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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/843

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On regarde le madrigal comme le plus court de tous les petits poëmes. Il peut avoir moins de vers que le sonnet & le rondeau ; le mélange des rimes & des mesures dépend absolument du goût du poëte. Cependant la briéveté extrème du madrigal interdit absolument toute licence, soit pour la rime ou la mesure, soit pour la pureté de l’expression. M. Despreaux en a tracé le caractere dans ces deux vers :

Le madrigal plus simple & plus noble en son tour,
Respire la douceur, la tendresse & l’amour.

Art poét. c. 2. (G)

Madrigal, (Géogr.) Madrigala, petite ville d’Espagne dans la vieille Castille, abondante en blé & en excellent vin, à quatre lieues de Medina-del-Campo. Long. 13. 36. lat. 41. 25.

Madrigal est célebre en Espagne par la naissance d’Alphonse Tostat, évêque d’Avila, qui fleurissoit dans le quinzieme siecle ; il mourut en 1454 à l’âge de quarante ans, & cependant il avoit déja composé des commentaires sur l’Ecriture-sainte, qui ont vû le jour en vingt sept tomes in-folio. Il est vrai aussi qu’on ne les lit plus, & qu’on songe encore moins à les réimprimer. (D. J.)

MADRINIER, s. m. (Gramm. franç.) vieux mot de notre langue ; c’est le nom d’un officier qui avoit soin autrefois dans les palais de nos rois & les maisons des grands, des pots, des verres, & des vases précieux qui n’étoient que d’une seule pierre. Il en est parlé dans les comptes du quatorzieme siecle pour la dépense du roi. Ce mot est formé de madre, qui signifioit un vaisseau à boire, un vaisseau où l’on metroit du vin pour boire. (D. J.)

MADROGAN, ou BANAMALAPA, (Géogr.) grande ville d’Afrique, capitale du Monomotapa, à vingt milles de Sofala. L’empereur y réside dans un grand palais bâti de bois ou de torchis, & se fait servir à genoux, dit Daper ; en ce cas, il n’a pas choisi la meilleure posture pour être servi commodément. Long. 47. 15. lat. mérid. 18.

MADURE, ou MADURA, (Géogr.) île de la mer des Indes, entre celles de Java & de Borneo. Elle est très-fertile en ris, & inaccessible aux grands bâtimens, à cause des fonds dont elle est environnée ; ses habitans ont à peu près les mêmes mœurs que ceux de Java.

MADURÉ, (Géogr.) royaume des Indes orientales, au milieu des terres, dans la grande péninsule qui est en-deçà du Gange ; ce royaume est aussi grand que le Portugal ; il est gouverné par soixante-dix vicerois, qui sont absolus dans leurs districts, en payant seulement une taxe au roi de Maduré. Comme les missionnaires ont établi plusieurs missions dans cette contrée, on peut lire la description qu’ils en ont faite dans les lettres édifiantes. Je dirai seulement que c’est le pays du monde où l’on voit peut-être le plus de malheureux, dont l’indigence est telle, qu’ils sont contraints de vendre leurs enfans, & de se vendre eux-mêmes pour pouvoir subsister. Tout le peuple y est partagé en castes, c’est-à-dire en classes de personnes qui sont de même rang, & qui ont leurs usages & leurs coutumes particulieres. Les femmes y sont les esclaves de leurs maris. Le millet & le ris sont la nourriture ordinaire des habitans, & l’eau pure fait leur boisson.

Maduré, (Géogr.) ville fortifiée des Indes orientales, qui étoit la capitale du pays de même nom. Le pagode où on tient l’idole que les habitans adorent, est au milieu de la forteresse ; mais cette ville a perdu toute sa splendeur depuis que les Massuriens se sont emparés du royaume, & qu’ils ont transporté leur cour à Trichirapali. Long. de Maduré est 98. 32. lat. 10. 20.

MADUS, (Géogr. anc.) ancienne ville de l’île de la grande Bretagne, que Cambden explique par Maidstown.

MÆATÆ, (Géogr. anc.) anciens peuples de l’île de la grande Bretagne ; ils étoient auprès du mur qui coupoit l’île en deux parties. Cambden ne doute point que ce soit le Nortumberland.

MÆDI, (Géog.) peuple de Thrace aux frontieres de la Macédoine. Tite Live, liv. XXVI. ch. xxv, nomme le pays Mædica, la Médique, dont la capitale étoit selon lui, Jamphorina. Pline, liv. IV. c. xj. les met au bord du Strimon, au voisinage des Denseltes. Il faut bien les distinguer des Medi, les Medes, nation d’Asie.

MAELSTROM, (Géogr.) espece de goufre de l’Océan septentrional sur la côte de Norwege ; quelques-uns le nomment en latin umbilicus maris. Il est entre la petite île de Wéro au midi, & la partie méridionale de l’île de Loffouren au nord, par les 68, 10 à 15 minutes de latitude, & le 28e degré de longitude. Ce goufre, que plusieurs voyageurs nous peignent de couleurs les plus effrayantes, n’est qu’un courant de mer, qui fait grand bruit en montant tous les jours durant six heures, après lesquelles il est plus calme pendant le même espace de tems ; tant que ce calme dure, les petites barques peuvent aller d’une île à l’autre sans danger. Le bruit que fait ce courant est vraissemblablement causé par de petites îles ou rochers, qui repoussent les vagues tantôt au septentrion, tantôt au midi ; de maniere que ces vagues paroissent tourner en rond. (D. J.)

MÆMACTERIES, s. f. pl. (Littér. grecq.) Μαιμακτήρια ; fête que les Athéniens faisoient à Jupiter dans le mois Mæmacterion, pour obtenir de lui, comme maître des saisons, un hiver qui leur fût heureux. (D. J.)

MÆMACTERION, (Littér. grecq.) Μαιμακτηριὼν, le quatrieme mois de l’année des Athéniens, qui faisoit le premier mois de leur hiver. Il avoit 29 jours, & concouroit, selon le P. Pétau, avec le mois de Novembre & de Décembre, & selon M. Pott, qui a bien approfondi ce sujet avec la fin du mois de Septembre, & le commencement d’Octobre. Les Béotiens l’appelloient alalcoménius. Voyez Pott. archæol. græc. l. II. c. xx. tom. I. p. 413. (D. J.)

MÆMACTE, s. m. (Mythol.) surnom donné par les Grecs à Jupiter, en l’honneur de qui les Athéniens célébroient les fêtes Mæmactéries. Toutes les étymologies qu’on rapporte de ce surnom Mæmacte, sont aussi peu certaines les unes que les autres. Festus nous apprend seulement, que dans la célébration des Mæmactéries, on prioit ce Dieu d’accorder un hiver doux & favorable aux navigateurs. (D. J.)

MÆNALUS, (Géog. anc.) montagne du Péloponnèse dans l’Arcadie, dont Pline, Strabon & Virgile font mention. Cette montagne avoit plusieurs bourgs, & leurs habitans furent rassemblés dans la ville de Mégalopolis. Entre ces bourgs, il y en avoit un nommé Mænalum oppidum, mais on n’en voyoit plus que les ruines du tems de Pausanias. (D. J.)

MAENOBA, (Géog. anc.) ou MANOBA, ancienne ville d’Espagne dans la Bétique, avec une riviere du même nom, selon Pline, l. III. c. j. & Strabon, l. III. c. xliij. le P. Hardouin dit, que cette riviere s’appelle présentement Rio-Frio, & la ville Torres, au royaume de Grenade. (D. J.)

MÆONIA, (Géog. anc.) ville de l’Asie mineure dans la province de Méonie, avec laquelle il ne faut pas la confondre ; la ville étoit située, selon Pline, au pié du Tmolus, du côté opposé à celui où Sardes étoit. Les Mæonii sont les habitans de la Lydie. (D. J.)

MAERGÉTES, adj. m. (Mythol.) ce surnom