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miere de ces villes, le keer pese 36 petits poids, qui reviennent à une livre poids de marc ; dans la seconde, il en pese 36, ou une livre . Dictionnaire de Commer.

KESTEEN, (Géog.) grand village de Syrie, à 7 lieues d’Alep, en allant à Tripoli ; il donne son nom à une vaste plaine, fertile & bien cultivée, où on nourrit un nombre prodigieux de pigeons. Voyez Manndrell, voyage d’Alep. (D. J.)

KEIRRI, (Bot.) Voyez Girofflier, ou Violier jaune. Les fleurs de kirri sont les mêmes que la violette ou giroflée jaune.

KÉIROTONIE, s. f. (Litter.) maniere de donner son suffrage à Athenes par l’elévation des mains. Lorsque les Athéniens vouloient élire leurs magistrats, ils assembloient le peuple pour les suffrages ; mais comme il étoit difficile de recueillir les voix séparément, on introduisit l’élévation de la main, par laquelle chaque particulier marquoit son suffrage ; cette maniere d’élection, dont Isocrate & Démosthène nous parlent souvent, fut nommée kéirotonie, χειροτονία.

La même méthode passa chez les Romains dans plusieurs conjonctures. Cicéron nous en fournit la preuve dans ce passage de son plaidoyer pour Flaccus : Nec sunt expressa ista præclara, quæ recitantur psiphismata (les decrets), non sententiis, neque auctoritatibus declarata, nec jure jurando constricta, sed porrecta manu.

A la naissance de l’Eglise, lorsqu’il fallut établir des évêques & des prêtres pour remplir les fonctions ecclésiastiques, on assembloit les fideles, on leur proposoit des sujets ou ils en proposoient eux-mêmes, & l’élection se faisoit semblablement par l’élévation des mains, χειροτονία ; après quoi l’on ordonnoit celui qui avoit le plus grand nombre de suffrages. C’est ce que nous apprenons de Zonare : le suffrage, dit-il, des fideles pour l’élection des évêques, se nommoit keirotonia, parce que lorsqu’il s’agissoit d’élire les ministres des autels, les fideles d’une ville ou d’un bourg, s’assembloient, élevoient leurs mains pour l’élection, afin qu’on pût compter les suffrages, & celui qui avoit la pluralité, étoit ensuite ordonné par deux ou par trois évêques. (D. J.)

KEITH, (Geog.) île de l’Ecosse méridionale, dans la riviere de Forth : elle est fertile en bons pâturages. pour les chevaux. Long. 14. 46. lat. 56. 20. (D. J.)

KEKKO ou KIKJOO, ou KIRAKOO, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est une plante du Japon ; elle est haute d’une coudée, à feuilles oblongues dentelées, dont la racine est longue de quatre pouces, grosse & laiteuse ; c’est la plus estimée pour ses vertus, après celle du ginseng. Ses fleurs qui croissent au sommet de sa tige, sont en cloche, d’un pouce & demi de diametre, bleues, & découpées assez profondement en cinq parties. On distingue trois especes de cette plante ; l’une qui a la fleur blanche & double ; l’autre, dont la fleur est simple, d’un pourpre bleu, avec des cannelures couleur de pourpre, garnies de poils dans les intervalles, les pointes jaunâtres & un pistil bleu, revêtu de poils ; la troisieme a la fleur double d’un pourpre bleu.

KELEKS, s. m. (Hist. mod.) espece de bateau dont on se sert en Asie pour les caravanes qui voyagent par eau. Ils contiennent 28 ou 30 personnes, & 10 à 12 quintaux de marchandises.

KELL, le Fort de, (Géog.) fort important d’Allemagne, sur la rive droite du Rhin, bâti par les François sur les desseins du maréchal de Vauban, pour la défense de Strasbourg. Il fut cédé à l’empereur en 1697 par le traité de Ryswick, repris par les Francois en 1703, & finalement rendu à l’empire par le traité de Bade. (D. J.)

KELLINGTON, (Géog.) ville à marché d’Angleterre, au pays de Cornouaille, à 60 lieues sud-ouest de Londres. Elle envoie deux députés au parlement. (D. J.)

KELLS, (Géog.) ville d’Irlande dans la province de Linster, au comté d’Est-Meath, avec titre de baronie, sur le Blackwater. On dispute si le Laberus des anciens est Kells ou Kildare, qui sont tous deux dans la même province. Long. 10. 14. lat. 53. 45. (D. J.)

KELONTER, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom qu’on donne en Perse au grand juge des marchands Arméniens qui sont établis à Zulpha, l’un des faubourgs d’Ispahan. C’est le roi de Perse qui le choisit dans leur nation : il a le droit de décider tous les procès qui s’élevent entre les Arméniens sur le fait du commerce.

KELSO, (Géog.) ville à marché d’Ecosse, au comté de Roxbourg, sur le Tweed, à 10 lieues S. E. d’Edimbourg, 109 N. E. de Londres. Long. 15. 10. lat. 55. 40. (D. J.)

KEMA, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit qui croît sous terre en plusieurs endroits d’Afrique, & sur-tout en Numidie, & qu’on regarde comme un mets délicieux. Il y a lieu de croire que c’est une espece de mousseron ou de buffle : quelques auteurs ont cru que c’étoit la même chose que le fruit du tarsi. Voyez Habharris.

KEMAC, (Géog.) célebre forteresse d’Asie, au pays de Roum, à 7 lieues de la ville d’Arzendgian, aux confins de la Natolie. Elle est sur l’Euphrate, dans un terroir admirable par sa beauté. (D. J.)

KEMBOKU, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un arbre du Japon, de grandeur médiocre, dont les feuilles & les fleurs ressemblent à celles du myrthe romain de Mathiole. Ses baies viennent seules sur un pédicule ; elles sont pointues & de la grosseur d’un grain de poivre, les semences ressemblent à celles de l’ancolie ; leur goût est un peu amer & fort astringent. Cet arbre est consacré aux idoles.

* KEMEAS, s. m. (Commerce.) taffetas de soie qui viennent des Indes orientales.

KEMPERKEMS, s. m. (Fauconerie.) Dans les Pays-bas on donne le nom de kemperkems à plusieurs oiseaux de passage, qui y viennent tous les ans des pays septentrionaux au mois de Mai. Ils fréquentent les eaux ; ils sont très-remarquables par la diversité de leurs pennages ; ils s’apparient & font leurs petits, & aussitôt qu’ils sont en état de voler, ils s’en retournent tous ensemble au pays d’où les peres sont venus ; & ce qu’il y a de remarquable, c’est qu’ils sont tous peres & enfans, d’une figure & d’un plumage différent : on en distingue de huit sortes ; l’un a la figure d’une perdrix, l’autre est diversifié de quantité de couleurs, verd, blanc, rouge, amétiste & jaune, quoique chacune de ses plumes soit d’une couleur pleine & sans mélange, un autre est d’une figure monstrueuse.

KEMPFERA, s. f. (Bot. ex.) genre de plante ainsi nommée par le docteur Houstoun, en mémoire de Kœmpfer, que ses voyages & ses écrits ont rendu célebre. Voici les caracteres de ce genre de plante ; sa fleur est anomale, monopétale & découpée par les bords en segmens ; quand elle est tombée, le pistil devient un fruit dur, divisé en quatre cellules, pleines de petites graines. Cette plante est commune à la Jamaïque & dans plusieurs autres lieux des Indes occidentales, où elle s’éleve à la hauteur de trois ou quatre piés, & devient ligneuse. Elle est décrite & représentée dans le paradisus batavus, où elle est nommée veronica similis, fruticosa curassovica. Ses fleurs naissent en épis, & sont d’un fort beau bleu. (D. J.)

KEMPTEN, (Géog.) ville d’Allemagne en basse