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car il y en a deux, sont des barres de fer forgé 56, 56, fig. 4 & 6, soudées à une poulie du même métal, représentée en profil, fig. 2 & 4, en plan, fig. 5, où l’on voit le profil du porte-verrouil ; 7 est le trou quarré dans lequel entre la partie quarrée E de l’arbre CCG, fig. 3. ab, cd, les fourchettes qui reçoivent les verrouils 5, 5, dont les extrémités 55 entrent dans la rainure circulaire qrst pratiquée dans la face de la lanterne D, & où les mêmes verrouils trouvent un point d’appui dans les barres de fer qs, tr, fig. 7, qui sont encastrées de leur épaisseur dans le bois de la lanterne. Les extrémités 66 des mêmes verrouils entrent dans une semblable rainure circulaire xy pratiquée à la face de la lanterne F qui regarde le verrouil selon que le verrouil en coulant dans les fourchettes représentées en profil, fig. 4 en 1, 4 ; 2.3 s’engage par son extrémité 5 dans la lanterne D ou par son extrémité 6 dans la lanterne F, car il n’est jamais engagé dans les deux lanternes à la-fois ; le verrouil, dis-je, est contraint de suivre le mouvement de la lanterne, dans laquelle il est engagé, & par conséquent l’axe CCG tourne du même sens que cette lanterne, aussi-bien que le rouleau inférieur BB du laminoir ; cet axe tourne du même sens que l’arbre de bois HO, fig. 2 ; lorsque le verrouil est engagé dans la lanterne D mûe par renvoi, c’est le cas de la fig. 2, & le même axe CG, & par conséquent le rouleau du laminoir tourne en sens contraire lorsque l’extrémité 6 du verrouil est engagée dans la lanterne F, comme on l’a déjà remarqué ci-dessus.

Il faut maintenant expliquer comment on fait changer le verrouil ; pour cela il faut entendre qu’en T, fig. 2, c’est à-dire au-dessous de la partie E du verrouil, est placé horisontalement un arbre de fer forgé, représenté en perspective par la fig. 6. Pl. II. Cet axe Tc porte deux montans fa, bg reliés ensemble par la traverse fg ; ces deux montans sont terminés en a & b par des boulons qui entrent dans la rainure de la poutre E, sans cependant l’empêcher de tourner. A une des extrémités de l’axe cT est assemblé quarrément un long levier TV, au moyen duquel, selon que l’on leve ou qu’on abaisse l’extrémité V, on fait incliner de côté ou d’autre le plan de la fourchette afgb, qui pousse du même sens la poulie E & par conséquent les verrouils qui y sont adhérens, & les fait entrer par ce moyen dans l’un ou l’autre des deux lanternes D ou F mobile sur l’axe CG, auquel elle devient alors fixe.

Par ce moyen ingénieux applicable à bien d’autres machines que le laminoir, on est dispensé de retourner les chevaux pour faire tourner les cylindres en sens contraire, & de la peine qu’il faudroit prendre de transporter la table de plomb du poids de 2600 livres ou environ, du côté du laminoir où elle est sortie d’entre les rouleaux, au côté par où elle y est entrée ; car on ne lamine que d’un seul sens, ainsi qu’on l’expliquera après avoir parlé du régulateur.

Le régulateur est l’assemblage des pieces au moyen desquelles on approche ou on éloigne les cylindres l’un de l’autre, en élevant ou abaissant le cylindre supérieur. Voyez la figure premiere qui représente en perspective le régulateur & le reste de la machine, la fig. 2 qui en est l’élevation geométrale, & la fig. 8, Planche seconde, qui représente en détail les différentes pieces qui composent un des côtés du laminoir, l’autre côté étant parfaitement semblable. X, dans toutes les fig. citées, grosse piece de bois dans laquelle sont plantées quatre colonnes de fer, telles que les deux rm, rn, fig. 8 ; ces colonnes traversent le collet inférieur 88, le double collet 77, & le collet supérieur 66. Elles sont faites en vis par leur partie supérieure mn pour recevoir les écrous 55, garnis chacun d’une roue de fer horisontale. Deux

de ces roues engrenent à-la-fois dans un pignon fixé sur la tige 24, & ce pignon, qui est couvert par une roue de fer, est mis en mouvement par une vis sans fin W conduite à son tour par une manivelle L, comme on voit, figure premiere. Toutes les pieces dont on vient de faire l’énumération sont doubles, c’est-à-dire qu’il y en a autant à l’autre extrémité du laminoir. Les colonnes rm, rn, fig. 8, sont représentées beaucoup plus longues qu’il ne faut, mais on doit concevoir que le colet inférieur 88 s’applique exactement au sommier X, le tourillon du cylindre B sur le collet, & que le tourillon du cylindre A est exactement embrassé par le collet 66 & le double collet 77 dont on va expliquer l’usage.

Il résulte de cette construction, que lorsque l’on tourne la manivelle L, fixée sur la tige de la vis sans fin W, ou plûtôt des deux vis sans fin ; car cette tige qui passe dans les trous des pieces 3 fixées par des vis au collet supérieur 66, en porte deux ; il suit que le mouvement est communiqué à la roue qui est au-dessus du pignon 2, 4 ; que ce pignon communique le mouvement aux deux roues 5, 5, & les fait tourner du même sens, ce qui fait connoître que les vis doivent être taraudées du même côté. Il est visible qu’en faisant descendre les écrous on comprime le cylindre supérieur A sur l’inférieur B, qui est fixe, c’est-à-dire qu’il n’a que le mouvement de rotation qui lui est communiqué par les roues & lanternes de la machine ; mais pour faire éloigner les cylindres l’un de l’autre, il ne suffiroit pas de tourner les écrous 5, 5 en sens contraire, puisque n’étant point assemblés avec le collet supérieur 66, ni le cylindre supérieur A avec le collet, les écrous s’éloigneroient sans que le cylindre fût relevé. On a remédié à cet inconvénient par le double collet 77 qui embrasse en-dessous le tourillon du cylindre supérieur. Ces doubles collets forment les traverses inférieures des étriers 7 khg, fig prem. dont les montans g terminés par une chaîne qui s’enroule sur l’axe ab, sont perpétuellement tirées en en haut par le poids 10 appliqué à l’extrémité 10 du levier a, 10 b ; ce poids doit être suffisant pour soûlever le cylindre supérieur A, les collets 66, & toutes les pieces de l’armure du régulateur.

Aprês avoir décrit cette belle machine, il ne reste plus qu’à ajoûter un mot sur la maniere de s’en servir, en quoi l’opération du laminer consiste.

La table de plomb ayant été fondue comme il a été dit ci-dessus, & ébarbée & nettoyée du sable qui pouvoit y être resté, est enlevée par la grue tournante PRS, Planche seconde, pour être portée sur les rouleaux de bois qui composent l’établi du lamimoir ; le service de cette grue est facilité par un cric sur le treuil duquel le cable s’enroule : deux hommes suffisent pour cette manœuvre, tant par la facilité que la moufle N & le cric procurent, que parce qu’il y a un verrouil près du cric par lequel on arrête les manivelles, ce qui laisse la liberté à ceux qui servent cette machine de faire les manœuvres auxquelles d’autres hommes seroient nécessaires.

La table de plomb étant donc placée sur les rouleaux de bois & une de ses extrémités entre les cylindres, on abaisse par le moyen du régulateur le cylindre supérieur sur la table que l’on comprime autant qu’il convient, & le verrouil des lanternes étant en prise dans la lanterne F, on fait marcher les chevaux. Le mouvement communiqué au cylindre inférieur BB par l’axe CG auquel la lanterne F est devenue adhérente par le moyen du verrouil, est transmis à la table, de la table au cylindre supérieur A : en sorte que la table entiere passe entre les cylindres, où ayant été fortement comprimée, elle a reçu à ce premier passage un degré d’applattissement & d’allongement proportionnels à la compres-