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faire du sel ; ils ont un pont, & on les remplit d’eau jusqu’au pont. Voyez Bateau.

Barque de vivandier ; c’est celle qu’un vivandier promene sur l’eau le long des quais ou autour des vaisseaux, pour y vendre des vivres. (Z)

Barque, en terme de Brasserie, est une espece de bassin de bois de chêne fait avec des planches, de figure quarrée ; il sert aux Brasseurs à mettre leurs métiers lorsqu’ils les retirent des chaudieres ou des cuves.

BARQUEROLLE, BARQUETTE, s. f. (Marine.) bâtiment médiocre de voiture sans aucun mât, qui ne va qu’à la rade & de beau tems, sans jamais se hasarder en haute mer.

BARRA, (Commerce.) que l’on appelle quelquefois barro ; mesure de longueur dont on se sert en Portugal pour mesurer les draps, serges, toiles, &c. les six barras font dix cabidos ou cavidos, & chaque cabidos fait quatre septiemes d’aunes de Paris. Voy. Cabidos.

Barra est encore une mesure de longueur qui sert en quelques endroits d’Espagne à mesurer les étoffes ; c’est la même chose que la verge de Séville. Voyez Verge. (G)

* Barra, (Géog.) île de l’Océan à l’occident de l’Ecosse. Long. 10. lat. 56. 40.

Il y a un petit royaume de ce nom dans la Nigritie.

* Barra, (Géog.) ville de l’Abyssinie en Afrique, sur le lac de Zaflan, au royaume de Gorgan, entre Zaflan & Gorgan.

BARRACAN, s. m. (Commerce.) étoffe forte, dont la chaîne est de laine d’estame retorse, la trame à l’ordinaire, & qui se fabrique comme le drap ; le nombre des fils est plus considérable, proportion gardée, que dans les autres étoffes, parce que celle-ci ne va point au foulon : il faut par la même raison qu’elle soit frappée extraordinairement fort. Voyez la manufacture de drap à l’article Draperie. Elle est au sortir du métier telle qu’elle sera employée.

BARRACANIERS, s. m. ouvriers qui font le barracan. Voyez Barracan.

BARRAGE, (Commerce.) droit établi pour la réfection des ponts & passages, & particulierement du pavé. Ce droit s’appelle ainsi à cause des barres ou barrieres qui traversent le chemin aux entrées des villes & autres lieux où ce droit est établi. Il n’y a guere que les voituriers qui le payent pour leurs chariots, charrettes, & chevaux de somme. Il y a cependant des lieux où toutes les voitures en général, & même les gens de pié, ont coûtume de le payer. Il est inégal, & plus ou moins fort selon les lieux.

Les barrages, & entr’autres celui de Paris, appartenans au Roi, formoient autrefois une ferme particuliere, qui est maintenant réunie a celle des aides. Le droit de barrage se paye à Paris sur tout ce qui y entre & arrive, soit par terre soit par eau. Voyez sur cette matiere les détails dans lesquels entre M. Savary, Dictionn. du Commerce, tom. I. page 862 & 863.

BARRAGER, commis établi aux barrieres pour faire payer & recevoir les droits de barrage. Voyez Barrage. (G)

* BARRAUX, (Géog.) ville de France dans le Dauphiné, à l’entrée de la vallée de Grésivaudan, sur l’Iser.

BARRE, s. f. ce terme pris grammaticalement a plusieurs acceptions différentes, entre lesquelles les deux suivantes sont les plus générales. Il se prend ou pour un morceau de bois, de fer, ou d’autre matiere, rond, quarré, ou à pans, dont la largeur & l’épaisseur sont peu considérables par rapport à la lon-

gueur ;

ou pour une ligne tracée soit sur la pierre soit sur le papier. Dans le premier cas il change quelquefois de nom, selon la matiere & la force ; & quoique l’on dise une barre de fer ou de bois, on dit un lingot d’or ou d’argent, une tringle de fer, un fil d’archal. Voyez plus bas d’autres acceptions du mot barre.

Barre, en terme de Palais, dénote une enceinte de menuiserie, haute de trois ou quatre piés, derriere laquelle les avocats sont placés pour y plaider des causes. Voyez Cour.

On l’appelle en quelques endroits barre d’audience, & dans d’autres auditoire : elle répond à ce qui étoit appellé parmi les Romains causidica. On l’appelle barre parce qu’elle est formée par une barriere, appellée aussi par des auteurs cancelli, barreaux, & caulæ, parc, par une métaphore prise d’un lieu où parquent les moutons.

La dénomination de barre ou barreau est aussi donnée aux bancs où les gens de loi ou les avocats sont assis, à cause de la barre ou barriere qui sépare les conseillers, des plaideurs, procureurs & autres.

En Angleterre les gens de loi qui sont appellés à la barre, c’est-à-dire, qui ont leur licence pour plaider, appellés licentiati, ou licentiés, sont nommés barristers. Voyez Advocat.

Barre s’est dit aussi d’une exception contre une demande ou plainte. Voyez Exception.

L’auteur des termes de pratique définit barre un moyen rapporté par le défendeur dans un procès, par lequel l’action du demandeur est détruite pour toûjours.

On distinguoit la barre en perpétuelle & temporelle.

Barre perpétuelle est celle qui éteint l’action pour toûjours.

Barre temporelle, n’est qu’une exception dilatoire. Voyez Dilatoire. (H)

* Barre-sacrée, (Hist. anc. Myth.) instrument de bois en forme de cassette, partagé par deux sceptres posés en sautoir, dont les Egyptiens se servoient dans leurs sacrifices & pour leurs divinations. Kirker, Obel. pamph. & Œdip. agypt.

Barres, (Hist. mod.) mot dont on s’est autrefois servi pour exprimer un exercice d’hommes armés & combattans ensemble avec de courtes épées, dans un espace fermé de barreaux ou barrieres qui les séparoient des spectateurs. Voyez Lice. (G)

Barres, (Jeu.) est encore le nom que les jeunes gens donnent à un jeu qui consiste à se séparer en deux troupes, à venir se provoquer réciproquement, à courir les uns contre les autres entre des limites marquées ; ensorte que si quelqu’un de l’un ou de l’autre parti est pris par ses adversaires, il demeure prisonnier jusqu’à ce que quelqu’un de son parti le délivre, en l’emmenant malgré les poursuites du parti contraire. (G)

Barres (en Musique), sont des traits tirés perpendiculairement à la fin de chaque mesure sur les lignes de la portée, pour séparer la mesure qui finit de celle qui recommence. Ainsi les notes contenues entre deux barres forment toûjours une mesure complete, égale en valeur & en durée à chacune des autres mesures comprises entre deux autres barres, tant que le mouvement ne change pas. Mais comme il y a plusieurs sortes de mesures qui different considérablement en durée, les mêmes différences se trouvent dans les valeurs contenues entre les deux barres de chacune de ces especes de mesures. Ainsi dans la mesure à 3 tems qui se marque par ce signe , & qui se bat lentement, la somme des notes comprises entre deux barres doit faire une ronde & demie ; & dans cette autre mesure à trois tems , qui se bat vîte, la même somme ne fait que trois croches : de sorte que quatre fois la valeur contenue