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posée entre deux jumelles 6 & 7 ; la charniere 8, la bride 5, la vis qui fait fermer à mesure qu’on a besoin 9 ; 10 montre la bride séparée de la filiere ; 11 la vis qui est à filets ou par quarrés.

12, 13, 14, est une autre espece de filiere double qui a deux vis, qui sont aux extrémités des jumelles en 13 & 14 ; les jumelles 12 ; 15, 15, est la même filiere : on voit une des jumelles séparée de sa vis, comme la jumelle 16.

Autre filiere double 17, 18, 19 ; bras de la filiere 17, corps de la filiere 19, vis à filets quarrés & servant à serrer les jumelles lorsqu’on veut faire une vis 18 ; 20 entaille faite dans le côté du corps de la filiere, dans laquelle coulent les jumelles. 21, 21, jumelles ; les jumelles sont les pieces qui forment les filets de la vis. 22, 23, jumelles de la même filiere. 24 un des côtés de la même filiere, dont la cannelure est faite avant de la couder. 25 la même filiere, dont les cannelures & tenons sont prêts à être montés sur la piece 26. 27 mandrin qui sert à pratiquer l’espace qui est entre les deux côtés de la filiere. 28 la même filiere dont un des côtés est tourne, & l’autre droit. 29 tête de la filiere, dans laque le les bras ou côtés de la filiere s’assemblent à tenons & mortoises.

Autre espece de filiere double dite à l’angloise. 31 & 32 les jumelles, semblables à celles de l’espece précédente ; à cette différence près, que les côtés de la filiere précédente sont creusés en dos d’âne : au lieu que ceux de la filiere dont il s’agit, entrent dans les rainures ou cannelures qui sont dans les côtés. 33 vis qui serre les jumelles. 34, 35, bras de la filiere.

Filiere simple ; c’est une piece de fer plat, acerée dans le milieu, où sont plusieurs trous taraudés pour faire les vis. Cette sorte de filiere fait les vis du premier coup ; au lieu que les doubles ne les font qu’à plusieurs reprises. x, x, y, filiere simple ; x, x, trous filetés.

Filiere à vis, outil de Serrurerie, de Fabricateurs d’instrumens de Mathématiques, de Tourneurs, Doreurs, Horlogers, &c. & généralement de toutes les professions qui ont besoin de vis dans leurs ouvrages Il y en a de plusieurs sortes.

L’espece la plus simple (telle est celle qu’on voit représentée Pl. du Doreur) & qui sert également aux Horlogers, & que l’on nomme filiere simple, consiste en une plaque d’acier percée de différens trous gradués, taraudés intérieurement, c’est-à dire formés en écrous par des taraux convenables, & trempée ensuite au plus dur. Il y en a qui ont deux poignées ; d’autres n’en ont qu’une ; d’autres enfin n’en ont pas du tout, & ne sont que des plaques d’acier taraudées, ainsi qu’il a été dit. Ces sortes de filieres ne servent ordinairement que pour faire de très-petites vis, soit en fer, acier, ou cuivre.

L’autre espece de filiere, représentée dans nos Pl. de Taillanderie, consiste en un chassis ou parallélogramme de fer BCED, d’une grandeur & d’une épaisseur convenables. La largeur BC doit égaler au moins trois fois le diametre des plus grosses vis que l’on puisse fabriquer avec cet outil. A l’extrémité DE du chassis est un bossage K, percé d’un trou nommé œil, dans le même plan que le chassis : ce trou est taraudé pour recevoir la vis HF du manche HG. L’autre extrémité du chassis est terminée par le manche XA, de la même piece de fer que le chassis, ou rapporte dans un œil semblable à celui qui reçoit la vis FG, si on ne veut pas l’enlever de la même piece.

Chacun des longs côtés du chassis de la filiere est gravé d’une rainure d’un calibre convenable, & à-peu-près large du tiers de l’épaisseur du chassis : cette rainure reçoit les languettes ed, fg pratiquées aux coussinets, fig. 2. Ces coussinets sont des morceaux d’acier, aussi longs, sans y comprendre les languet-

tes, que l’ouverture du chassis est large, & dans laquelle

ils peuvent entrer au moyen des entailles a, o, pratiquées au chassis de la filiere. Ces coussinets sont entaillés à-peu-près semi-circulairement en ef, taraudés & trempés dur.

Pour faire une vis avec cet outil ; après avoir tourné le cylindre sur lequel on veut tracer ou former un filet, on le met verticalement entre les mâchoires d’un étau ; & après avoir choisi la paire de coussinets convenable (car une filiere doit être assortie d’un grand nombre de coussinets, pour pouvoir faire des vis de différentes sortes de pas, & sur différentes sortes de grosseurs de corps), on la place dans le chassis & par-dessus une piece plate de fer, pour recevoir la pression de la vis FH : en cet état on présente la filiere au cylindre qui est dans l’étau, ensorte que le cylindre passe entre les coussinets, que l’on serre contre ce cylindre en faisant tourner la vis FH par le moyen d’un levier placé dans le trou F, que l’on fait tourner jusqu’à ce que la pression soit suffisante : en cet état & après avoir arrosé d’huile le cylindre, on fait tourner le chassis de la filiere, en tirant & poussant alternativement les manches, jusqu’à ce qu’elle soit descendue jusqu’en-bas de la partie que l’on veut tarauder. Par cette premiere opération, la vis n’est guere que tracée sur le cylindre. On acheve de l’imprimer profondément, en réitérant cette opération autant de fois qu’il est nécessaire ; observant de mettre de l’huile à chaque fois, tant pour faciliter le mouvement, que pour faire sortir les copeaux que les angles saillans internes des coussinets enlevent, en formant les vuides ou intervalles qui séparent les filets de la vis. Il faut observer qu’au lieu d’huile on se sert de cire, lorsque l’on veut tarauder des pieces de cuivre. Un tarau, fig. 3. n’est autre chose qu’une vis d’acier trempé, un peu conique, dont les filets sont coupés, suivant la longueur, par trois ou quatre gravures. Ils servent à former les écrous & les coussinets qui sont un écrou brisé, & à leur tour les coussinets peuvent servir à former d’autres taraux. Le tourne-à-gauche, fig. 4. percé de divers trous quarrés, sert à tourner les taraux dans les trous que l’on veut former en écrous, en adaptant la tête du tarau dans un des trous du tourne-à-gauche, que l’on fait tourner, comme il a été dit des manches de la filiere.

Filiere à bois, ou pour faire des vis de bois, comme celles des presses de Relieurs, & autres. Cette sorte de filiere représentée dans les mêmes Planches, consiste en un morceau de bois CDEF, auquel on a reservé les deux manches ou poignées AC, BD. Le milieu est percé d’un trou taraudé avec un tarau semblable à ceux que l’on a décrits ci-dessus. On applique au corps de la filiere une planche de même grandeur, fig. 8. percée d’un trou qui sert de calibre au cylindre de bois que l’on veut façonner en vis Cette planche est fixée, non à demeure, au corps de la filiere, par trois cheviller r, s, t, qui entrent dans les trous marqués des mêmes lettres sur la figure 7. On adapte au corps de la filiere la piece d’acier, fig. 9 & 10, que l’on appelle l’V, à cause de sa ressemblance avec ce caractere V, & on l’y assujettit par le moyen de la bride, fig. 11. & de l’écrou, fig. 12. comme on voit en a m, fig. 7. & en q, fig. 6. ensorte que la pointe e des deux tranchans f e, g e, fig. 9 & 10. réponde exactement à l’arête saillante de l’hélice de la vis interne, ou de l’écrou de la filiere : en cet état elle est prête à servir.

Pour en faire usage ; après avoir arrondi la piece de bois dont la vis doit être faite, & l’avoir mise de calibre & placée verticalement dans un étau ou autre chose équivalente, on présente la filiere le plan en embas ; on la fait tourner en appuyant pour l’amorcer : aussi-tôt l’V coupe le bois, & forme par celui qu’il épargne le filet de la vis, qui s’engage dans le filet creux de la filiere, & sert par ce moyen de guide pour