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Page:Diderot - Le Neveu de Rameau.djvu/66

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que serait-il ? un hypocrite. Il faut que Rameau soit ce qu’il est, un brigand heureux avec des brigands opulents, et non un fanfaron de vertu ou même un homme vertueux, mangeant sa croûte de pain seul ou à côté des gueux. Et pour le trancher net, je ne m’accommode point de votre félicité, ni du bonheur de quelques visionnaires comme vous.

MOI. — Je vois, mon cher, que vous ignorez ce que c’est, et que vous n’êtes pas même fait pour l’apprendre.

LUI. — Tant mieux, mordieu ! tant mieux : cela me ferait crever de faim, d’ennui, et de remords peut-être.

MOI. — D’après cela, le seul conseil que j’aie à vous donner c’est de rentrer bien vite dans la maison d’où vous vous êtes imprudemment fait chasser.

LUI. — Et de faire ce que vous ne désapprouvez pas au simple, et qui me répugne un peu au figuré ?

MOI. — Quelle singularité !

LUI. — Il n’y a rien de singulier à cela ; je veux bien être abject, mais je veux que ce soit