour les marchandises, & des écuries pour les chameaux. Voyez Chan ; voyez Caravanserai.

CASERTA, (Géog.) petite ville d’Italie avec titre de duché, dans la terre de Labour, au pié du mont Caserta. Long. 31. 58. lat. 41. 5.

* CASH, s. m. (Commerce.) espece de petite monnoie de cuivre, usitée au royaume de Tunquin en Asie, & la seule qui se fasse dans ce pays ; encore n’est-il point décidé qu’on ne la tire point de la Chine. Sa valeur varie ; elle est tantôt haute & tantôt basse, suivant la quantité qui s’en trouve dans le commerce. Mille cashs peuvent revenir à cinq livres de notre argent.

CASHEL ou CASSEL, (Géog.) ville d’Irlande au comté de Tipperary. Long. 9. 52. lat. 52. 36.

CASIA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur sans pétale, composée de quelques étamines, soûtenues par un calice découpé pour l’ordinaire en trois parties. Cette fleur est stérile. Les fruits sont produits par des especes de ce genre, qui ne portent point de fleurs : ce sont des baies, le plus souvent de figure sphérique, qui renferment un noyau, dans lequel il y a une amande de même forme. Tournefort, Inst. rei herb. corol. Voyez Plante. (I)

CASILIRMAR, (Géog.) riviere d’Asie en Natolie, qui prend sa source dans la province de Chiangare, & va se perdre dans l’Euphrate.

CASILLEUX, adj. Les Vitriers appellent le verre casilleux, lorsqu’il se casse en plusieurs endroits, en y appliquant le diamant pour le couper. Cela arrive, disent-ils, à cause qu’il n’a pas eu assez de recuit au fourneau, c’est-à-dire qu’on l’a retiré trop tôt. Celui qui est bien recuit, se coupe facilement, & est tendre au diamant.

CASIMIR, (Géog.) petite ville en Starostie dans la petite Pologne, au palatinat de Lublin, sur la Vistule. Il y a encore une ville du même nom dans la grande Pologne, au palatinat de Posnanie.

CASIMAMBOUS, (Géog.) peuple ou tribu d’Afrique dans l’île de Madagascar, dans la province de Matatane.

* CASIUS, (Myth.) Jupiter fut ainsi appellé des montagnes de ce nom, sur lesquelles il étoit honoré. Il y en avoit une à l’entrée de l’Egypte ; une autre en Syrie. Ce Jupiter étoit représenté sous la forme d’un rocher escarpé, avec un aigle à côté.

CASLEU, s. m. (Hist. anc.) neuvieme mois de l’année sainte des Hébreux, & le troisieme suivant l’ordre civil & politique. Il répond à peu près à notre mois de Novembre, & a trente jours pleins. V. An.

Le septieme jour de casleu, les Juifs font un grand jeûne en mémoire de ce que le roi Joachim perça d’un canif le livre des prophéties de Jérémie, & les jetta sur du charbon allumé dans un réchaud. Le quinzieme du même mois, ils s’affligent devant le Seigneur, à cause qu’à pareil jour Antiochus Epiphanes profana le temple de Jérusalem, & y plaça une statue de Jupiter Olympien. Le vingt-cinquieme de casleu, Judas Machabée purifia le temple, & en fit de nouveau la dédicace, en mémoire de laquelle les Juifs célebroient tous les ans une fête solemnelle nommée encénies. Voyez Encénies & Dédicace.

On dit aussi que le trentieme de ce mois Néhémie offrit un sacrifice solemnel, & répandit sur l’hostie de l’eau boüeuse qui avoit été trouvée au lieu où l’on avoit auparavant trouvé le feu sacré, & que Dieu fit descendre une flamme du ciel qui alluma le feu sur l’autel. Dictionnaire de la Bibl. tome I. page 388. (G)

CASLONA, petite ville d’Espagne dans l’Andalousie, près du Guadalquivir.

* CASMINAR, ou CASSUMMUNIAR, (Hist. nat. bot.) on la nomme aussi rysagon. C’est une racine qui croît aux Indes orientales ; elle est de la grosseur du pouce, raboteuse, coupée en travers ; elle montre des nœuds qui forment des especes de cercles ; sa couleur extérieure est brune, en dedans elle est jaunâtre ; son goût est amer, son odeur est aromatique & fort pénétrante. Suivant M. Dale, elle a beaucoup de rapport avec la racine du zédoar. On lui attribue la vertu de fortifier les nerfs ; on en tire une teinture avec de l’esprit de vin, qu’on dit être un excellent anti-apoplectique & un bon remede contre la paralysie, le tremblement des nerfs, & la passion hystérique : on prétend qu’elle peut aussi servir de correctif au quinquina.

CASOAR, ou CASUEL, s. m. (Hist. nat. Ornith.)