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pellés gagers, pour les distinguer des autres qu’on appelloit boursiers.

Le second, appellé le collége des cinquante-quatre, composé de cinquante-quatre nouveaux secrétaires du Roi, créés par édit de Charles IX. en 1570, & confirmé par Henri III. en 1583.

Le troisieme, appellé des soixante-six, composé de soixante-six secrétaires du roi, créés à diverses fois, & unis en collége par Henri IV. en 1608, auxquels furent joints les quarante-six créés par édit de Louis XIII. en 1641, ce qui fit en tout, dans ce collége, cent douze secrétaires du roi.

Le quatrieme, appellé des six-vingts des finances créés à trois fois ; savoir, vingt-six par Henri IV. dix par Louis XIII. en 1605, & quatre-vingt-quatre encore par Louis XIII. en 1635.

Le cinquieme, appellé collége des vingt de Navarre, fut créé & établi en 1607 par le roi Henri IV. qui les amena en France avec la couronne de Navarre ; ils étoient ses secrétaires lorsqu’il n’étoit encore que roi de Navarre.

Le sixieme & dernier, appellé des quatre-vingts, fut créé à deux fois par Louis XIV. savoir, quarante-six en 1655, & trente-quatre en 1657.

Ces six colléges différens ont depuis été réunis en un seul & même collége, qu’on appelle le grand collége des secrétaires du roi, qui ont tous le même titre.

Le petit collége est composé des secrétaires du roi établis près des cours & petites chancelleries. Voyez Secrétaires du Roi. (A)

Collége, en parlant de l’Allemagne, se dit d’une célebre division de tous les états qui composent le corps Germanique en trois ordres ou classes, qu’on nomme le collége des électeurs, le collége des princes, & le collége des villes libres ou impériales. Les deux premiers corps ne formoient d’abord qu’une seule & même assemblée, soit pour l’élection de l’empereur, soit pour les autres délibérations. Mais les électeurs s’étant insensiblement arrogés le droit d’élire seuls l’empereur, & de tenir leurs conférences à part, tant dans cette occasion que pour les autres affaires de l’empire, malgré les protestations des autres princes & des villes impériales, cela fit prendre aussi à ces princes & à ces villes la résolution de s’assembler en corps séparés ; & de-là est venue la distinction des trois colléges, qui fut reçue & établie dans la diete de Francfort en 1580. Mais les villes impériales sont les dernieres qui ont fait un collége particulier : leurs priviléges néanmoins sont bien moins considérables que ceux des deux premiers corps ou colléges. Quand les deux premiers colléges étoient d’accord, le collége des villes se trouvoit obligé de consentir sans autre délibération. Mais cet ordre a changé ; si le collége des villes impériales s’oppose à l’avis unanime des deux autres colléges, pour lors on députe vers l’empereur, pour le prier d’induire les villes à donner leur consentement à l’avis des deux autres colléges supérieurs.

Le collége électoral est composé des princes électeurs, qui sont trois ecclésiastiques ; savoir, l’électeur de Mayence, l’électeur de Treves, & l’électeur de Cologne, tous trois archevêques, & de cinq séculiers, qui sont le roi de Boheme, le duc de Baviere, l’électeur de Saxe, celui de Brandebourg, & le palatin du Rhin, auxquels l’empereur Léopold ajoûta un sixieme en faveur du duc de Brunswik-Hanovre, dont la maison occupe aujourd’hui le trône d’Angleterre. L’électeur de Mayence tient le directoire, ou est directeur de ce collége, c’est-à-dire qu’il y propose les matieres & recueille les voix. Les électeurs peuvent y assister par eux-mêmes ou par leurs ambassadeurs ; quant à leurs autres prérogatives, voyez Electeur.

Le collége des princes comprend tous les autres

princes d’Allemagne, soit ecclésiastiques, comme archevêques, évêques, abbés, prevôts, & autres prélats princes ; soit séculiers, comme ducs, marquis, landgraves, burgraves, & autres princes. Il comprend aussi les abbés, abbesses, les autres prélats & les comtes qui sont membres relevans immédiatement de l’empereur ou de l’empire, & qui sont non-seulement compris dans la matricule de l’empire, mais encore contribuent à ses nécessités suivant la taxe portée par cette matricule ; car il y a plusieurs seigneurs qui ont conservé le titre de princes de l’empire, comme les archevêques de Besançon & de Cambrai, sans avoir ni séance ni suffrage aux dietes : mais l’évêque de Strasbourg, quoique sous la domination de France, a conservé son rang à la diete de l’Empire. Il doit cette prérogative particuliere au feu empereur Charles VI. ce qui fut négocié par le savant M. Schœpflin, professeur d’Histoire & de Belles-lettres à Strasbourg. Le directoire des princes est tenu alternativement par l’archiduc d’Autriche & par l’archevêque de Saltzbourg.

Le troisieme collége est celui des villes impériales, ainsi nommées parce qu’elles sont états immédiats & indépendans de toute autre puissance que de l’empereur & de l’Empire. Depuis le traité de Westphalie elles ont voix délibérative & décisive comme les deux autres colléges. L’Allemagne avoit autrefois quatre-vingt-quatre ou quatre-vingt-cinq villes qui joüissoient de ce droit ; ce nombre est réduit à environ cinquante ; leur directoire est tenu & exercé par le premier magistrat de la ville impériale où la diete est convoquée ; & si elle ne s’assemble pas dans une ville impériale, les premieres villes des bans font exercer le directoire alternativement par un syndic ou par un avocat. Heiss. histoire de l’empire, tom. III. (G) (a)

Collége de Sion, ou du Clergé de Londres : c’étoit de tems immémorial une maison religieuse nommée tantôt prieuré, & tantôt hôpital. A sa destruction, arrivée la trente-unieme année d’Henri VIII. on l’appelloit l’hôpital d’Ehyn, du nom d’un mercier qui l’avoit fondé en 1329. Présentement ce collége est composé du collége du clergé de Londres, qui lui a été incorporé en 1631 à la requête du docteur Withe, en qualité de président des membres du collége de Sion, & hôpital fondé pour dix pauvres hommes & autant de femmes.

Les officiers de ce collége sont le président, deux doyens, & quatre assesseurs ; ils sont élûs tous les ans parmi les curés & vicaires de Londres, & sont sujets à la visite de l’évêque. Ils ont une belle bibliotheque fondée par M. Simson : elle est principalement destinée à l’usage du clergé de Londres, sans en excepter cependant les autres étudians. Ils ont aussi une classe avec des chambres pour les étudians ; mais elles sont occupées communément par les ministres des paroisses voisines. Chambers.

Collége des Docteurs en Droit de Londres, ordinairement appellé doctors commons, a été fondé par le docteur Harvey doyen de la cour des Arches, en faveur des professeurs de Droit civil établis à Londres, aussi-bien que pour le juge de la cour des Arches de Cantorbery, le juge de l’amirauté, de la cour de la prérogative, &c. & autres docteurs en Droit. Ils vivent tous, tant pour le logement que pour la nourriture, à la maniere des colléges, c’est-à-dire en commun, ce qui fait qu’on les appelle doctors commons. Leur maison ayant été brûlée dans le grand incendie de 1661, ils demeurerent à Exeter-house-in the Strand, jusqu’à ce que leur collége fut rebâti à leurs dépens, & avec magnificence.