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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/475

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grosseur de ce cordage doit être les trois quarts de celle de l’étai de leur mât de hune. (Z)

GALAIS, ou GALOIS, s. m. pl. (Jurisprud.) sont en Poitou des épaves ou choses trouvées, & qui ne sont avoüées de personne. Voyez Constant, sur l’article 99 de cette coûtume. (A)

GALAXIE, s. f. terme d’Astronomie ; c’est cette longue trace blanche & lumineuse, qui occupe une grande partie du ciel, & qui se remarque aisément dans une nuit claire & sereine, sur-tout quand il ne fait point de lune.

Les Grecs l’appelloient ainsi du mot grec γάλα, lait, à cause de sa couleur blanche : les Latins, pour la même raison, l’appelloient via lactea, & c’est pour cela que nous l’appellons voie lactée : cette derniere dénomination est aujourd’hui la plus en usage.

Elle s’etend du Sagittaire aux Gémeaux, en passant à-travers ou auprès de différentes autres constellations, & semble diviser toute la région du ciel en deux parties : sa largeur est inégale ; en quelques endroits elle est double & se divise comme en deux branches.

Plusieurs Astronomes, entr’autres Galilée, ont dit que quand on dirige un bon télescope vers quelque partie que ce soit de la voie lactée, on découvre une multitude innombrable de petites étoiles dans le même endroit où on ne voyoit auparavant qu’une blancheur confuse : & que ces étoiles sont si éloignées, que l’œil nud les confond ensemble. On prétend qu’on observe la même chose dans ces autres taches appellées étoiles nébuleuses ; & que si on les examine avec un télescope, elles paroissent distinctement n’être qu’un amas de petites étoiles trop foibles pour que chacune puisse se laisser appercevoir séparément à la vûe simple. Telle est l’opinion commune aujourd’hui sur la voie lactée, & qui a été répétée en une infinité d’endroits ; mais elle n’est point encore adoptée de tous les astronomes. M. le Monnier assûre qu’en employant des lunettes de 15 & de 25 piés, on n’y découvre pas plus d’étoiles que dans les autres régions du ciel : on remarque seulement dans la voie lactée une blancheur que l’on pourroit conjecturer, selon lui, venir d’une matiere semblable à celle qui compose les étoiles nébuleuses. Inst. astr. p. 60. (O)

GALAXIES, Galaxia, (Antiq. greq.) fête en l’honneur d’Apollon, suivant Meursius ; elle prenoit son nom d’un gâteau d’orge cuit avec du lait, qui faisoit en ce jour-là la matiere principale du sacrifice.

* GALBA, s. m. (Hist. nat. bot.) arbres très-communs aux Antilles. Il y en a beaucoup aussi à la Martinique. Ils y forment des allées presque impénétrables aux rayons du soleil. Le galba a la feuille de moyenne grandeur, ovale, & d’un verd gai. Il donne un fruit de la grosseur d’une petite noix, exactement rond, uni, & couvert d’une peau dure & ligneuse. Il n’a point de tubercules comme la noix de galle, à laquelle il ressemble beaucoup d’ailleurs, quant à sa figure, mais non quant aux propriétés. Il renferme une substance dont on peut tirer de l’huile. Les Sauvages s’en servent quelquefois pour frotter leurs especes de meubles. Ils l’employent au défaut de celle de grougrou.

GALBANUM, s. m. (Hist. des drogues, Mat. méd. Pharm.) suc résineux & gommeux, fort connu des anciens, & qui distille d’une plante sérulacée. C’est le chêne des Arabes, le χαλβάνη de Dioscoride, le הלכבח, chalbane des Hébreux, mot tiré de chalbanah, qui signifie gras, onctueux, gommeux ; & c’est aussi bien clairement du mot grec ou hébraïque latinisé, que le terme françois prend son origine.

Cette gomme-résine entroit dans la composition du parfum qui devoit être brûlé sur l’autel d’or. Le Seigneur dit à Moyse, prenez des parfums, du stacte, de l’onix, du galbanum odoriférant, avec de l’en-

cens le plus pur, & que tout soit du même poids ; vous ferez un parfum composé avec soin du mélange de toutes ces choses. Exod. ch. xxx. vers. 34. Ce parfum ne déplairoit point aujourd’hui à nos femmes hystériques, & à nos hommes hypochondriaques ; peut-être ne seroit-il pas difficile de trouver les mêmes causes analogiques qui le rendoient autrefois agréable ou nécessaire au peuple juif, par son influence sur leur genre nerveux, également affoibli comme le nôtre : mais cette discussion me meneroit trop loin.

Le galbanum est une substance grasse, ductile comme de la cire, à demi-transparente, brillante, dont la nature tient en quelque maniere le nulieu entre la gomme & la résine ; car elle s’allume au feu comme la resine, se dissout dans l’eau, le vin, le vinaigre, comme les gommes, & point ou difficilement dans les huiles ; sa couleur est blanchâtre & presque transparente lorsqu’elle est récente, ensuite jaunâtre ou rousse, d’un goût amer, acre, d’une odeur forte.

On trouve deux especes de galbanum chez les droguistes & dans les boutiques d’apothicaires ; l’un est en larmes, & l’autre en pains ou en masse.

Le premier est le meilleur ; on l’estime quand il est récent, pur, gras, médiocrement visqueux, inflammable, formé de grumeaux blanchâtres & brillans, d’un goût amer & d’une odeur forte. Le galbanum en masse doit être choisi le plus net qu’il sera possible, sec, & d’une odeur forte. On jette celui qui est brun, sordide, mêlé de matieres étrangeres, de sable, de terre, de bois, ou autres parties de la plante qui le produit. Il paroît cependant ne différer du galbanum en larmes, qu’à cause de la négligence & du peu de soin qu’on a eu à le recueillir. Pour le nettoyer, on le met dans l’eau bouillante ; & quand il est fondu. on en ôte facilement les ordures qui surnagent. On l’adultere quelquefois avec de la résine, des feves blanches concassées, & de la gomme ammoniaque. Le meilleur moyen d’éviter cette sofistiquerie est de le tirer de bonne main.

Les anciens Grecs ont connu cette larme. Dioscoride dit qu’elle découle d’une certaine férule, qui s’appelloit métopion. En effet elle découle d’elle-même ou par incision, d’une plante férulacée ou ombellifere que M. de Tournefort a rapportée au genre d’oreoselinum, par la structure de son fruit, & dont voici les synonymes :

Oreoselinum asricanum galbaniferum, frutescens, anisi folio, I. R. H. 319. Ferula africana, galbaniferæ, ligustici foliis, & facie, Par. Bat. 163. Raii, hist. 3. 252. Boerh. Ind. alt. 65. Till. Hort. pis. 61. Anisum africanum frutescens, folio & caule colore cæruleo tinctis, Pluk. Phytog. 12. f. 12. Anisum fruticosum africanum, galbaniferum, hist. oxon. 3. 297. Oreoselinum anisoides, arborescens, ligustici foliis & facie, flore luteo, capitis Bonæ-spei, Breyn. prod. 2. 79. Ferula galbanisera syriaca, offic.

Cette plante est toûjours verte. Sa racine est grosse, ligneuse, pâle, partagée en quelques branches ou fibres. Les tiges sont de la grosseur d’un pouce ; elles s’élevent à la hauteur de plus de deux ou trois coudées ; elles subsistent & sont ligneuses, rondes, genouillées, remplies d’une moelle blanchâtre un peu dure, & partagées en quelques rameaux. Chaque espace entre les nœuds des tiges & des rameaux, est couvert d’un feuillet membraneux, d’où sortent les feuilles semblables à celles de l’anis, mais plus amples, plus fermes, & découpées plus aigu, de couleur de verd de mer, d’une saveur & d’une odeur acres. Les tiges, les rameaux & les feuilles sont couverts d’une rosée de la même couleur.

Les fleurs naissent au sommet des tiges, disposées en parasol ; elles sont petites, à cinq pétales, en rose de couleur jaune. Quand elles sont tombées, il leur suc-