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est le profil, & les fig. 7. & 10. Les devants de la laye sont revêtus de peau de mouton colée par son côté glabre sur toute la surface qui regarde l’intérieur de la laye, afin de la fermer exactement. Chaque devant de laye a deux anneaux GG, fig. 7. 10. 14, qui servent à la pouvoir retirer quand on veut rétablir quelque soupape : les devants de la laye sont retenus dans leurs cadres par des tourniquets de fer pp, fig. 7 ; le dessous de la laye, qui est le côté opposé aux soupapes est assemblé à rainure & languette avec le fond E de la laye, & à tenons & mortaises avec les trois morceaux de bois EEE qui forment, avec le chassis du sommier, les deux cadres entaillés en drageoir dans tout leur pourtour, qui reçoivent les deux devants de laye. A la partie intérieure du dessous de la laye est collée une barre de bois m, fig. 6, aussi longue que l’intérieur de la laye. Cette barre, qu’on appelle guide, est traversée par des traits de scie mm, fig. 7, paralleles & directement placés vis-à-vis ceux des soupapes qui doivent les regarder, voy. Guide. Ces traits de scie, tant ceux du guide m que des soupapes, servent à loger un ressort fge, fig. 6 & 9, de laiton fort élastique. Ces ressorts ont la forme d’un U d’Hollande, & sont posés horisontalement en cette sorte U ; ils servent à renvoyer & à tenir appliquées les soupapes contre le sommier, voyez Ressort. Entre le guide m & le devant de la laye, sont des trous de qui servent à passer les boursettes (voyez Boursettes) qui communiquent, par le moyen d’une S, aux anneaux f des soupapes. Les boursettes sont tirées par le moyen de la gette du sommier & de celles du clavier, voyez Abregé. Tous les joints de la laye & du porte-vent sont couverts de peau de mouton parée (voyez Parer) ou de parchemin qui, lorsqu’il est bien collé, retient également le vent. Voyez les Pl. de Luth.

LAYER, v. a. (Droit féodal franc.) layer, selon Lalande, c’est marquer les bois qui doivent être laissés dans l’abattis des bois de haute futaie ou dans la coupe des taillis, soit baliveaux, soit piés cormiers, &c. pour laisser lesdits bois croître ensuite en haute futaie. Présentement on entend l’article 75 de la coutume d’Orléans, qui déclare « que le seigneur de fief emmeublit & fait les fruits siens quand ils seront en coupe, mesurés, arpentés, layés, criés, &c. ». Je ne dis point que la coutume d’Orléans décide bien, j’explique seulement le terme layer, & l’on n’en trouve que trop de semblables qui sont des restes de notre barbarie. (D. J.)

Layer, (Coupe des pierres.) du latin lævigare, polir ; c’est tailler une pierre avec une espece de hache brételée, c’est à-dire dentée en façon de scie, qu’on appelle laye, laquelle rend la surface unie quoique rayée de petits sillons uniformes qui lui donnent une apparence agréable.

LAYETTE, s. f. en terme de Layetier, est un petit coffret ou boëte fait d’un bois fort léger & fort mince, ordinairement de hêtre, dans lequel on serre du linge ou autres choses semblables.

LAYETERIE, s. f. (Art méch.) l’art ou le métier des Layetiers. Cet art est aussi nécessaire qu’il est commode ; c’est par ces ouvrages que l’ordre & la propreté regnent dans les maisons, on peut même ajoûter le repos : car sans plusieurs petits ustensiles qu’il nous fournit, nous vivrions au milieu d’une multitude d’animaux bruyans & incommodes, dont nous ne sommes délivrés pour la plûpart que par l’industrie des Layetiers. C’est encore à eux qu’on doit la facilité de transporter toutes sortes de marchandises sans être exposées à les voir briser ; ce qui arriveroit sans doute sans les caisses dans lesquelles les Layetiers les embalent très surement.

LAYETIER, s. m. (Ouvrier.) qui fait & vend des layetes & toutes sortes d’autres boëtes de menue menuiserie.

Les maîtres de la communauté des Layetiers de Paus, se qualifient maîtres Layetters-Ecrainiers de la ville & faubourgs de Paris.

Leurs premiers statuts sont assez anciens, comme on le peut voir par les quinze articles mentionnés dans la sentence du prevôt de Paris, auquel les maîtres Layetiers avoient été renvoyés par François I. en 1521, pour donner son avis sur les nouveaux statuts qu’ils avoient fait dresser.

Cette sentence, du 31 Janvier 1522, n’ayant été présentée au roi que quatre ans après, le même François I. donna de nouvelles lettres portant encore renvoi au prevôt de Paris pour confirmer & homologuer les nouveaux statuts que ledit prevôt avoit vus, réformés & approuvés en 1522 ; ce qui fut fait par une autre sentence du 27 Juin 1527. Enfin ces statuts, contenant vingt-neuf articles, furent encores augmentés de cinq autres, sur lesquels il y a des lettres d’Henri III. du 7 Janvier 1582.

Cette communauté a ses jurés pour veiller à ses priviléges, faire les visites & donner les lettres d’apprentissage & de maîtrise. Ces charges ayant été érigées en titre d’office par l’édit de 1691, furent l’année suivante réunies & incorporées, & le droit de l’élection rétabli.

L’apprentissage est de quatre années, & l’aspirant à la maitrise est sujet au chef-d’œuvre, à moins qu’il ne soit fils de maître.

Les Layetiers se servent de presque tous les outils des Menuisiers, étant en effet des menuisiers de menus ouvrages. Ils en ont cependant qui leur sont propres, tels que la colombe, le poinçon, le plioir & deux enclumes, l’une à main, l’autre montée sur un billot. Voyez le Dictionnaire de Commerce.

LAYLA, LAYLA-CHIENS, (Chasse.) termes dont le piqueur doit user pour tenir les chiens en crainte lorsqu’il s’apperçoit que la bête qu’ils chassent est accompagnée, pour les obliger à en garder le change.

LAYTON, (Géog.) bourg d’Angleterre dans le comté d’Essex, aux confins de celui de Middlesex. Plusieurs savans le prennent pour l’ancien Durolitum, petite ville des Trinobantes ; mais Cambden prétend que Durolitum est Oldfoord upon lec, dans le même comté d’Essex. (D. J.)

LAZACH, (Géog.) ville & royaume d’Asie dans l’Arabie heureuse, sous la domination du grand-seigneur.

LAZARE, Saint, (Hist. mod.) ordre militaire institué à Jérusalem par les chrétiens d’occident lorsqu’ils se furent rendus maîtres de la Terre-sainte. Les fonctions de cet ordre étoient d’avoir soin des pélerins, de les garder & de les défendre sur leur route des insultes des Mahométans. Quelques auteurs disent qu’il a été institué en 1119. Le pape Alexandre IV. le confirma par une bulle en 1255, & lui donna la regle de saint Augustin. Les chevaliers de cet ordre ayant été chassés de la Terre-sainte, il s’en retira une partie en France, où ils possédoient déjà la terre de Boigny, près d’Orléans, que le roi Louis VII. leur avoit donnée, & dans laquelle ils fixerent leur résidence, garderent leurs titres, & tinrent leurs assemblées. En 1490 Innocent VIII. supprima en Italie l’ordre de Saint Lazare, ou plûtôt il l’unit à celui de Malte. Léon X. le retablit en Italie au commencement du xvj. siecle. En 1572 Grégoire XIII. l’unit en Savoie à l’ordre de S. Maurice, que le duc Emmanuel Philibert venoit d’instituer. En 1608 cet ordre fut uni en France à celui de Notre-Dame de Mont-Carmel, & Louis XIV. lui accorda depuis plusieurs priviléges. Les chevaliers de Saint Lazare peuvent se marier & posséder en même tems des pensions sur bénéfices : on l’appelle maintenant l’ordre de Notre-Dame de Mont-Carmel & de Saint La-