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Le cytise de jardins. On peut bien appeller ainsi l’espece désignée par C. Bauhin sous la phrase de cytise à feuilles lisses arrondies dont le pédicule est très court, parce qu’en effet c’est le cytise qu’on cultive le plus pour l’agrément. C’est un arbrisseau fleurissant fort joli, qui s’éleve à cinq ou six piés, & qui produit au mois de Mai une grande quantité de fleurs jaunes d’une belle apparence. On peut le multiplier de branches couchées ou de graines qui sont mûres au mois d’Août, & qui tombent promptement ; mais le plus court sera de la faire venir de boutures, qui étant faites au printems, s’éleveront à deux piés, & seront en état d’être transplantées l’automne suivante : & même j’ai vû réussir des boutures de cet arbrisseau qui n’avoient été faites qu’au mois de Juillet ; ce qui est très-rare parmi les arbres qui quittent leurs feuilles. Ce cytise est fort susceptible de plusieurs formes : on peut lui faire une tête ronde, & sur-tout en former de petites palissades pour lesquelles il est tout-à-fait convenable, à cause qu’il se garnit de quantité de rameaux, qu’il ne quitte ses feuilles que des derniers, & que tous les terreins lui conviennent.

Le cytise verd foncé. C’est encore un bel arbrisseau fleurissant qui est très-robuste, qui ne s’éleve qu’à cinq ou six piés, & auquel on peut donner une forme réguliere. Il se couvre au mois de Juin d’une quantité de grapes de fleurs jaunes plus longues que celles du précédent, qui se soûtiennent aussi droites, mais qui durent plus long tems. On peut le multiplier & l’élever de la même maniere que celui qui précede.

Le cytise velu, est ainsi nommé parce que ses feuilles sont couvertes d’une espece de duvet roussâtre. C’est un petit arbrisseau fleurissant qui a pris faveur en Angleterre, où on le cultive à présent en quantité dans les pepinieres. Il est assez robuste pour passer l’hyver en pleine terre. Il fleurit dès le commencement d’Avril, & on peut le multiplier & l’élever aussi aisément que les précédens.

Le cytise rampant. Cet arbrisseau qui s’éleve d’environ un pié, se trouve communément en Bourgogne sur les montagnes, au couchant de la ville de Dijon. La plûpart de ses branches s’inclinent naturellement & rampent par terre. Ses fleurs d’un jaune obscur viennent en maniere de couronne au bout des branches au commencement de Juin, & durent jusqu’à la fin de Juillet : les gousses qui renferment la graine sont garnies d’une sorte de duvet, de même que les feuilles en dessous. Cet arbrisseau est très robuste, vient dans les plus mauvais terreins, & se multiplie très-aisément ; mais il n’a nul agrément.

Ce sont là les especes de cytise les plus robustes, & qui étant par conséquent les plus intéressantes & les plus utiles, puisqu’elles peuvent résister en plein air dans ce climat ; j’ai eu plus occasion de les observer que les suivantes, sur lesquelles on peut très bien s’en rapporter à M. Miller dont j’ai extrait ce qui suit.

Le cytise des Canaries. C’est un petit arbrisseau toûjours verd dont la feuille est blanchâtre, & qui est trop délicat pour passer l’hyver en pleine terre dans ce climat : il lui faut l’orangerie, dont il fait l’ornement aux mois de Mars & d’Avril, qui est le tems de ses fleurs. On peut le multiplier de graines & de branches couchées.

Le cytise épineux. Il faut des précautions pour élever cet arbrisseau de semence pendant les premieres années ; & on ne doit pas manquer de lui faire passer l’hyver dans l’orangerie. Mais quand il sera devenu ligneux, on pourra l’exposer en pleine terre à une situation chaude, où il résistera aux hyvers ordinaires. Il fleurit au mois de Mars, & n’a pas grand agrément.

Le cytise de Montpellier. Arbrisseau assez joli qui s’éleve à huit piés, qui fleurit au mois de Mai, & auquel on peut faire une tête réguliere : mais comme les grands hyvers le font périr lorsqu’il est en pleine terre, il faut pour l’élever de semence autant de précautions que pour le précédent.

Le cytise à feuilles blanchâtres & à gousses longues. La meilleure qualité de cet arbrisseau est de fleurir au mois de Septembre, où bien peu d’autres arbrisseaux donnent des fleurs.

Le cytise velu à fleurs jaunes pourprées.

Le cytise verd.

Le cytise de Portugal à feuilles de luzerne. Ses fleurs naissent aux aisselles des feuilles.

Le cytise de Portugal à fleur blanche. Ses feuilles sont argentées & très-petites.

Le cytise de Portugal à grande fleur. Ses feuilles sont petites, & les gousses qui renferment sa graine sont larges & velues.

Le cytise à feuilles argentées.

Le cytise du Levant à grandes feuilles blanchâtres en-dessous.

Ces huit dernieres especes de cytise sont de petits arbrisseaux qu’on cultive rarement, & dont il ne paroît pas qu’on fasse grand cas. Mais comme ils sont originaires des pays méridionaux, ils ne sont pas assez robustes pour résister aux grands froids de ce climat. Cependant lorsqu’ils seront forts & ligneux, ils pourront y passer les hyvers ordinaires en pleine terre, dans une bonne exposition, où ils se défendront encore mieux des gelées si on les plante parmi d’autres arbrisseaux. On pourra les multiplier de graine avec quelques précautions & le secours de l’orangerie.

Le cytise d’Afrique. Cet arbrisseau dont la feuille est étroite & velue, étant plus délicat que tous ceux qui précedent, & ne pouvant passer l’hyver en plein air, il faut le traiter comme les orangers.

Le cytise d’Amérique. Cet arbrisseau a l’écorce garnie d’une espece de duvet qui la fait paroître soyeuse. Il est si délicat qu’il ne réussira pas dans ce climat, à moins que de lui faire passer l’hyver dans une bonne serre.

Le cytise à fruit blanc. On cultive cet arbrisseau dans les Indes occidentales à cause de son utilité : il se plaît dans les plus mauvais terreins, & il rapporte quantité de fruits, qui étant bons à manger, servent quelquefois d’aliment aux gens du pays : mais le principal usage qu’ils en font c’est d’en nourrir les pigeons ; ce qui l’a fait nommer le pois des pigeons. On donne aussi les branches de l’arbrisseau avec le fruit même & les feuilles à différens bestiaux pour les bien engraisser. Mais on ne sauroit en tirer le même parti dans ce climat, parce qu’il est si délicat qu’il lui faut une serre à feu pour passer l’hyver.

Le cytise-indigo. C’est une plante vivace qu’on distingue des autres especes de cytises, en ce que ses feuilles n’ont presque point de pédicule, & que le calice qui soûtient la fleur est garni de trois petites écailles. On se sert de cette plante dans la Louisiane pour faire de l’indigo. Cependant on ne l’éleve que difficilement en Angleterre, où elle se trouve délicate pour le climat : & comme elle ne réussit pas bien en pot, & qu’il faut la tenir en pleine terre, il faut avoir soin de la défendre des gelées pendant l’hyver. Elle trouveroit probablement un degré de chaleur plus convenable dans les provinces méridionales de ce royaume.

Le cytise à feuilles ovales. C’est un petit arbrisseau qui ne s’éleve qu’à trois piés, & dont on fait quelqu’estime parce que ses fleurs viennent de bonne-heure au printems. Il est très-robuste, mais fort rare.

Le cytise de Sibérie. Sa feuille est blanchâtre &