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penhague, qui voyageoient dans la vûe d’observer les curiosités naturelles de leur pays ; ils n’y trouverent que des pierres, du sable, des cendres, plusieurs fentes qui s’étoient faites en différens endroits de la montagne, & quelques sources d’eau bouillante : après avoir long-tems marché dans les cendres jusqu’aux genoux, ils en revinrent sans accident, mais très-fatigués, & ne trouvant nulle part le moindre vestige de feu.

Le mont Hecla est fort élevé ; son sommet est toûjours couvert de neige & de glace : il y a cependant en Islande des montagnes plus hautes.

Depuis qu’il a cessé de jetter des flammes, d’autres montagnes de ce pays ont eu des éruptions aussi fortes que jamais ce volcan en ait eues : les monts d’Ocraife & de Kotlegau sont dans ce cas ; ce sont de vrais volcans.

Il y a des personnes qui ont prétendu qu’il y avoit de la correspondance entre le mont Hecla & le Vésuve & l’Ethna ; mais l’expérience réfute cette opinion, attendu que durant les dernieres éruptions de ces volcans, l’Hecla est toûjours demeuré tranquille. Voyez Horrebon, descript. de l’Islande, § 8. & Voyez Volcan. (—)

* HECTÉE, subst. f. (Hist. anc.) mesure attique ; c’est la sixieme partie du médimne, qui contenoit 72 sextiers.

HECTIQUE, subst. & adj. (Médecine.) épithete que l’on donne à une espece de fievre continue qui consume le corps & qui le réduit à une extrême maigreur. Ce mot vient du grec ἑτικὸς, & celui-ci de ἕξις, habitude, qualité inhérente au sujet. Hectique se dit aussi du malade ; il se prend aussi simplement pour maigre. On dit, un homme, une femme hectique ; un poulet hectique : mais on prononce hétique, & l’h n’est point aspirée ; quelquefois même on la supprime en écrivant. On ordonne les bouillons de tortue aux hectiques.

HEDE, (Géogr.) ville de Bretagne.

HÉDÉMUORA, Hedemora, (Géog.) ville de Suede dans le Westerdal, sur le bord oriental de la Dala, aux confins de la Gestricie, de l’Uplande & de la Westmanie. Elle est à 12 lieues S. O. de Gevali, 22 N. O. d’Upsal. Long. 33. 50. latit. 6. 14. (D. J.)

HEDERACÉ, adj. (Anat.) On donne cette épithete au plexus pampiniforme, composé de la veine & de l’artere spermatique qui s’unissent aux testicules.

HÉDÉRIFORME, (Anatomie.) voyez Pampiniforme.

HÉDÉTAINS, s. m. pl. (Géog. anc.) peuple de l’Espagne Tarragonoise. Les anciens écrivoient indifféremment Hedetani, Edetani, & Sedetani. Le P. Briet dit que les Edetani répondent à une partie de l’évêché de Sarragosse & à une partie du royaume de Valence. (D. J.)

HÉDICROON, & plus communément HÉDYCROI, (Pharmacie.) trochisques. Prenez marum, marjolaine, racine de cabaret, de chacun deux gros ; bois d’aloës, de schaenante, roseau aromatique, grande valériane, bois de baume de Judée, ou xylobalsamum, vrai baume de Judée, canelle, costus arabique, de chacun trois gros ; myrrhe, feuille indienne, saffran, spicanard, cassia-lignea, de chacun six gros ; amome en grappe, douze gros ; mastic, un gros : mettez toutes ces drogues en poudre, incorporez-les avec suffisante quantité de vin d’Espagne, pour en faire des trochisques selon l’art.

Ces trochisques n’ont d’autre usage en Pharmacie, que d’être un très-inutile ingrédient de la thériaque, qui contient d’ailleurs la plûpart des drogues qui entrent dans celui-ci. (b)

HÉDYPNOIS, s. f. (Botan.) genre de plante à fleur composée de plusieurs demi-fleurons portés sur

un embryon & soûtenus d’un calice qui devient dans la suite un fruit ressemblant à un melon. Ce fruit renferme deux sortes de semences ; les unes ont une tête en forme de brosse, & sont placées dans le milieu de la fleur ; les autres sont terminées par une sorte de nombril, elles tiennent aux bords de la fleur, & sont enveloppées dans les feuilles de calice, comme dans des capsules. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

La plus commune espece, nommée simplement hedypnoïs annua par les Botanistes, a les feuilles assez semblables à celles de la chicorée sauvage, sinueuses & rudes : sa tige soûtient en son sommet une tête presque cylindrique, courbée, garnie de demi-fleurons ; quand ils sont tombés, cette tête devient un fruit fermé à-peu-près comme un petit melon, qui en mûrissant s’ouvre & laisse paroitre deux sortes de graines ; celles qui sont vers le milieu ont un chapiteau ou une brosse de poils ordinairement fort rude ; mais les graines qui sont à la circonférence, se terminent en haut par un petit rebord membraneux, & sont enchâssées dans une des feuilles qui forment l’extérieur de ce fruit. Cette plante croît aux pays chauds, dans les campagnes, & passe pour apéritive ; si on la transplante, & qu’on la cultive dans nos jardins, elle perd toute son acreté. (D. J.)

HEDISARUM, ou SAINFOIN D’ESPAGNE, (Jardin.) est une plante qui s’éleve à trois pieds de haut, dont les feuilles ressemblent à celles de la reglisse ; ses fleurs, d’un beau rouge & d’une odeur agréable, paroissent en été, elles naissent en épis sur des pédicules qui sortent des aisselles des feuilles, & elles sont soûtenues chacune par un calice dentelé : des gousses assez grosses renferment des semences, & naissent à la place de ces fleurs. On trouve cette plante sur les montagnes, & elle se cultive aisément dans les jardins. (K)

HÉEL, & par les François HEILA, (Géog.) petite ville de Prusse dans la Cassubie, à l’embouchure de la Vistule dans la mer Baltique, sujette au roi de Pologne, à quinze lieues N. E. de Dantzick. Longit. 37. latit. 54. 53. (D. J.)

HÉEMER, s. m. (Comm.) mesure des liquides dont on se sert en Allemagne. Le héemer est de trente-deux achtelings, l’achteling de quatre seiltens ; il faut vingt-quatre héemers pour le driclink, & trente-deux pour le féoder. Voyez achteling, seilten, driclink, & féoder. Dictionn. de Commerce. (G)

HEERDLING, s. m. (Métallurgie.) c’est ainsi que l’on nomme en Allemagne, dans les fonderies où l’on traite la mine d’étain, une matiere composée d’un peu de fer, d’arsenic & d’étain, qui se dégage de la mine & de la partie métallique de l’étain, pendant la fusion. M. Homberg a cru que c’étoit de ce mélange que se formoit le zinc. M. Lehmann pense que le héerdling est une combinaison de fer, d’arsenic, & d’une grande quantité de phlogistique. Voyez le traité de la formation des métaux. (—)

* HEGEMONÉ, s. f. (Mythol.) une des deux graces des Athéniens ; l’autre étoit Auxo : c’étoit aussi un des surnoms de Diane. Diane Hégémoné ou conductrice étoit représentée portant des flambeaux ; elle étoit honorée sous cette forme & sous ce titre en Arcadie, où elle avoit un temple. Voyez Hégémonies, article suivant.

HEGEMONIES, s. f. pl. (Antiq.) fêtes qu’on célébroit en l’honneur de Diane, dans un temple qu’elle avoit en Arcadie, où on lui donnoit le nom d’Hégémone qui signifie conductrice : elle portoit des flambeaux, dit Pausanias, comme pour montrer le chemin. (D. J.)

HEGER, ou HEIGER, (Géogr.) petite ville d’Allemagne, dans la principauté de Nassau, sur la Dill.