rature, ne se borne pas comme dans nos écoles, au seul gouvernement de l’église Catholique, elle embrasse toutes les lois & tous les reglemens faits pour gouverner les sociétés fondées sur les liens de culte & de religion, & peut se diviser en discipline chrétienne, & en discipline héteronome.
La discipline chrétienne varie selon les différentes communions qui partagent l’Eglise universelle : mais toutes ces diversités peuvent être réduites sous les communions Romaine, Greque & Protestante.
La discipline héteronome renferme tout ce qui concerne le gouvernement des églises non Chrétiennes, telles que celles des Juifs, des Musulmans, & des Gentils idolatres.
Le Droit civil : de tout tems les hommes se sont réunis pour se fortifier contre leurs ennemis, & veiller avec plus de sûreté à leur mutuelle conservation, ce qui a formé des patries d’où le Droit civil a pris naissance. Il se partage assez naturellement en deux especes, Politique & Jurisprudence.
La Politique a pour objet le Droit public ; c’est-à-dire, qu’elle regarde les intérêts, la gloire, la puissance, la forme & l’administration des états ; d’où les actes conventionnels, les manifestes, les mémoires de négociations, &c.
La Jurisprudence veille aux intérêts des particuliers, décide leurs différends, &c. d’où les lois, les jugemens rendus, les Jurisconsultes, les Praticiens, &c.
Corporologie : au milieu des sociétés générales que forme l’église ou la patrie, il s’en éleve de particulieres qui peuvent se diviser en cénobitiques & associations.
La cênobitique comprend les regles claustrales & les autres écrits qui concernent le gouvernement des communautés religieuses.
Les associations renferment toutes les sociétés auxquelles la conformité de profession, d’emploi ou d’occupations, donne naissance dans le corps civil de l’état. Telles sont les académies, les ordres de chevalerie, les compagnies, les corps & métiers, &c. leurs statuts, leurs reglemens, & leurs usages particuliers.
L’Éthicologie : outre les sociétés fondées sur des lois authentiques, il en est une libre & naturelle que l’humanité inspire, & que la raison approuve ; c’est ce qu’on nomme commerce ordinaire de la vie. Les mœurs en sont le lien, & font l’objet de l’éthicologie. Les livres qui appartiennent à cette classe sont distingués par la forme que les auteurs ont donnée à leurs ouvrages ; ce sont ou des traités ou des caracteres.
Les Traités de morale sont ou des discours suivis ou méthodiques, adressés au public ou à quelques personnes particulieres, par forme de leçons.
Les Caracteres ne font précisément que mettre les mœurs en tableau par des descriptions, qui sans attaquer les personnes, tracent néantmoins tous les traits personnels.
La Thesmologie comprend les livres qui traitent des usages reçus dans les sociétés ; ces usages se distinguent par le cérémonial & les modes.
La Praxéonomie traite des sociétés particulieres & momentanées, de leurs regles, de leurs formes, &c. & se divise en aetiologie & ludicrologie.
L’aetiologie embrasse les pratiques familieres & domestiques.
La ludicrologie comprend les jeux de hasard, d’adresse ou de conduite.
Les Notices sont des ouvrages purement énu-
tantôt nominales.
Les Notices municipales ont pour objet les offices ; charges, emplois, siéges & tribunaux ; elles servent à faire connoître la puissance, ainsi que la forme des états & des corps civils.
Les notices nominales exposent les noms des personnes, soit des membres qui composent les différentes sociétés, soit des têtes qui étendent & soûtiennent les familles, soit de ceux qui forment l’ordre & la durée des successions sur les thrones & dans les places distinguées.
Les Histoires narrent les évenemens qui touchent le corps général de quelque société, soit que cette société forme une patrie, ou une simple congrégation ; ce qui divise cette classe en histoires nationales & congrégationales.
Les histoires nationales ont pour objet toutes les sociétés politiques d’état & de nation.
Les congrégationales ont les autres sociétés particulieres, telles que celles de religion.
Les Personologies sont, ainsi que l’étymologie de la dénomination le fait entendre, une sorte d’historiographie qui a pour objet les personnes en particulier. Cette forme, comme les autres, a deux ordres sous les noms de vies & de voyages. Sous le nom de vies est compris tout ce qui porte le titre de mémoires.
La Littérologie a pour objet les faits & les évenemens littéraires, & se divise en doctrinologie, bibliographie.
La doctrinologie fait l’histoire des Sciences & des Arts ; c’est-à-dire, qu’on y prend soin de faire connoître le tems & les circonstances de leur origine, ainsi que le cours de leurs progrés.
La bibliographie instruit des écrits, que la plume ; conduite par le talent de l’esprit, a donnés au public ; ce qui se fait ou par des extraits & des analyses, ou par des catalogues.
Les Fictions, enfans de la seule imagination, & faites pour amuser, se masquent d’un faux air d’histoire par une narration suivie, & se divisent en romans & en contes.
Les Collections comprennent tous les ouvrages historiographiques faits de diverses pieces d’assemblage sans aucun enchaînement d’évenemens & de circonstances ; elles peuvent se réduire à deux objets différens, les antiquités & les compilations.
Les antiquités rassemblent ce qui regarde les monumens que la main des hommes a fabriqués, & que les tems n’ont pas détruits, tels que les bâtimens, les inscriptions, les médailles, les chartres, & autres choses pareilles.
Les compilations ramassent les différens faits indépendans les uns des autres, tels que les mémoriaux & les dictionnaires historiques.
La nature présente une multitude d’êtres contenus dans un espace, d’où naît l’envie de calculer les uns, & de mesurer l’autre ; de façon que le nombre & la grandeur deviennent une occupation d’esprit, & sont véritablement des connoissances préliminaires & nécessaires à l’étude de la nature.
Un regard ensuite plus attentif fait qu’on regarde le monde comme un vaste pays où l’on voudroit voyager, & dont la totalité se distribue en deux parties, le ciel & la terre. Ce sont deux objets nouveaux à traiter.
A l’idée générale des régions doit naturellement succéder celle d’habitation ; on y rencontre une multitude d’êtres successivement produits & renouvel-