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trouve dans Saint Paul selon la vulgate, est encore plus altéré dans pramium ; que marmor a produit marbre ; que γράφω & γράμμα ne sont point étrangers l’un à l’autre, & ont entr’eux un rapport analogique que l’affinité de φ & de μ ne fait que confirmer, &c.

Labial, (Jurisprud.) signifie ce qui se dit de bouche seulement ; on appelle offres labiales celles qui ne sont faites que de bouche, ou même par écrit, mais sans exhiber la somme que l’on offre de payer, à la difference des offres réelles qui se font à deniers découverts. Voyez Offres. (A)

LABIAW, (Géog.) petite ville de la Prusse brandebourgeoise, dans le district de Samland, du cercle de Nadrau.

LABICUM, (Géog.) ou LAVICUM, ancienne ville d’Italie dans le Latium, aux environs de Tusculum ; c’est présentement selon Holstenius, la colonna, à quinze milles de Rome, à la droite du chemin, auquel ce lieu donnoit le nom de via lavicana. Ce chemin est nettement décrit par Strabon, lib. V.

La voie Lavicane commence, dit-il, à la porte Exquiline, ainsi que fait la voie Prénestine ; ensuite la laissant à gauche, avec le champ exquilin, elle avance au-delà de six-vingt stades, & approchant de l’ancien Lavicum, place située sur une hauteur, & à-présent ruinée, elle laisse cet endroit & Tusculum à droite, & va au lieu nommé ad pictas, se terminer dans la voie latine. (D. J.)

LABIZA, s. m. (Comm. & Hist. nat.) espece d’ambre ou de succin, d’une odeur agréable, & qui sort par incision d’un arbre qui croît dans la Caroline. Il est jaune ; il se durcit à l’air : on en peut faire des bracelets & des colliers. Labiza signifie dans la partie de l’Amérique où cette substance se recueille, joyau.

LABORATOIRE, s. m. (Chimie.) lieu clos & couvert, salle, piece de maison, boutique qui renferme tous les ustensiles chimiques qui sont compris sous les noms de fourneaux, de vaisseaux, & d’instrumens (voyez ces trois articles) & dans lequel s’exécutent commodément les opérations chimiques. Voyez nos Pl. de Chimie, Pl. I.

Le laboratoire de chimie doit être vaste, pour que les différens fourneaux puissent y être placés commodément, & que l’artiste puisse y manœuvrer sans embarras : car il est plusieurs procédés, tel que les distillations avec les balons enfilés, les édulcorations d’une quantité de matiere un peu considérable, les préparations des sels neutres avec les filtrations, les évaporations, les crystallisations qu’elles exigent, &c. Il est, dis-je, bien des procédés qui demandent des appareils embarrassans, des vaisseaux multipliés, & par conséquent de l’espace.

Le laboratoire doit être bien éclairé ; car le plus grand nombre de phénomenes chimiques sont du ressort de la vûe, tels que les changemens de couleur, les mouvemens intestins des liquides, les nuages formés dans un liquide auparavant diaphane par l’effusion d’un précipitant, l’apparition des vapeurs, la forme des crystaux, des sels, &c. or ces objets sont quelquefois très-peu sensibles, même au grand jour ; & par conséquent ils pourroient échapper à l’artiste le plus exercé, ou du moins le peiner, le mettre à la torture dans un lieu mal éclairé.

Le laboratoire doit être pourvû d’une grande cheminée, afin de donner une issue libre & constante aux exhalaisons du charbon allumé, à la fumée du bois, & aux vapeurs nuisibles qui s’élevent de plusieurs sujets, comme sont l’arsenic, l’antimoine, le nitre, &c. Il ne seroit même pas inutile que le toît entier du laboratoire fût une chape de cheminée terminée par une ouverture étroite, mais étendue tout

le long du mur opposé à celui où seroient pratiquées la porte ou les portes & les fenêtres, afin que par le courant d’air établi naturellement de ces portes à cette ouverture, par la chaleur intermédiaire du laboratoire, toutes les vapeurs fussent constamment dirigées d’un seul côté. Il seroit pourtant mieux encore que cette cheminée n’occupât que la moitié & un côté du laboratoire partagé dans sa longueur, afin qu’il n’y eût point d’espace dans lequel l’artiste peut passer, agir, avoir affaire entre les fourneaux, exhalant les vapeurs dangereuses, & l’ouverture de la cheminée.

Le laboratoire doit être surmonté d’un grenier, & être établi sur une cave, ou du moins avoir à portée une cave & un grenier, pour placer dans l’une & dans l’autre certaines matieres qui demandent pour leur conservation l’un & l’autre de ces lieux, dont le premier est sec, & alternativement froid ou chaud, & le second humide, & constamment tempéré : voyez Conservation, (Pharmacie.) & encore pour appliquer à certains sujets l’air ou l’athmosphere de ces lieux, comme instrument chimique, l’air chaud du grenier pendant l’été, pour dessécher certaines substances, la fraîcheur de la cave pour favoriser la crystallisation de certains sels, son humidité pour obtenir la défaillance de certains autres, &c. Le grenier ou la cave sont aussi des magasins de charbon, de bois, de terre à faire des luts, & d’autres provisions nécessaires pour les travaux journaliers.

J’ai rapporté à l’article Froid (Chimie.) voyez cet article, les avantages qu’un chimiste pourroit trouver à établir son laboratoire entre un fourneau de verrerie, & une glaciere.

Le voisinage d’un ruisseau dont on pourroit employer l’eau à mouvoir certaines machines, comme les moussoires, ou machine à triturer de la garaye, les moulins à porphiriser & à piler, des soufflets, &c. & qu’on pourroit encore détourner & distribuer dans le laboratoire pour raffraîchir des chapiteaux, des serpentins, des balons, & pour exécuter plusieurs lavages chimiques, pour rincer les vaisseaux, &c. Le voisinage d’un ruisseau, dis-je, seroit un vrai trésor. On peut y suppléer, mais à grands frais, & d’une maniere bien moins commode, & seulement pour le rafraîchissement & les lavages, en portant dans le laboratoire l’eau d’un puits.

Il est aussi nécessaire d’avoir, joignant le laboratoire, un lieu découvert tel qu’une cour, ou un jardin, dans lequel on exécute plus commodément certaines opérations, & l’on tente certaines expériences, telles que celles que les explosions & déflagrations violentes, les évaporations de matieres très-puantes, les dessications au soleil, qui peuvent cependant aussi se faire sur les toits ; les besognes grossieres, comme briser la terre, & la pétrir pour en faire des luts, faire des briques, des fourneaux, scier le bois, &c. Voyez dans nos planches de Chimie, la coupe d’un laboratoire. On a étendu par métaphore l’acception du laboratoire à d’autres lieux destinés au travail : ainsi on dit des entrailles de la terre, qu’elles sont le laboratoire de la nature ; un homme de lettres dit dans le style familier, de son cabinet, qu’il se plaît dans son laboratoire, &c. (b)

LABORIŒ, (Géog.) ancienne contrée fertile de l’Italie, dans la Campanie ; le canton des Labories, dit Pline, liv. XVIII. chap. xj. est borné par deux voies consulaires, par celle qui vient de Pouzzol, & celle qui vient de Cumes, & toutes les deux aboutissent à Capoue ; le même écrivain nomme ailleurs ce canton, laborini campi, & phlegrai campi. Camille Peregrinus prétend que c’est aujourd’hui Campo quarto. Mais laboriœ pris dans un sens