l’amydon une demi-livre ; faites bouillir dans trois pintes d’eau bien nette ; remuez pendant l’ébullition, avec une spatule de bois ; ajoûtez une once d’émail de Hollande, ou de bleu ; gros comme une petite noix d’alun de roche, & autant de cire grommelée : faites cuire le tout à petit feu ; & quand vous vous appercevrez que l’eau commencera à se clarifier, ôtez le mélange de dessus le feu, & passez-le par un linge propre. Voyez Amydon.
EMPOISONNEMENT, s. m. (Jurisp.) c’est l’action de faire prendre à quelqu’un du poison, ce qui est un crime capital : en termes de palais on dit plus communément le crime de poison. Voyez Poison. (A)
EMPOISSONNER, v. act. (Pêche.) Le mois de Mai est toûjours le tems qu’on choisit pour empoissonner les étangs, à cause que c’est la saison de trouver beaucoup de petits poissons, ces animaux étant entrés en amour au commencement du printems.
En Bourgogne on appelle cet empoissonnement de l’alvin ; & par étymologie, le lieu où on le conserve s’appelle alvinier.
Pour empoissonner les étangs, il faut un millier de petits poissons par chaque arpent.
EMPOLI, (Géogr. mod.) ville de la Toscane en Italie ; elle est située sur l’Arne. Long. 28. 40. lat. 43. 42.
EMPORETIQUE, adj. est un terme de Pharmacie qui se dit du gros papier gris ou brouillard, qui boit, & dont on se sert pour filtrer des liqueurs.
* EMPORIUM, (Hist. anc.) c’étoit à Rome un lieu où s’assembloient des marchands de miel, de fruits, & d’autres pareilles denrées. Il y en avoit un dans la troisieme région, proche de la metasudante : il tenoit tous les neuf jours. Il y en avoit un autre hors de la porte trigemina, près du campus navalis ; les bateaux y abordoient : il étoit situé dans la treizieme région pavé, & entouré de palissades. Ce fut Aurélien qui l’enferma dans Rome, lorsqu’il en étendit l’enceinte.
Il y avoit dans Athenes des emporii curatores, dont les fonctions étoient de veiller à ce qu’on ne distribuât aucune mauvaise denrée dans les marchés ; qu’on y vendît à bon poids & à bonne mesure, & qu’aucun particulier n’enlevât plus de vin & de blé qu’il ne lui en falloit pour sa consommation domestique : ce qui restoit étoit acheté par l’état, porté dans des magasins, & donné aux pauvres à un prix modéré.
EMPORTE-PIECE, s. m. en terme de Boutonnier ; c’est un fer gravé en creux, & tranchant, qui emporte de petits morceaux de vélin de la figure qu’il a lui-même, quand on le frappe avec le marteau sur les vélins.
Emporte-piece, chez les Bourreliers, est une espece de ciseau de fer rond dans toute sa longueur, creux par l’extrémité d’en-bas, & fort coupant, dont on se sert pour pratiquer des trous dans le cuir. Pour cet effet on pose la partie coupante de cet outil à l’endroit où on veut faire le trou ; & en frappant avec un maillet sur la tête de l’instrument, on coupe le cuir, de maniere que la piece ronde qui en sort, monte le long de la partie creuse de l’emporte-piece, & sort par une ouverture pratiquée vers le milieu de l’instrument.
Il y a chez les Bourreliers plusieurs sortes d’emportes-piece, qui ne different que par leur grosseur & par la grandeur des pieces qu’ils emportent. Voyez les figures dans la Planche du Bourrelier.
Emporte-piece, terme & outil de Ceinturier, qui sert pour faire des trous au cuir qu’ils employent.
Cet outil est fait à-peu-près comme le rivetier, est creux & tranchant par en-bas ; de façon qu’en l’appliquant sur un morceau de cuir, & frappant
Emporte-piece, outil de Ferblantier ; c’est un poinçon long de trois pouces, gros de deux pouces, rond dans toute sa longueur, & qui est creux en-dedans par en-bas, & fort tranchant. Cet outil sert aux Ferblantiers pour former un gros trou rond dans une piece de fer-blanc. Voyez la figure, Planche du Ferblantier.
Emporte-piece, pour les fermoirs de livres ; c’est une espece de levier, à l’extrémité duquel on a pratiqué la figure en creux des fermoirs de livres. Les bords de cette figure sont fort tranchans : le levier est long ; il est arrêté à charniere sur un établi, vers le bout où l’on a pratiqué la figure en creux du fermoir. On expose à l’action de ce levier, sous la figure en creux, des feuilles de cuivre, d’argent, &c. On applique la main à l’extrémité du levier, & cette seule pression fait trancher les feuilles par les bords coupans de la figure en creux du fermoir. En très peu de tems on parvient à couper ainsi un grand nombre de fermoirs. Voyez les figures.
Emporte-piece, (Jardinage.) c’est un outil de fer ou d’acier, très-tranchant, qui ampute, entaille & enleve à soi, lorsqu’on le retire, la piece qu’il a coupée. C’est une espece de fermoir ou ciseau de menuisier, avec lequel on fait dans le bois d’une tige étronçonnée, une entaille longue & large, à proportion de la grosseur de la greffe qu’on y veut insérer, de maniere qu’elle y soit enchâssée bien juste. On dit greffer en emporte-piece. Voyez. (K)
Emporte-piece, (Lutherie.) sorte de poinçon à découper dont les Facteurs de clavecins se servent pour percer en quarré les registres & guides revêtus de peau de mouton. Le pelletier emporte d’un seul coup une piece parallélogramme, qui est la figure des trous des registres & du guide par où passent les sautereaux : les deux autres, marqués 2 & 3 dans la Planche, servent à faire en deux fois la même opération. Celui qui est marqué 2, coupe les deux longs côtés des trous ; & le troisieme, les deux petits côtés des mêmes trous. On se sert préférablement de ces derniers, quoiqu’il soit nécessaire de frapper deux fois, parce qu’ils sont plus faciles à faire & plus faciles à aiguiser. On coupe ces morceaux de peau sur un morceau de bois bien dressé, ou sur une lame de plomb. Voyez les figures 24, 25 & 29, Pl. XVII. de la Lutherie.
Emporte-piece, à la Monnoie, nom que les ouvriers donnent à l’instrument appellé coupoir. Voyez Coupoir.
* EMPORTER, v. act. se dit en général d’une action en conséquence de laquelle un corps auquel cette action est appliquée, passe d’un lieu dans un autre. On y joint pourtant cette vûe de l’esprit, que la cause qui transporte est regardée comme continuellement appliquée à la chose emportée. On se sert de ce terme au simple & au figuré, au moral & au physique ; mais le substantif emportement ne se prend qu’au moral, & marque une agitation violente de l’ame. Le participe emporté se prend au physique & au moral : on dit, on a emporté cette armoire, & c’est un emporté.
Emporter, Remporter, synon. On dit toûjours remporter la victoire, & non pas emporter la victoire ; mais on dit au contraire emporter le butin, & non pas remporter le butin. Ces deux mots ont également leur bisarrerie d’usage, quand on les employe au figuré. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.
Emporter, (Marine.) se dit de ce que le vent ou les coups de mer enlevent du vaisseau. On a vû des voiles & des vergues emportées par le vent, des galeries emportées par des coups de mer, & quelquefois des mâts. (Z)