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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/434

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Noms des feux. |
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Matieres. Fusées.
de 12 à 15 lignes.
Fusées.
de 18 à 21 lignes.
Fusées.
de 24 à 36 lignes.




livres. onces. gr. livres. onces. gr. livres. onces. gr. livres.
Feu Chinois rouge Salpetre 1 0 0 1 0 0 1 0 0
Soufre 0 3 0 0 3 4 0 4 0
Charbon 0 4 0 0 5 0 0 6 0
Sable du 3e ordre 0 7 0 0 7 4 0 8 0
Feu Chinois blanc Salpetre 1 0 0 1 0 0 1 0 0
Poussier 0 12 0 0 11 4 0 11 0
Soufre 0 7 4 0 8 0 0 8 4
Sable du 3e ordre 0 11 0 0 11 4 0 12 0
Feu Ancien Salpetre 1 0 0 1 0 0 1 0 0
Charbon 0 5 0 0 6 0 0 7 0
Soufre 0 2 0 0 3 0 0 4 0
Feu Commun Poussier 1 0 0 1 0 0 1 0 0
Charbon 0 5 4 0 6 4 0 7 4
Feu Nouveau Salpetre 1 0 0 1 0 0 1 0 0
Charbon 0 5 0 0 6 0 0 7 0

Art. IV. Compositions pour les fusées volantes. Les cinq compositions mentionnées en la table ci-dessus, donnent des feux qui different assez les uns des autres pour faire une agréable variété.

La deuxieme composition dont le feu est très clair, fait particulierement un contraste bien marqué avec la cinquieme, dont le feu est fort rouge.

Les fusées de 11 & de 10 lignes se chargent en feu commun à 4 onces de charbon sur la livre de poussier ; celles de 9 à 7 lignes à 3 onces, & celles de 6 lignes & au-dessous à 2 onces.

Lorsque l’on a pesé les matieres, on les verse dans le tamis de crin le plus clair, & on les passe trois fois pour mélanger : alors la composition est faite & prête à être employée.

Une composition trop vive fait crever les fusées, comme un massif trop mince ou mal recouvert par le carton que l’on rendouble dessus, les fait défoncer. C’est le terme dont les Artificiers se servent pour exprimer qu’il n’a pu résister à l’effort du feu, faute d’être assez épais, ou parce que le carton rendoublé ne présentoit pas un point d’appui assez solide.

La composition des fusées volantes ne peut être employée trop seche, pour leur plus bel effet & pour les conserver bonnes ; si on l’humectoit, l’humidité en se dissipant y laisseroit des vuides qui admettroient trop de feu, & feroient crever la fusée. On en excepte le feu chinois, dont il faut un peu mouiller le sable pour que le soufre s’y attache. On renvoye à l’article des Jets pour la maniere de préparer cette composition.

Art. V. Maniere de charger les fusées volantes. Il faut pour charger les fusées volantes :

1°. Une cuillere à charger, que les Artificiers nomment cornée ; son diametre est celui de l’intérieur du cartouche ; elle doit contenir autant de composition qu’il en faut pour remplir la hauteur d’un demi-diametre extérieur de la fusée étant refoulée.

2°. Trois baguettes creuses pour les moyennes fusées, & quatre pour les grosses. Leur cavité doit être telle que la broche puisse se loger en entier dans la premiere ; dans la seconde jusqu’aux deux tiers, & dans la troisieme jusqu’au tiers ; & pour la facilité de les entrer & sortir librement du cartouche, lorsqu’on le charge on les fait tant-soit-peu moins grosses que la baguette à rouler.

3°. Une baguette fort courte & de même diame-

tre que celles à charger : on la nomme le massif ;

elle sert à charger la composition qui excede la broche.

4°. Une baguette qui sert à rendoubler le carton sur le massif ; comme elle doit prendre & refouler la partie rendoublée du cartouche qui fait environ la moitié de son épaisseur, on lui donne de diametre deux tiers & un sixieme de celui du moule.

5°. Un maillet de bois dur, en le supposant de buis, le diametre de son cylindre doit être de deux diametres trois quarts de celui du moule, sa longueur de trois diametres un tiers, & son manche de cinq diametres, non compris la partie qui entre dans le cylindre.

Les cartouches étant rognés & réduits à la longueur du moule, on frotte la broche de savon pour qu’elle puisse entrer plus facilement dans le trou de l’étranglement, qui doit être plus petit que la partie la plus grosse de la broche, afin qu’en y entrant à force, elle le forme bien rond.

On remplit le vuide extérieur de l’étranglement avec de la corde pour soûtenir le cartouche, que les coups de maillet affaisseroient & feroient crever dans cette partie ; & malgré cette précaution, la même chose arriveroit si l’on refouloit la composition plus fort qu’il ne convient.

Le cartouche étant sur la broche, & recouvert si l’on veut du moule, car on peut très-bien s’en passer lorsque le cartouche a l’épaisseur donnée, on place le culot sur un billot bien uni & solide, on enfonce la premiere baguette à charger dans le cartouche vuide, & l’on frappe dessus dix ou douze coups pour en unir le fond & applanir les plis de l’étranglement, qui s’ils restoient pourroient occasionner quelque vuide, où l’air venant à se dilater feroit crever le cartouche.

On verse ensuite une cornée de composition, on introduit doucement la baguette dans le cartouche, on l’appuie ferme sur la composition, & l’on frappe quelques petits coups pour l’asseoir ; après quoi, pour les fusées de 18 lignes, on frappe quarante coups égaux.

La baguette étant retirée du cartouche, on fait sortir la composition qui est entrée dans sa cavité, en frappant contre avec une autre baguette ; sans quoi restant engorgée, elle se fendroit à la seconde charge. On juge qu’elle est vuide par la différence du son qu’elle rend.